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Le plan du commentaire composé: ce qu'il faut éviter

1. L'absence de plan

Assez souvent, le candidat se contente de juxtaposer des remarques sur le texte sans que puisse être décelé un lien entre elles. Le commentaire n'offre aucun découpage visible, aucune organisation des parties, révélant ainsi qu'il ne correspond pas à une démarche préméditée. Il s'agit là de l'un des défauts les plus durement sanctionnés. ll ne faut pas confondre, en effet, réaction spontanée devant le texte et paraphrase linéaire. Ce que l'on vous demande, c'est, effectivement d'avoir une réaction personnelle face au texte, mais aussi d'en rendre compte au travers d'une étude ordonnée. En effet, la mise en ordre de votre réflexion et le caractère construit du développement peuvent seuls convaincre votre lecteur de la justesse de votre réaction.

2. Le plan en une seule partie

Le corps du devoir ne constitue qu'une seule masse, mais, cette fois, parce que l'élève a organisé son étude autour d'un centre d'intérêt unique. Le risque d'un tel choix est grossièrement identique à celui présenté par l'absence de plan. Le lecteur a l'impression que le devoir n'est pas construit, parce que le corps du devoir se présente d'une façon massive, sans divisions visibles, sans changements de perspectives, sans différenciations internes. Cette solution est moins mauvaise que la précédente, car elle a le mérite de développer une idée. Toutefois, le fait que cette idée soit unique ne permet aucune organisation interne et aucune progression réelle de la réflexion.

3. Le trop grand nombre de paragraphes

Certains candidats se livrent à l'exercice inverse. Sachant que les examinateurs apprécient un découpage clair et aéré, ils multiplient les parties, soit en découpant d'une façon artificielle l'ensemble de leur développement, soit en multipliant les centres d'intérêt. Cela donne immédiatement au lecteur une impression désagréable d'émiettement. La démarche d'ensemble, dans les cas où il y en a une, est difficile à percevoir.

4. Le déséquilibre entre les parties

Après avoir rédigé une première partie longue de plusieurs pages, l'élève, en seconde partie, se contente d'un paragraphe d'une dizaine de lignes. L'impression de plan disparaît et le correcteur a le sentiment que la seconde partie est tout à fait accessoire. Elle ressemble à un appendice, maladroitement rajouté par simple souci de se conformer à une exigence formelle. Elle montre, à l'évidence, que l'élève est parti à l'aventure dans son travail de rédaction, sans voir plus loin que sa première partie.

5. Le plan fond-forme

L'élève parle d'abord du «contenu», du «sens», du «fond », c'est-à-dire des idées et des sentiments exprimés dans le texte, et réserve pour une partie distincte, venant en fin de devoir, les remarques qui concernent la «forme» ou, en d'autres termes, le«style», I'«expression», la « technique littéraire». Bien souvent, cette partie, nettement plus courte que la précédente, apparaît, elle aussi, comme un appendice rajouté avec ennui, au dernier moment, pour sacrifier à ce que l'on croit être les lois du genre. Par ailleurs, elle traduit une méconnaissance de la réalité du travail littéraire, dont nous avons déjà évoqué les risques à plusieurs reprises. Le style ne s'apparente pas à une décoration qui vient se surajouter à une pensée. La littérature peut se définir comme la mise en œuvre expressive des multiples potentialités du langage en vue de produire un effet global: L'analyse de la production de cet effet, qui est le but du commentaire, interdit que l'on étudie séparément ce sens singulier et ce qui sert à l'exprimer.

6. Le plan catalogue

Trop souvent le commentaire juxtapose des réflexions sur le décor et des analyses psychologiques. Il faut exclure ce type d'analyse trop strictement sectorielle et s'intéresser aux liens qui unissent les différents éléments.

7. La démarche juxtalinéaire

La démarche juxtalinéaire - ou commentaire ligne à ligne et parfois mot à mot - est toujours une tentation pour le candidat, car elle a quelque chose de rassurant. Par ailleurs, la pratique de l'explication de texte et celle de la lecture suivie, développée en classe dès le premier cycle, vous ont habitué à cette démarche. Le commentaire composé formule une exigence tout à fait différente. Même si, dans un premier temps, le texte doit avoir été analysé d'une façon suivie, l'activité propre du commentaire consiste à réorganiser tous les éléments retenus à l'intérieur de centres d'intérêt rattachés logiquement les uns aux autres. Le commentaire en suivant le texte - même s'il arrive qu'il soit toléré - ne correspond pas aux exigences de l'épreuve et peut, de ce fait, être lourdement sanctionné.

 

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