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KOESTLER (Arthur)

KOESTLER (Arthur). Né à Budapest, Koestler (1905-1983) a commencé sa carrière comme journaliste, ce qui l'a amené à voyager beaucoup. Il fut chroniqueur de la guerre d'Espagne pour le News Chronicle. Prisonnier des troupes de Franco, il se trouva sous le coup d'une condamnation à mort, puis fut libéré. Cet épisode de sa vie a inspiré un livre : Un Testament espagnol et surtout la volonté de militer en faveur de l'abolition de la peine de mort. Il abandonna le journalisme. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il s'est engagé successivement dans la Légion étrangère française puis dans l'armée britannique, et il a acquis la nationalité britannique. Il a publié, en 1940, le Zéro et l'infini, relation romancée des procès de Moscou, puis, en 1944, Spartacus. Il est aussi l'auteur de nombreux essais politiques ou psychologiques. Sa curiosité inlassable s'est attachée aux sujets les plus divers, comme la physique atomique ou la philosophie orientale. Il a étudié la culture et la sagesse de l'Inde, du Japon. Parmi ses livres connus, il faut encore citer le Somnambule (1959), sur les conceptions humaines à travers les âges, le Lotus et le robot, en 1960, inspiré par ses voyages en Extrême-Orient. Koestler écrit en anglais.

KOESTLER Arthur. Écrivain anglais d’origine hongroise. Né le 5 septembre 1905 à Budapest. Il fit ses études à l’Université de Vienne et adopta la langue allemande, à laquelle il renonça à l’âge de trente-cinq ans en faveur de l’anglais. En 1926, il est tenté par l’aventure sioniste, mais réflexion faite demeurera sceptique. Juif lui-même, il écrira plus tara : « Les Juifs sont comme tout le monde, seulement un peu plus. » A son retour de Palestine, il devient le correspondant à l’étranger de différents journaux allemands, il est marxiste, quoique avec des centres d’intérêt très personnels. En 1931, il adhère au parti communiste et, en 1933, passe une année en Union Soviétique. (Après sa rupture avec le parti, en 1938, il décrira celui-ci comme une infaillible machine « à avoir toujours le dernier mot ».) Au début de la guerre civile espagnole, il fut nommé correspondant du quotidien libéral anglais News Chronicle auprès du quartier général de Franco. Il prit presque aussitôt la fuite et dénonça l’intervention nazie. De retour en Espagne, il fut arrêté par les franquistes et condamné à mort. Libéré grâce à la Croix-Rouge en application d’un accord d’échanges internationaux, il fut à son retour en France interné au Vernet. En 1939, il s’engagea dans la Légion étrangère, puis servit dans l’Armée britannique en 1941-1942. Dans Le Testament espagnol (1938), Koestler nous dit que, quatre mois durant, il s’attendit à être exécuté par les nationalistes. Cette attente était ponctuée par les salves des pelotons d’exécution : presque tous ses compagnons furent fusillés. Le livre rapporte cette tragédie à la façon d’un reportage, puis tourne à la méditation métaphysique. Qu’est-ce que la vie ? la mort ? la peur de mourir ? Seize ans plus tard, Koestler prendra, dans son pays d’adoption (l’Angleterre), la tête de la campagne pour l’abolition de la peine de mort et publiera, en 1957, en collaboration avec Albert Camus, des Réflexions sur la peine capitale. Cependant, alors qu’il était menacé d’être « liquidé », comme disaient les idéologues, il se promettait d’entreprendre une réflexion sur ce qui lui arrivait, d’où ces deux volumes d’autobiographie rassemblés en traduction française sous le titre La Corde raide (1955). Le premier [ 1952] raconte ses études viennoises, son dans le journalisme berlinois, dans les Kiboutzim d’Israël, et son adhésion au « parti ». Le second [The Invisible Writing, 1954], devenu Hiéroglyphes dans la traduction française, relate essentiellement la chronique des expéditions de l’auteur à travers les républiques de l’Union Soviétique : espérances, étonnements, indignations. Autrement dit, Koestler rassemblait et distillait les matériaux d’une oeuvre née au coeur de l’anxiété moderne. De ce point de vue, le titre le plus fameux reste : Le Zéro et l'infini (1940). Le livre fut peut-être un peu surestimé à l’époque, quoique l’auteur ait su garder ses distances envers nos querelles de politique pure. Il nous atteint mieux quand il aborde d’autres aspects de la même difficulté de réconcilier la communauté et l’individu, notamment dans Croisade sans croix (1943) et dans Les Hommes ont soif (1951). Cependant, son témoignage pro-sioniste de La Tour d’Ezra (1946) demeure émouvant. Koestler restera comme l’écrivain qui sut, à travers ses propres expériences, témoigner sur un moment de la crise du monde.

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