JONGLER (étymologie)
JONGLER vient du verbe joculari (faire des plaisanteries) sur joculus (plaisanterie), diminutif de jocus (jeu). La nasalisation (o devenu on) serait due au fait que jongler (faire des tours) a été influencé par l'ancien français jangler (bavarder), qui serait venu du francique (langue germanique des Francs) jangalôn. Dans la famille, le mot jongleur (ancien français joglëor) vient du latin joculator (celui qui fait des tours plaisants). Même explication pour la nasalisation de o devenu on. Dérivé : jonglerie.
JONGLEUR nom masc. - Interprète des chansons, des poèmes et des textes épiques dans le monde médiéval. Le jongleur, au Moyen Age, était plus un homme de spectacle qu’un homme de littérature. Il participait aux grandes fêtes et aux grands événements de la vie médiévale tels que les pèlerinages ou les foires. Il jouait à la fois le rôle de musicien, d’acrobate, de jongleur, de dresseur d’animaux et de récitant. Cette dernière attribution explique l’importance du jongleur dans la vie littéraire. Celui-ci, s’accompagnant d’un instrument de musique, déclamait devant de larges audiences les grands textes médiévaux tels ceux des chansons de geste. Il était loin d’en être l’interprète passif, mais par son talent donnait vie au texte. Le jongleur se distingue mal quelquefois du ménestrel et du trouvère. Disons que, alors que le ménestrel exerçait son art pour un seigneur et un public aristocratique, le jongleur était, lui, un homme de spectacle itinérant. En ce qui concerne le trouvère, le jongleur s’en distinguait en ceci qu’il était seulement l’interprète de son texte et non son auteur.