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Jacques Ferry

Né en 1921, Jacques Perry, avec son troisième livre L’amour de rien remporta le prix Renaudot. Depuis, il publie régulièrement, et en 1966 il reçut pour Vie d’un païen le prix des Libraires. Il a publié un bel essai qu ’on pourrait qualifier « d’ethnologie urbaine » : Rue du Dragon (Edition Spéciale).

Jacques Perry est un conteur. Il aime raconter des histoires, de toutes sortes, simples ou extraordinaires, découvrant que les plus simples ont leur mystère et que les plus extraordinaires ont toujours à voir avec le quotidien. Il aime aussi peindre des personnages, dévoiler peu à peu leurs secrets, comprendre leurs passions. Ses histoires se déroulent d’autant mieux qu'elles sont en accord avec un paysage et, d’évidence il est aussi à l’aise dans la montagne du Mouton noir, les pays de Loire de Vie d’un païen ou du Ravelana, les rues parisiennes à commencer par celle du Dragon qu’il connaît maison par maison, que dans les tribus de la Nouvelle Guinée où Philip Saint-Paul le héros des Fruits de la passion ne rencontre pas seulement l’amour mais commence peut-être à comprendre quelque chose au monde dit civilisé — et à ses erreurs. C’est dire que Jacques Perry est un écrivain classique. S’il est attentif aux transformations du monde, à l’apport des sciences humaines. (Les fruits de la passion sont dédiés à la grande ethnologue Margaret Mead), il ne remet pas en question les formes romanesques. Mais à la différence de la plupart des tenants du roman classique, qui sont des « réalistes » convaincus et qui d’une certaine manière récrivent toujours le même livre (du moins appliquent les mêmes stéréotypes) Jacques Perry ne cesse de se renouveler. On le reconnaît certes à son regard lucide, à sa chaleur humaine, à sa nostalgie des paradis enfantins, exotiques ou imaginaires, à sa manière discrète d’illustrer les questions métaphysiques tout en ayant l’air de ne jamais quitter le réel, voire l’anecdote. Mais Perry ne s’enferme jamais dans un genre. Il peut être romantique avec pudeur (Un amour de rien ou Le Ravelana), amoureux de la vie, chaleureux et presque truculent (Vie d’un païen), amateur de fantastique et plein d’humour (Le trouble-source). A chaque fois le thème commande l’écriture et celle-ci, toujours précise, se fait selon les cas plus souple ou plus ironique, plus lyrique ou plus analytique. Jacques Perry n’a peut-être pas à tout coup le même bonheur dans la réussite (on peut préférer Le mouton noir ou Le trouble-source à Mère-Paradis), mais c’est le risque de qui invente, et il est certain qu’il a plaisir à inventer comme à faire partager son imaginaire à ses lecteurs. ► Bibliographie

Romans :

La mauvaise chasse, 1947; A la Jeune Parque; Le testament, 1948; Corréa L'amour de rien, 1952; Le mouton noir, 1953; M. d'Ustelles, 1954; Dieu prétexte, 1955; L'amour de toi, 1956; La grande idée, 1959; René Julliard : I ; Vie d’un Païen, 1966; II : La beauté à genoux, 1966; III ; La peau dure, 1967; La liberté en croupe, 1969; Mère Paradis, 1972; Robert Laffont; Le trouble-source, 1975 ; Le Ravenala ou l'Arbre du Voyageur, 1976; Les fruits de la passion, 1977; Albin Michel

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