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HUMANISME

HUMANISME, n.m. ♦ 1° Historiquement c’est un mouvement qui s'est manifesté au XVe et au XVIe siècles, principalement en Italie et en France. Il se caractérise par la redécouverte de l'Antiquité gréco-latine, et par une admiration enthousiaste pour les oeuvres littéraires, philosophiques et artistiques qu’elle a produites. Il en est résulté une réaction antiscolastique, un développement de l’esprit de libre examen, un affranchissement de la philosophie par rapport à la théologie, de l'ensemble de la culture par rapport au christianisme, et un certain naturalisme. Pétrarque, Érasme, Budé, Ronsard, Rabelais, Montaigne sont quelques grands noms de ce courant. ♦ 2° Actuellement, l’humanisme consiste à considérer l’homme comme une valeur éminente, en raison de ce qui fait sa dignité (la pensée, la liberté, la personnalité, la vie affective), à orienter la culture vers les manifestations intellectuelles et spirituelles de l’activité humaine, à se montrer curieux et respectueux des diverses cultures humaines ; moralement et politiquement, à développer en soi et dans les autres ce qu’il y a de spécifiquement humain et à faire son possible pour que chacun puisse faire advenir et croître en lui l’humanité. — Maritain s’est efforcé de définir un « humanisme intégral ». Le personnalisme de Mounier est un humanisme. Sartre a présenté l’existentialisme comme un humanisme. ♦ 3° La difficulté réside ici dans le désaccord qui existe entre les penseurs sur leur conception de l’homme et de sa position dans l’univers. Les uns le considèrent comme une valeur éminente, les autres comme la valeur suprême. Selon R. Le Senne, le « pur humanisme » tombera toujours dans le naturalisme. — L’humanisme a été critiqué au nom de l’homme, en particulier par Nietzsche, Marx et Freud. Un écart sépare ceux qui pensent pouvoir fonder leur conception de l’homme sur des vues métaphysiques et ceux qui, prenant ces vues pour incertaines et illusoires, ne préconisent pas pour autant le naturalisme et se donnent un idéal de culture et de civilisation à la mesure de ce que nous sommes capables de connaître.

humanisme

A la Renaissance, mouvement intellectuel caractérisé par un effort pour développer les potentiels de l'esprit humain et pour renouer avec la culture antique.

Commentaire

L'humanisme est avant tout une réaction européenne contre le Moyen Âge et le relatif oubli où était tombée la culture antique. Les humanistes (Guillaume Budé, Erasme) s'appliquent donc à restituer la saveur des auteurs antiques en rétablissant leurs textes, en proposant des traductions plus fidèles, en diffusant leurs oeuvres par des publications savantes. Cette fréquentation des Anciens éveille chez l'homme de la Renaissance une insatiable curiosité intellectuelle. Bientôt, devant l'incroyable foisonnement des connaissances, les humanistes se spécialisent pour mieux comprendre ; morale, histoire, philosophie se fondent alors comme des disciplines à part entière, tandis que s'enrichissent les bibliothèques du savoir.

L'humanisme moderne met au premier plan la dignité de l'homme et son nécessaire engagement par ses choix éthiques et idéologiques (Jean-Paul Sartre).

Citations

L’humanisme est une éthique de confiance en la nature humaine. Orienté à la fois vers l’étude et la vie, il prescrit pour but et pour règle, à l’individu comme à la société, de tendre sans cesse vers une existence plus haute. (A. Renaudet, « Humanisme », in Dictionnaire, des lettres françaises, XVIe siècle.) Par humanisme, on peut entendre une théorie qui prend l’homme comme fin et comme valeur supérieure. (Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme.)

humanisme, mouvement des humanistes de la Renaissance (Erasme, Montaigne, Budé), qui ont remis en honneur à la fois la littérature de l'Antiquité gréco-latine et la réflexion personnelle. || Doctrine morale qui reconnaît à l'homme la valeur suprême (elle s'oppose aussi bien au fanatisme religieux qu'à l'étatisme politique, qui voudrait sacrifier l'individu à la raison d'Etat) : son principe de morale est celui de la tolérance; sa philosophie propre défend l'idée d'un progrès de la civilisation vers une forme idéale de l'humanité, où l'homme serait à la fois libre, grâce au progrès technique, à l'égard des contingences de la nature (de la faim, du froid, des maladies), et libre à l'égard des autres hommes (dans une société sans luttes, sans classes, et cependant organisée), grâce à la mise en œuvre d'une Constitution idéale et mondiale. — Le terme d'« humanisme » s'applique, historiquement, à la « Religion de l'humanité » qu'Auguste Comte voulut substituer à celle de Dieu, et, aujourd'hui, à toute théorie philosophique, sociale, politique ayant pour but suprême le développement illimité des possibilités de l'homme et le respect réel de la dignité de la personne humaine (ce qui constitue un but moral et aussi un programme économique).

Humanisme

Du latin humanitas, « nature humaine », « bienveillance », « culture ».

Toute doctrine qui prend l’homme pour fin et pour valeur suprême. Mouvement intellectuel des XVe et XVIe siècles qui, à partir de la redécouverte des littératures grecque et latine, exalte la dignité de l’homme.

• Parmi les représentants de l'humanisme en philosophie, citons le hollandais Érasme (1469-1536), l'anglais Thomas More (1478-1535) et le français Michel de Montaigne (1533-1592).

Sartre juge que « l'existentialisme est un humanisme », dans la mesure où c'est désormais à l'homme (et non plus à Dieu) qu'il revient de choisir les valeurs et de donner un sens à la vie.

Humanisme

Terme entré dans l’usage au XIXe siècle (forgé sur humaniste, 1539) pour désigner :

1 le mouvement intellectuel qui se développe au XVIe siècle en faveur de l’étude des auteurs grecs et latins et de la conception antique de l’homme : Rabelais, Gargantua, Pantagruel; Du Bellay, Défense et illustration de la langue française; Montaigne, Essais;

2 le souci, ravivé alors au contact des auteurs anciens, de prendre l’homme pour critère et fin de ses réflexions et de ses actions : cf. Homme ;

3 tout système philosophique animé de ce souci : cf. Homme.

HUMANISME (n m.) 1. — Courant de pensée de la Renaissance (Erasme, Budé) et caractérisé par l’intérêt pour l’Antiquité païenne. 2. — Toute doctrine qui fait de l’homme et de sa nature la valeur suprême, et la source des valeurs : une philosophie du sujet est nécessairement un humanisme.




HUMANISME

♦ C’est, historiquement, le mouvement européen (dès le xive siècle en Italie, fin du XVe et le XVIe siècle en France) qui redécouvrit les œuvres et les textes de l’Antiquité et s’opposa en conséquence à la scolastique du Moyen Âge. Qu’il soit chrétien (pour concilier la Bible et la littérature antique) ou « paganisant » (profitant des modèles anciens pour mettre en cause les valeurs du christianisme), ce courant majeur développe l’esprit de critique, favorise l’affranchissement de la philosophie relativement à la théologie, et se lance à la recherche d’une sagesse (cf. Montaigne) qui puisse joindre le goût de l’érudition et l’amour de la vie (cf. Rabelais) pour exalter la dignité de l’homme. Du xvie siècle à la fin du xviiie siècle, en France, l’humanisme est le produit de l’étude des « humanités » (textes littéraires et philosophiques) et correspond à la voie classique, refusant tout excès et privilégiant le « bon goût » ainsi que les caractères de civilité attribués au « gentilhomme ». ♦ De façon générale, on peut aujourd’hui nommer humanisme toute attitude ou théorie affirmant que la dignité humaine est la valeur suprême et doit donc être aussi bien favorisée que défendue contre les atteintes émanant des pouvoirs politiques, économiques, religieux (bien qu’on puisse parler d’un humanisme chrétien), etc. Dans ce sens, l’humanisme se retrouve dans des tendances philosophiques très diverses (personnalisme, existentialisme sartrien...), mais on peut constater son inefficacité flagrante dans l’histoire des sociétés. De plus, une telle conception paraît impliquer une définition préalable de l’homme, ce qui risque d’avoir pour conséquence paradoxale l’exclusion de certains êtres humains hors de l’humanité au sens noble. On en vient ainsi à comprendre pourquoi l’humanisme traditionnel fut violemment attaqué par des philosophes comme Marx ou Nietzsche au nom d’une conception différente de ce que peut ou doit être l’homme. Aussi le marxisme, par exemple (mais aussi bien le freudisme, la pensée de Heidegger, etc.), peut-il être indifféremment qualifié d’antihumanisme - en ce qu’il refuse la situation à laquelle l’homme aboutit historiquement - que d’humanisme - en ce qu’il propose un devenir plus digne pour l’être humain.



HUMANISME

. Nom donné au mouvement d'idées né en Europe sous la Renaissance, contemporain de la Réforme protestante et des Grandes Découvertes. L'humanisme élabora une nouvelle conception de l'homme libéré par la redécouverte des valeurs morales et intellectuelles puisées dans la littérature de l'Antiquité. L'humanisme compta d'éminents représentants dont les chefs-d'oeuvre sont encore aujourd'hui une référence. Voir Érasme (Didier), Montaigne (Michel de), Rabelais (François).

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