Héraclès, Travaux d’
Selon la tradition, le nombre des Travaux semble avoir été fixé à douze par les savants qui travaillaient à Alexandrie au IIIe siècle av. J.-C., mais Euripide avait déjà évoqué ce chiffre, et ce sont douze travaux qui furent décrits sur les métopes du temple de Zeus à Olympie (v. 460 av. J.-C.). Ils furent imposés à Héraclès par Eurysthée, et, selon la liste la plus communément acceptée, se présentent comme suit :
Travaux dans le Péloponnèse :
1. Le lion de Némée, monstre invulnérable, rejeton d’Échidna et de Typhon, ou d’Orthros, envoyé par Héra à Némée en Argos, pour anéantir Héraclès. Celui-ci l’étouffa de sa main et se revêtit de sa peau, utilisant, pour la séparer du corps, les griffes de la bête, qui seules pouvaient pénétrer dans sa peau.
2. L’hydre, autre monstre né d’Échidna et de Typhon; c’était un serpent venimeux qui habitait les marais de Lerne près d’Argos. L’hydre avait neuf têtes, et lorsque l’une d’elles était coupée, une autre repoussait à sa place. De plus, Héra envoya à son aide un énorme crabe, d’où le proverbe: «même Héraclès ne peut pas combattre deux ennemis », prononcé par le héros lorsqu’il fit appel à son compagnon d’armes lolaos. Ce dernier, alors qu’Héraclès coupait les têtes, les brûlait avec des tisons ardents. Héraclès trempa alors ses flèches dans le sang de l’hydre, ce qui rendit leurs blessures incurables (cela lui fut fatal ). Il existe diverses versions de la légende, ainsi celle selon laquelle l’hydre avait une tête immortelle qu’Héraclès enterra sous un rocher. Le crabe, qu’Héraclès tua en l’écrasant sous son pied, est supposée être devenu la constellation du Cancer.
3. Le sanglier d’Érymanthe. Le travail d’Héraclès consistait ici à capturer vivant le sanglier qui vivait sur le mont Érymanthe, en Arcadie. Il l’attira dans un champ de neige, l’épuisa et le prit dans un filet. Alors qu’il était à la recherche du sanglier, il fut reçu chez le centaure Pholos, avec qui il partagea un tonneau de vin. Attirés dans la caverne par le parfum du vin, les autres centaures attaquèrent Héraclès; en se défendant, il tua nombre d’entre eux grâce à ses flèches empoisonnées.
4. La biche aux pieds d’airain de Cérynie. Dans la version traditionnelle, Héraclès capture la biche vivante après une chasse d’une année qui l’entraîne jusqu’à la terre des Hyperboréens. Bien que femelle et donc par nature dépourvue de cornes, cet animal avait, prétendait-on, des cornes d’or et il était sacré aux yeux d’Artémis. Selon certains cette biche vivait dans les bois d’Oenoé, en Argolide. Son lien avec la ville achéenne de Cé-rynée ou avec le fleuve Cérynite demeure obscur.
5. Les oiseaux du lac Stymphale, oiseaux monstrueux, se nourrissant de chair humaine qui infestaient les bois entourant le lac Stymphale, en Arcadie, utilisant les pointes acérées de leurs plumes de bronze comme flèches, pour tuer hommes et bêtes et les dévorer. Héraclès les effraya au moyen d’un gong de bronze (fabriqué par Héphaistos), transperça de ses flèches un certain nombre d’oiseaux, puis chassa le reste.
6. Les écuries d’Augias. Augias, roi d’Élis, possédait, comme son père Hélios, d’énormes troupeaux de bétail ; il fut exigé d’Héraclès qu’il nettoyât leurs étables en une seule journée, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Il y réussit en détournant les fleuves Alphée et Pérée, si bien que son cours traversa les lieux en entier.
Travaux hors du Péloponnèse:
7. Le taureau de Crète : soit le taureau dont Pasiphaé (voir minos) tomba amoureuse, soit celui qui amena Europe en Crète. Héraclès le captura vivant, le rapporta pour le montrer à Eurysthée et le laissa partir. Le taureau erra à travers la Grèce et s’installa finalement près de Marathon.
8. Les cavales de Diomède. Diomède, fils d’Arès et d’une nymphe, Cyrène, était roi des Bistones en Thrace. Ces chevaux étaient nourris de chair humaine. Héraclès tua Diomède et le donna en pâture à ses chevaux. Les animaux furent alors apprivoisés, et Héraclès les fît venir à Argos.
9. La ceinture d’Hippolyte. La fille d’Eurysthée convoitait la ceinture donnée à Hippolyte, reine des Amazones, par son père Arès. Eurysthée ordonna à Héraclès de s’en emparer. Hippolyte était sur le point de la lui remettre quand Héra sema le trouble ; durant la bataille qui suivit, Héraclès tua Hippolyte, dont il prit la ceinture. Selon une autre version, il fit prisonnière Mélanippé, l’auxiliaire d’Hippolyte, qui lui remit la ceinture comme prix de sa liberté.
10. Les bœufs de Géryon. Pour se procurer ce bétail, Héraclès dut voyager jusqu’aux extrêmes confins de l’Occident où ils paissaient, sur l’île mythique d’Érythie («l’île rouge») dans l’Océan. Hélios (le Soleil) admira tant la témérité d’Héraclès, qui banda son arc dans sa direction quand la chaleur le dérangea, qu’il lui donna sa nacelle d’or dans laquelle il avait l’habitude de naviguer jusqu’à Érythie. À la fin du voyage, Héraclès érigea deux colonnes (Calpée et Abyla), les Colonnes d’Hercule, une de chaque côté du détroit de Gibraltar. Ayant atteint l’île, Héraclès tua le chien Orthros, le berger Eurytion et Géryon lui-même, qui était un monstre à trois corps ou un ogre à trois têtes, et il emporta son bétail soit dans la nacelle d’or, soit au cours d’un long voyage par voie terrestre en traversant l’Espagne, la France, l’Italie, et la Sicile, atteignant même la mer Noire, et connaissant ainsi de nombreuses autres aventures avant de rentrer chez lui sain et sauf.
11. Les pommes d’or des Hespérides («filles de la Nuit»). Il s’agissait des pommes données par Gaia à Héra comme cadeau de noces, et conservées dans un jardin aux confins du monde. Héraclès, qui était chargé de rapporter les pommes, eut beaucoup de mal à trouver son chemin, et obligea Nérée à lui indiquer la direction du jardin. Après avoir tué Ladon, le dragon qui le gardait, il emporta les pommes. Selon une autre version, il incita Atlas à aller chercher les pommes et soutint le ciel à sa place pendant qu’il s’exécutait. Certains prétendent qu’Atlas refusa alors de reprendre son fardeau, et qu’il fallut qu’Héraclès utilisât la ruse pour le lui faire reprendre.
12. Le voyage aux Enfers à la recherche de Cerbère. (C’est le dernier des travaux d’Hercule et le seul explicitement mentionné chez Homère.) Héraclès, après avoir été au préalable initié aux mystères d’Éleusis, et avec l’aide des dieux Hermès et Athéna, descendit aux Enfers, près du cap Ténaron en Laconie. Alors qu’il se trouvait là, il libéra Thésée mais ne put en faire autant pour Pirithoos. C’est peut-être à cette occasion qu’Héraclès blessa Hadès lui-même d’une flèche, ainsi que le mentionne Homère. Héraclès attrapa et ligota le chien Cerbère, l’apporta à Eurysthée et le rendit ensuite aux Enfers. Ce mythe suggère peut-être qu’en surmontant la mort Héraclès gagna finalement l’immortalité (voir aussi Alceste). Pour Héraclès à Rome.