GUILLAUME III D’ORANGE-NASSAU
GUILLAUME III D’ORANGE-NASSAU
Roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, né à La Haye en 1650, mort à Kensington en 1702. Lors de l’invasion de la Hollande par les Français (1672), il fut nommé stathouder et sauva son pays en y provoquant une inondation, puis en ménageant d’habiles alliances (paix de Nimègue, 1678).
Il fut alors le champion du protestantisme contre l’hégémonie française catholique. Il forma ensuite contre Louis XIV la ligue d’Augsbourg (1686), se constitua un parti puissant en Angleterre où il débarqua (1688) pour s’y faire couronner l’année suivante. Battu par la France à Steinkerque (1692) et à Neerwinden (1693), il n’en fut pas moins reconnu, au traité de Ryswick (1697), roi d’Angleterre par Louis XIV.
Guillaume III d’Orange, (La Haye 1650-Londres 1702) ; stathouder de Hollande [1672-1702], roi d’Angleterre sous le nom de Guillaume III [1689-1702].
Fils posthume de Guillaume II d’Orange, G. ne peut recouvrer les offices de capitaine général des troupes des Provinces-Unies et de stathouder dans cinq des sept provinces de la République, offices traditionnellement confiés à la branche aînée de la maison d’Orange, qu’après l’attaque de Louis XIV contre la Hollande en 1672. Bien que les armes ne lui donnent pas toujours la victoire, il contraint les Français à la retraite (1672-1673). En 1677, il épouse Marie, l’aînée des filles du futur Jacques II, et gagne l’appui de l’Angleterre contre la France. G. apparaît alors comme le chef de la résistance européenne à la politique d’expansion de Louis XIV. En 1686, il est le principal artisan de la formation de la ligue d’Augsbourg. En 1688, l’opposition à Jacques II l’appelle en Angleterre : répondant aussitôt à l’invitation, G. débarque à Torbay le 5 novembre 1688, accompagné de forces importantes. Une grande partie de la noblesse et des troupes se range à ses côtés, tandis que Jacques II s’enfuit en France. Le « Parlement Convention » offre alors (févr. 1689) la couronne à G. et à Marie, qui sont couronnés en avril 1689. Tous les deux ont auparavant juré la « Déclaration des droits », une des lois les plus importantes de l’histoire constitutionnelle anglaise : elle contient un rappel des droits respectifs du roi et du Parlement, ainsi qu’une déclaration des droits et libertés des citoyens anglais. Dès lors, la monarchie anglaise n’est plus de droit divin. C’est une monarchie constitutionnelle, basée sur la souveraineté de la nation et l’idée de contrat. Ce bouleversement politique est entré dans l’histoire sous le nom de « Glorieuse Révolution ». G. doit cependant défendre sa position contre les menaces extérieures, surtout celles de la France qui soutient les tentatives de Jacques II pour reprendre son trône. Allié à la Hollande, il parvient à vaincre son ennemi juré et, en 1697, par la paix de Rijswijk, Louis XIV le reconnaît enfin comme roi d’Angleterre. Lorsque le roi de France accepte la succession d’Espagne, G. rassemble au sein de la Grande-Alliance de La Haye (sept. 1701) les principaux États européens contre la France, mais il meurt au beau milieu des préparatifs de la guerre de Succession d’Espagne, non sans avoir fixé en 1701 par l'Act of seulement (Acte d’établissement) la succession au trône, qui doit revenir après la mort d’Anne Stuart à la maison de Hanovre, en écartant tout prétendant catholique. L’importance de ce souverain tient avant tout sa politique envers Louis XIV : c’est lui qui a fait de l’idée d’équilibre européen un des thèmes directeurs de la politique anglaise. Peu populaire en Angleterre, du fait de l’augmentation des impôts, il n’intervient guère dans la politique intérieure, laissant ainsi se développer le régime parlementaire.
Bibliographie : R. Marx, L’Angleterre des Révolutions, 1971, p. 240-291.
GUILLAUME III (La Haye, 1650-Ken-sington, 1702). Prince d'Orange, stathouder des Provinces-Unies (1672-1702), roi d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande (1689-1702). Défenseur du protestantisme, il anima la résistance de l'Europe face aux tentatives d'hégémonie de Louis XIV puis devint, après la « glorieuse révolution » de 1688, roi d'Angleterre. Fils posthume de Guillaume II d'Orange-Nassau et petit-fils de Charles Ier d'Angleterre par sa mère, il fut élevé par Jean de Witt. Un soulèvement populaire provoqué par l'invasion française des Provinces-Unies (guerre de Hollande) le fit stathouder (1672) et il prit en main la défense du pays, inondant notamment les polders afin d'arrêter l'avance des Français. Marié à Marie, fille de Jacques II, il fut appelé lors de la seconde révolution d'Angleterre pour partager la couronne avec sa femme. Après avoir signé la Déclaration des Droits (1689) instituant en Angleterre une monarchie parlementaire, Guillaume III et Marie II Stuart furent conjointement proclamés roi et reine d'Angleterre. Plus intéressé par les affaires extérieures, Guillaume III participa à la guerre de la Ligue d'Augsbourg et, malgré ses échecs, força Louis XIV à le reconnaître roi d'Angleterre (paix de Ryswick, 1697). La mort le surprit alors qu'il préparait la guerre de Succession d'Espagne. Voir Établissement (Acte d').
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- Guillaume III d'Orange-Nassau par K.
- Glorieuse RévolutionLa Glorious Revolution anglaise (1688-1689) provoque la chute du roicatholique Jacques II et l'accession au trône d'Angleterre du souverainprotestant Guillaume III d'Orange-Nassau (gendre de Jacques II) et desa femme Marie II Stuart.
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- Frédéric III d'Allemagne1831-1888Il était condamné lorsqu'il succéda à l'empereur Guillaume Ier, à la mort de celui-ci en 1888,et il ne régna que quatre-vingt-dix-neuf jours.