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Georges Londeix

Né en 1932 dans le Cantal, Georges Londeix part en 1958 comme professeur au lycée franco-vietnamien de Hanoï. Ensuite il enseigne de 1960 à 1963 à l’institut technologique de Monterrey, au Mexique, puis de 1963 à 1969 à l’institut français de Florence. De 1969 à 1975, il dirige l'Alliance Française à Porto-Rico. Londeix, qui est actuellement professeur dans un lycée parisien a publié son premier roman La Camarade Madaka en 1961, et a collaboré aux Cahiers de l’Herne. Georges Londeix a enseigné dans divers pays, mais ce qu’il a appris de chacun, ses romans le disent ; La camarade Madaka pour le Vietnam du Nord, La Disgrâce pour le Mexique comme L’Adoration des mages, L’inondation ou Football pour Florence et l’Italie. Si une réalité s’y dévoile, si un peuple, une ville s’y donnent à lire comme différents (dans leur histoire, leur art, leur quotidienneté), ses romans ne relèvent en aucun cas de ces genres bien connus que sont le récit de voyage ou d’aventure ou bien l’intrigue à décor exotique. Sans doute, ce sont des œuvres de fiction où apparaissent des personnages imaginaires, où se déploient une, plusieurs histoires, où se tissent des fables, circulent des légendes, se développent des mythes. Même dans L’Inondation, qui se présente comme un roman chronique et dont le thème est le débordement de l’Arno en 1966, Londeix réintroduit la fiction par la mise en parallèle de l’événement, tel qu’il le vécut, avec ses relations dans la presse, ses déformations par la rumeur populaire, mais aussi avec les récits légués par l’histoire, avec les images d’inondations et de déluges que proposent la littérature, les mythologies, l’inconscient' collectif. L’accumulation des références et des fables déborde littéralement l’événement primitif, mais lui confère une dimension nouvelle, non plus accidentelle, mais exemplaire. L’Arno recouvre Florence, mais en même temps met à nu son passé, réveille ses fantômes. A travers le drame, Londeix découvre la figure de la ville et les alluvions laissées par les eaux lui sont comme des archives à déchiffrer. L’inondation révèle bien comment fonctionne chez Londeix une écriture qui se défie des pièges du réalisme ou du pittoresque pour mieux décrypter la réalité. Autant que des fictions, ses romans sont des lectures où les signes du quotidien, les données de la perception sont confrontés avec la langue qui les parle — d’où l’importance des jeux de mots comme du décapage, du dépeçage des expressions —, avec la culture ou l’idéologie qui les éclairent, les occultent ou les transfigurent. Ainsi Football, grand livre à plusieurs niveaux qui peut ravir le fanatique des stades et le passionné de nouveau roman, ne conte pas seulement l’aventure de Bruno, le joueur (symboliquement) manchot qui jongle avec la balle comme l’auteur avec les mots, mais dévoile, à partir de la mythologie du sport, les phantasmes et les conflits qui traversent et définissent la société italienne d’aujourd’hui. La stratégie du jeu devient miroir pour les luttes du monde et la mise en scène de l’écriture. ► Bibliographie

Romans

Chez Albin Michel La camarade Madaka, 1961 ; La Disgrâce, 1964 ; L'Adoration des mages, 1966 ; L'Inondation, 1968, prix des Volcans, 1969 ; Football, 1972 ;

Essai

Le Petit Chaperon rouge de Perrault, glose, L'Herne, 1970.

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