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FRANÇOIS-JOSEPH Ier

Empereur d'Autriche né et mort au château de Schönbrunn à Vienne (1830-1916). Il succéda à son oncle Ferdinand Ier en 1848. En refusant d'entrer dans la grande Allemagne, il déjoua le désir expansionniste de la Prusse. Dans sa guerre contre l'Italie, opposé à l'empereur Napoléon III, il perdit la Lombardie (batailles de Magenta et de Solférino, 1859). Plus tard, la défaite de Sadowa contre la Prusse lui coûta la Vénétie. En 1867, associant l'Autriche à la Hongrie, il fut couronné roi de Hongrie. Il connut alors des difficultés avec les minorités non allemandes de son empire. Au congrès de Berlin (1878), il obtint le droit d'occuper la Bosnie et l'Herzégovine, qu'il annexa en 1908. Après l'assassinat de son neveu François-Ferdinand à Sarajevo (28 juin 1914), il demanda réparation à la Serbie, déclenchant ainsi la Première Guerre mondiale.

FRANÇOIS-JOSEPH Ier  (1830-1916) Empereur d'Autriche (1848-1916) et roi de Hongrie (1867-1916).

Né au château de Schönbrunn (Vienne), il succède, à l’instigation des aristocrates et militaires conservateurs, à son oncle Ferdinand Ier (1793-1875) qui a abdiqué lors de la révolution avortée de 1848. En 1849, la monarchie autrichienne rétablit brutalement son pouvoir sur la Hongrie, dans un esprit néoconservateur et centralisateur. Dix ans plus tard, en 1859, l’Autriche est défaite à Magenta et à Solférino par l’alliance franco-sarde ; la Lombardie est annexée par le royaume de Piémont-Sardaigne (armistice de Villafranca). Un Parlement est institué à Vienne en 1861. Après les revers italiens qui vont faciliter l’unification de la Péninsule, la bataille de Sadowa perdue contre la Prusse (1866) écarte l’Autriche des projets d’unité nationale allemande et conduit à des concessions au sein de l’empire. En 1867, ce dernier devient « double monarchie », la Hongrie (Transleithanie) étant formellement reconnue comme égale de l’Autriche (Cisleithanie). Les aspirations des autres minorités nationales de l’empire, notamment slaves, n’en restent pas moins frustrées. En 1879, l’empire noue avec l’Allemagne une alliance militaire (Duplice) qui deviendra Triplice après l’adhésion de l’Italie. De nombreux événements tragiques ont marqué la fin de vie de François-Joseph : exécution en 1867 de son frère Maximilien au Mexique ; mort en 1889, dans des conditions mystérieuses, de son fils unique Rodolphe à Mayerling ; assassinat en 1898 de son épouse Élisabeth (l’impératrice « Sissi ») par un anarchiste italien puis, le 28 juin 1914, de son neveu l’archiduc héritier François-Ferdinand (1863-1914) à Sarajevo par un révolutionnaire serbe. Ce dernier événement par enchaînements conduit, un mois plus tard, au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Charles Ier (1916-1918), petit-neveu de François-Joseph, succède à ce dernier mais l’empire ne survit pas à la guerre. Le règne de la dynastie des Habsbourg prend fin.

François-Joseph Ier (1830-1916) ; empereur d’Autriche.

Le 2 décembre 1848, âgé de 18 ans, F. reçoit la couronne des mains de son oncle Ferdinand, devenu fou. La grave désorganisation de l’empire - la révolution vient d’être écrasée à Vienne, la Hongrie est sur le point de se soulever et la perte des provinces italiennes se fait menaçante - nourrit une fois pour toutes chez le souverain la certitude que l’existence de l’Empire et de la dynastie requiert une autorité sans limite. Sous l’influence du prince Félix von Schwarzenberg, il passe outre les décisions du Parlement de Kremsier, abolit la Constitution de mars qu’il avait lui-même octroyée en 1849 et renouvelle en 1851, s’appuyant sur Bach et Kübeck, le système du centralisme absolutiste dans lequel le pouvoir de décision revient au monarque seul puisque celui-ci, après la mort de Schwarzenberg, ne nommera plus de Premier ministre. Ministre des Affaires étrangères lui-même, il conduit l’Autriche à l’isolement diplomatique de la guerre de Crimée et à la catastrophe de la campagne d’Italie de 1859, sans pour cela améliorer sensiblement ses relations avec la Prusse - il ne voit la question allemande que sous l’angle de la rivalité entre les Habsbourg et les Hohenzollern. La défaite de Königgrätz venge doublement le traitement infligé aux Magyars après 1848, car elle entraîne l’instauration forcée du dualisme, qui sera fatal à l’existence de la monarchie. F. tient irréductiblement à une armée commune, quitte à sacrifier, tout prince allemand qu’il se sente, la germanisation de la Hongrie : il va même jusqu’à octroyer plus tard le suffrage universel. Déstabilisé à l’extérieur, il abandonne l’espoir de voir les Habsbourg regagner le pouvoir en Allemagne et en Italie. Il s’engage alors, renouant avec la vieille tradition de la dynastie, dans une politique active dans les Balkans sans en entrevoir d’éventuelles conséquences dangereuses. Sur le plan intérieur, il considère la Constitution de février 1861 comme l’ultime concession que peut faire la monarchie, s’oppose au fédéralisme et à la réforme nationale et accepte, sous Taaffe et Badeni, le démantèlement insidieux de la Constitution. Bourru, insociable, il se prive des services de personnalités marquantes et indépendantes, alors qu’il est en train de perdre de vue les grandes questions décisives à force de régler avec une minutie scrupuleuse les affaires quotidiennes du gouvernement. Seul son mariage, d’abord heureux puis finalement voué à l’échec, avec la belle princesse Élisabeth de Bavière, adorée du peuple, lui apporte un peu la faveur des masses. Quant à sa popularité universelle, qu’il n’a jamais recherchée lui-même, il la doit aux coups du sort qui frappent sa famille et lui donnent une dimension tragique (suicide du prince-héritier Rodolphe, exécution de Maximilien en 1867, assassinat d’Élisabeth en 1889, du successeur au trône François-Ferdinand en 1914), ainsi qu’à son grand âge, son règne de soixante-huit ans couvrant deux générations. Son attachement au pouvoir dynastique et aux principes légitimistes qui finit par l’isoler complètement des aspirations sociales et politiques de son époque est en partie responsable des graves tensions entre Schönbrunn et le Belvédère, où siège l’héritier du trône François-Ferdinand. Il sent la bureaucratie tomber en ruine et voit sa position de roi de Hongrie menacée, mais il manque de conviction et d’objectifs pour entreprendre des réformes. Sa mort, le 21 novembre 1916, lui épargne les expériences tragiques qui accompagnent la chute de la monarchie et la fin de la dynastie des Habsbourg, au maintien de laquelle il avait consacré sa vie.

Bibliographie : J.P. Bled, François-Joseph, 1987.




FRANÇOIS-JOSEPH Ier (château de Schönbrunn, Vienne, 1830-id., 1916). Empereur d'Autriche (1848-1916) et roi de Hongrie (1867-1916). Il dut affronter au cours de son long règne de graves échecs extérieurs mais aussi les revendications des nationalités de l'Empire dont il fut le seul élément d'unité. Il mourut lors de la Première Guerre mondiale, et n'assista pas à l'éclatement de son empire. Petit-fils de François II (empereur germanique puis empereur héréditaire d'Autriche sous le nom de François Ier), il succéda à son oncle Ferdinand Ier qui abdiqua lors de la révolution libérale de 1848 à Vienne. Influencé par son chancelier Schwarzenberg qui avait rétabli l'autorité autrichienne dans l'Empire, François-Joseph institua un régime très autoritaire à l'encontre des nationalistes et des libéraux. Adepte de l'absolutisme, s'appuyant sur l'armée, la police et l'Église, il imposa à tout l'empire une bureaucratie centralisée, son ministre Bach aggravant la germanisation dans les provinces. Cependant, ses échecs extérieurs (fin de l'alliance avec la Russie, perte de la Lombardie en 1859) l'orientèrent vers une politique plus libérale. En proie aux revendications des nationalités non allemandes de son empire, et après avoir hésité entre une solution fédéraliste (diplôme d'octobre 1860) et centralisatrice (patente de février 1861), François-Joseph accepta, après le désastre de Sadowa contre la Prusse (1866), le compromis austro-hongrois de 1867 divisant l'empire en deux États égaux, l'empereur recevant la couronne de Hongrie. Ce régime dualiste, loin de résoudre le problème des autres nationalités, l'aggrava encore davantage et exacerba en particulier le mécontentement des Tchèques et des Slaves du Sud. François-Joseph se rapprocha en politique extérieure de l'Allemagne et renoua avec la Russie (1873) puis, la lutte dans les Balkans l'éloignant du tsar, il conclut avec Guillaume Ier la Duplice (1879) et annexa la Bosnie-Herzégovine (1908). Après l'assassinat de son neveu François-Ferdinand à Sarajevo, il déclara la guerre à la Serbie, déclenchant ainsi, par le jeu des alliances, la Première Guerre mondiale. François-Joseph subit durant son règne de graves drames familiaux : son frère Maximilien fut fusillé au Mexique en 1867, son fils l'archiduc Rodolphe se suicida en 1889 et sa femme, l'impératrice Élisabeth (dite Sissi), fut assassinée en 1898 par un anarchiste. Voir Autriche-Hongrie, Révolutions de 1848, Trois empereurs (Alliance des).

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