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FAURE (FÉLIX)

Homme politique français né et mort à Paris (1841-1899). Député en 1881, il fut ensuite ministre des Colonies, puis de la Marine (1883-1885). Devenu président de la République après la démission de Casimir-Perier (1895), son mandat fut marqué par la conquête de Madagascar, le renforcement de l'alliance franco-russe et par l'affaire Dreyfus.

Faure, Félix (Paris 1841 -id. 1899) ; président de la République française [1895-1899].

Issu d’une famille d’artisans parisiens, installé au Havre, enrichi par la tannerie et fier de sa réussite, député de Seine-Maritime en 1881, vice-président de la ligue des Patriotes, ministre de Gambetta en 1881, hostile au radicalisme, F. incarne les « couches nouvelles » et le républicanisme conservateur. Tour à tour ministre du Commerce, des Colonies, de la Marine, il est élu président de la République en 1895, contre Waldeck-Rousseau. S’il évite d’intervenir ouvertement dans la vie politique, il use d’un discret pouvoir d’influence, et conseille le ministère dans les moments difficiles, comme la crise de Fachoda. Mais pour lui, la mission d’un président est surtout de représentation ; comme Sadi-Carnot, il parcourt les départements, inaugure les monuments que multiplie le goût de l’époque pour les statues ; plus encore que lui, il préfère le faste national à l’austérité républicaine, se soucie de l’étiquette, fait de son chef du protocole, Crozier, un personnage populaire, rêve de tenues officielles somptueuses pour que la république ne semble pas une parente pauvre dans l’Europe des monarchies : c’est le « président Soleil ». Ce célibataire fastueux succombe au surmenage et à une ultime visite de Mme Steinheil, épouse d’un peintre académique. Au-delà de l’anecdote galante, comme l’hostilité du président à la révision du procès Dreyfus était bien connue, le polémiste antisémite Drumont imagine un sombre complot. L’activisme antidreyfusard connaît son paroxysme, et, lors des funérailles, Déroulède tente une parodie de coup d’État militaire...

FAURE, Félix (Paris, 1841-id., 1899). Homme politique français. Riche négociant en cuir du Havre, républicain modéré, il fut élu président de la République en 1895 après avoir été plusieurs fois ministre. Son mandat fut marqué par le renforcement de l'alliance franco-russe (il reçut Nicolas II à Paris, 1896), la poursuite de l'expansion coloniale et l'examen de la révision du procès de Dreyfus auquel il se montra officiellement hostile. Sa mort subite à l'Élysée, dans des circonstances galantes, défraya la chronique et provoqua une vive agitation politique. Voir Déroulède (Paul).

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