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EXISTENCE

EXISTENCE, n.f. (lat. existentia «existence», de ex «hors de» et sisto, sistere : «se tenir», «subsister», «exister»). ♦ 1° Le fait d’être, être en soi, c'est-à-dire indépendamment de la conscience qu'en a tel ou tel. ♦ 2° Le fait d’être donné dans l’expérience. ♦ 3° Le fait d'être aussi «pour soi», d’avoir conscience d’exister, d'être «embarqué», comme disait Pascal, dans l’aventure de la vie. — Ce fait d’être n’est pas une réalité ponctuelle. L'existence implique une durée temporelle, une relative permanence. Il convient de distinguer entre essence et existence. L'essence est un concept. L'existence s'ajoute à l'essence et l'actualise. L'essence indique seulement qu'un être est concevable. Mais on ne peut pas déduire une existence d’une essence. Il faut la constater. L'idée de Dieu, être infini et parfait, être tel que rien de plus grand ne peut être pensé, est un cas exceptionnel. D'après l'argument ontologique (saint Anselme, Descartes), cette idée implique l'existence.

EXISTENCE

C’est, radicalement, le fait d’être. D’où deux approches possibles : de l’existence en soi, indépendamment de toute connaissance possible, et de l’existence dans l’expérience (actuelle ou possible) par opposition au néant.

♦ Dans l’existentialisme, le terme retrouve quelque chose de son étymologie (ex-sistere : se tenir hors de) pour désigner plus précisément le mode d’être du sujet humain, c’est-à-dire du pour-soi. Déjà Kierkegaard remarque que, en tant que tel, il est irréductible à toute approche systématique

Pour Heidegger, cette existence est propre au Dasein comme être dans le monde et projet d’un monde. Sartre en déduira que, pour l’homme, « l’existence précède l’essence » : indéfinissable a priori, l’être humain n’est rien d’autre que ce qu’il devient, il est jeté sans normes dans l’existence, « condamné à être libre » et obligé d’assumer cette liberté par l’invention de ses valeurs en fonction du sens qu’il donnera à ses situations.

EXISTENTIEL

En logique, un jugement existentiel concerne une existence, soit qu’il l’affirme, soit qu’il la nie ; il s’oppose ainsi au jugement prédicatif ou attributif. Métaphysiquement, est qualifiable d’existentiel tout ce qui, par opposition à l’essentiel ou au conceptuel, concerne l’affirmation d’une existence. On peut en donner pour exemple le Cogito cartésien, mais l’on nomme plus précisément « Cogito existentiel » la prise de conscience, par un sujet, de la singularité hic et nunc de son existence. ♦ L’expression de « philosophie existentielle » regroupe les différentes tendances de l’existentialisme mais aussi de la phénoménologie et des philosophies de l’existence.

existentiel, qui appartient au sentiment de l'existence. — La philosophie existentielle est une description psychologique ou morale de ce sentiment de l'existence (Jaspers), tel qu'il peut se manifester dans les situations les plus diverses (la souffrance, le combat, la faute, et même des situations limites comme la mort). Elle se distingue de la philosophie existentiale, qui est l'analyse métaphysique des éléments essentiels qui constituent l'existence (Heidegger), tels la liberté, le non-savoir (l'errance), la contingence de notre présence, etc. La philosophie existentielle décrit donc des situations particulières; la philosophie existentiale analyse les caractères universels de toute existence humaine.

existence (du lat. ex, au-dehors, et sistere, se tenir), fait d'apparaître et de se .manifester au-dehors. — L'existence est donc le propre d'un être animé et s'oppose à I' « être » simple des choses. « Exister », dans la philosophie existentialiste, c'est « se projeter » hors de soi-même, faire des projets, s'arracher à son état dans une action toujours nouvelle. Ainsi s'éprouverait, selon Sartre, la « liberté », qui est le caractère fondamental de l'existence. Ce dépassement de soi-même peut s'effectuer vers l'avenir, et il conduit alors, selon Heidegger, à prendre conscience de la mort, dans l'angoisse; mais il peut s'effectuer également vers le passé, et il nous conduit alors à prendre conscience du fait que nous sommes nés, de notre contingence et de notre « facticité ». L'existence authentique est la résultante de ces deux projets ; elle est donc la conscience de notre finitude absolue comme êtres qui avons été « jetés dans le monde » et qui sommes « destinés à la mort ». — Déjà Hegel avait distingué, dans la Phénoménologie de l'esprit, les deux notions d'existence et de vie: l'existence est la « conscience de la vie », c'est-à-dire la vie + la conscience de la mort. La vie est la vie organique; seule l'existence est le propre de l'homme.




Existence Du latin existere, « sortir de », « naître », « exister » (du préfixe ex-, « hors de », et sis-tere, « se tenir »). - Par opposition à néant : le fait d’être ou d’exister. - Par opposition à essence : mode d’être de l’homme, en tant qu’il ne se laisse enfermer dans aucune essence ou nature déterminée. • Contre Descartes, qui affirmait que l'existence de Dieu est comprise dans son essence d’être parfait (argument ontologique), Kant a montré que l’existence ne peut être le prédicat d’aucun concept : la simple idée d’un billet de 100 francs (ou de 100 euros) n’a jamais enrichi personne ! • Pour Kierkegaard, l’existence humaine est irréductible à la pensée abstraite. • L’existentialisme sartrien identifie l’existence humaine à la liberté : exister, c’est fondamentalement se choisir, c'est-à-dire choisir le sens que l'on va donner à sa propre vie.

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