ÉGLISE

ÉGLISE En une époque où la religion fonde la conception ambiante de la société, imprègne totalement la pensée et les mentalités, détermine la morale, où le pouvoir politique (du fait du caractère sacré de la royauté) ne se sépare jamais clairement du religieux, l’Église, tout naturellement, tient une place prééminente dans la vie du pays. Outre qu’elle est longtemps le dépositaire du savoir et de la culture (seuls les clercs sont lettrés, les seules bibliothèques sont ecclésiastiques, ainsi que les universités), c’est une force économique très importante (voir Abbaye), doublée par un redoutable pouvoir médiatique. Par son biais, en effet, les sujets entendent parler de leur roi, au cours des offices, quand il s’agit de prier pour lui ou pour obtenir le pardon de ses fautes. Pour réussir, les souverains, outre qu’ils l’ont fait aussi par conviction personnelle, ont toujours dû composer avec elle, avec Rome d’abord puis, de plus en plus, en s’appuyant sur l’Église de France, parfois contre le Saint-Siège (voir Gallicanisme, Grand Schisme d’Occident). Il est très difficile d’établir ce que furent le bilan et le rôle de l’Église au cours d’une aussi longue période. Si 1’on s ’ en tient à un regard que 1'on pourrait aujourd’hui qualifier de laïque, on peut toutefois porter à son crédit son constant souci de circonscrire la violence - sauf quand elle s’exerçait contre ses ennemis - et son rôle d’aide sociale (envers les orphelins, les pauvres, les malades), assorti d’une mise en tutelle complète et permanente de la vie publique et privée.