ÉDUCATION (mythologie)
L'éducation des enfants incombait généralement au père bien que les familles royales ou fortunées fissent venir des précepteurs (2 Rois 10, 1-5). Le peuple quant à lui était instruit au moment des cérémonies cultuelles (Exode 13,8), ce qui signifie qu'à Dieu revenait le rôle d'enseignant primordial (Deutéronome 8,5).
éducation. L’éducation a varié en Grèce selon les époques, les cités et les classes de la société. Chez les Doriens de Crète et de Sparte, l’individu appartenait à l’État, et son éducation était orientée vers cette fin communautaire, alors que, à Athènes et à l’époque hellénistique, les parents avaient la liberté de l’éducation de leurs enfants, dont on cherchait avant tout à faire des hommes complets. En Crète, jusqu’à quatorze ans, l’enfant, appelé skotios, sans doute à cause de l’obscurité dans laquelle il était tenu, restait auprès de ses parents, où il devait apprendre les rudiments du savoir. À quatorze ans l’État le prenait en charge. Il était pendant deux ans apagelos (c’est-à-dire sans agelê, « groupe d'adultes »), mais il assistait aux repas publics pour servir les hommes. Il entrait ensuite dans une agelê et devenait ainsi agelos, il prenait alors part aux exercices dans les gymnases des jeunes gens : course, tir à l’arc, danse armée, exercices militaires. Cet entraînement se poursuivait d'ailleurs après la majorité. À Sparte, à la naissance, l’enfant était présenté aux anciens de sa tribu, qui décidaient s’il vivrait ou serait exposé —► exposition des enfants. Dans le premier cas, il restait auprès de sa mère jusqu’à sept ans, puis il appartenait à l’État. Jusqu’à vingt ans, il subissait l’agôgé, éducation collective dont le but était d’inculquer les vertus militaires et civiques. Les enfants d’un même âge étaient formés en groupes (ila), plusieurs ilai unies formant une boua, ces sections étaient dirigées par l'ilarque (chef d’une ila) et par le bouagos (chef de la boua) élus parmi les aînés (iranes). Ceux-ci dirigeaient les exercices sous la surveillance du pœdonotne, haut magistrat, assisté des bidèens, moniteurs, et des mastigophores, armés du fouet. Jusqu’à douze ans, l'enfant, vêtu du même chiton, passait dans les différentes classes selon son âge. À douze ans, il devenait paideïs et s’élevait par échelons jusqu’à devenir mellirane de seize à vingt ans. Il revêtait le tribon, manteau court, et couchait sur un lit de roseaux. L’éducation, faite surtout d’exercices de gymnastique, était tournée vers la formation morale et civique ; à côté d’une instruction très élémentaire, on enseignait aux adolescents la musique, la poésie, la danse. De dix-huit à vingt ans, ils participaient à la cryptie, puis, pendant deux ans encore, ils étaient iranes, devenant ainsi les moniteurs de leurs cadets avant d’entrer dans la société des citoyens. À Athènes, les jeunes gens étaient élevés par leurs parents jusqu’à dix-huit ans. Ils restaient jusqu’à sept ans dans le gynécée, où la mère leur enseignait les premiers rudiments du savoir, avant d’être confiés aux maîtres, qui tenaient librement école et dont le but était de faire un homme kalos kagathos. L’État n’intervenait pas dans l’éducation, sinon qu’il prescrivait aux parents d’apprendre à leur enfant à nager, exercice qui était nécessaire pour un peuple de marins, à lire, afin qu’il puisse prendre connaissance des lois et participer au gouvernement de l’État, et à former ses muscles dans les palestres. Les pauvres s’en tenaient à ces éléments. Chez le grammatiste, l’enfant apprenait à lire, à écrire et à compter. Au bout de trois ans, il étudiait les poètes anciens, apprenait des vers par cœur, et recevait les rudiments des mathématiques. Auprès du cithariste, il apprenait à jouer de la lyre et de la flûte, à chanter et, sans doute, à danser : ainsi ne pouvons-nous être surpris que, bien souvent, des citoyens sans aucune spécialisation aient figuré dans les chœurs. Enfin, le pædotribe était leur maître de gymnastique. Cet enseignement durait jusqu’à seize ans, bien que les pauvres aient retiré avant cet âge leurs enfants pour leur faire apprendre un métier. Les jeunes gens aisés poursuivaient souvent leurs études jusqu’à l’âge de l’éphébie. Ils étudiaient auprès des sophistes toutes les disciplines ou se groupaient autour de maîtres célèbres, qui leur enseignaient la philosophie, la rhétorique, les mathématiques. À l’époque hellénistique, l’enseignement était proche de celui qui était dispensé à Athènes, cependant que l’étude de la cithare perdait de son importance. On ajouta souvent l’enseignement du dessin, mais le domaine des études supérieures s'élargissait. Les écoles de philosophie se développèrent, et on apprenait les sciences auprès de maîtres éminents : mathématiques, astronomie, mécanique. Certaines écoles philosophiques, comme le Lycée, dispensaient toutes les sciences, y compris la zoologie et la botanique. En quittant l’éphébie, les jeunes Athéniens continuaient souvent de suivre les leçons des philosophes.
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