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DURÉE

Du latin du rare, « durcir », « résister à l'usure », d'où « durer ». - Intervalle de temps. - Chez Bergson, temps vécu, succession de nos états de conscience, par opposition au temps homogène et universel des physiciens. • Bergson dénonce l'erreur qui consiste à ramener notre expérience intime du temps (la durée) au temps abstrait et divisible à l'infini que mesure la science. Chacun sait en effet que le temps ne s'écoule pas « à la même vitesse » quand on se livre à son activité favorite et quand on attend un ami qui est en retard au rendez-vous qu'on lui a fixé.  

DURÉE. n.f. ♦ 1° Dans le langage courant. Synonyme de « temps », ou d’une partie déterminée du temps (la durée d’un acte, d’un voyage). ♦ 2° Bergson souligne l’unité et la continuité de l’acte qui dure : « durée pure », par opposition au temps mesuré, composé par l’intelligence calculatrice (elle y sépare abstraitement des éléments conventionnels, heures, minutes, etc.), et dont les parties sont extérieures les unes par rapport aux autres ; au contraire, la « durée pure », donnée de la conscience, « est la vie continue d’une mémoire qui prolonge le passé dans le présent », c’est une succession continue de changements qualitatifs qui se fondent insensiblement ; c’est « la forme que prend la succession de nos états quand notre moi se laisse vivre, quand il s’abstient d’établir une séparation entre l’état présent et les états antérieurs ».

DURÉE

Comme temps écoulé, la notion implique l’idée d’une continuité dans le déroulement d’un événement ou la persistance d’un phénomène. Définissant la durée comme « la continuation indéfinie de l’existence », Spinoza l’oppose au temps : « le temps sert à déterminer la durée, et la mesure, la quantité ». Chez Leibniz, « la durée et l’étendue sont les attributs des choses » et s’opposent respectivement au temps et à l’espace qui sont « comme pris hors des choses et servent à les mesurer ». Pour Bergson, alors que le temps est homogène et mesurable, la durée se caractérise par son hétérogénéité pure et qualitative : saisie par la conscience dans une intuition métaphysique, elle devient une réalité substantielle caractéristique de la mobilité et du changement qui affectent, au-delà du moi, tous les êtres.

durée, notion qui s'oppose traditionnellement, depuis Bergson, à celle de « temps » : la durée vécue est l'expérience vivante du temps, alors que le temps mesuré, ou temps mathématique, est abstrait. — La durée est une réalité psychologique et subjective : c'est le temps de l'attente et de l'impatience, où une heure peut être longue ou courte selon les individus; tandis que, du point de vue du temps objectif, une heure reste toujours une heure, qu'il s'agisse d'une heure d'ennui ou de jeu.

DUREE (n. f., étym. : durare : durcir, résister à l’usure de durus [dur]) 1. — (Par ext.) Continuer à être, se prolonger : « La durée est la continuation indéfinie de l’existence » (Spinoza). 2. — Opposée à temps, comme la mesure à l’espace : « Le temps sert à déterminer la durée, et la mesure, la quantité » (Spinoza). 3. — Bergson reprend le sens 2 en opposant la pure durée, hétérogénéité pure, au temps homogène ; il en fait « une succession de changements qualitatifs qui se fondent, se pénètrent sans contours précis, sans aucune tendance à s’extérioriser les uns par rapport aux autres, sans aucune parenté avec le nombre » ; la pure durée est le temps vécu par rapport au temps abstrait des horloges. 4. — (Sens vulg.) Espace de temps écoulé, considéré globalement.

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