CROCE (Benedetto)
CROCE (Benedetto). Critique littéraire, philosophe et homme politique (1866-1952) qui a profondément marqué la culture italienne. L’idée hégélienne de la synthèse des contraires a été pour lui, suivant ses propres dires, « l’œuf de Christophe Colomb ». Mais il n’a pas admis l’a priorisme historique. Il a cru, pendant un temps, trouver satisfaction dans le marxisme, puis l’a abandonné. Après la signification de l’histoire, un de ses grands thèmes de réflexion est l’esthétique. Il a analysé la création artistique comme une activité et un mode d’expression originaux, non intellectuels. Mais il a attaché de l’importance au contenu de l’art et a combattu les tendances « décadentistes » du genre « poésie pure ». La guerre l’a profondément marqué. Il a admiré la culture allemande mais, devant le déchaînement des nationalismes, il s’est orienté vers un universalisme européen. Dès 1925, il s’est affirmé antifasciste. Après la guerre, il s’est affirmé non moins nettement anticommuniste. Quoique son influence ait été très importante dans son pays, certains lui ont reproché de n’avoir pas su s’engager et entraîner dans la voie de l’engagement. Sa pensée peut être considérée comme un historicisme absolu. L’histoire est pour lui l’expression de la liberté et de la créativité humaines. Il n’y a pas de transcendance. Le réel s’exprime par quatre catégories : le vrai, le beau, le bien, l’utile ou l’économique. Il ne faut sacrifier totalement à aucune, et éviter l’intellectualisme, l’esthétisme, le moralisme et l’utilitarisme. L’activité humaine doit savoir se construire en évitant ces quatre excès. Œuvres essentielles : l’Esthétique comme science de l’expression et linguistique générale (Paris, 1904) ; Logica corne scienza del concetto puro (1909) ; Philosophie de la pratique (1909) ; Ce qui est vivant et ce qui est mort dans la philosophie de Hegel (Paris, 1910) ; Théorie et histoire de l’historiographie (1912) ; la Poésie (1936) ; l’Histoire comme pensée et comme action (1939) ; Filosofia, poesia, storia (Naples, 1951).
Croce
(Benedetto, 1866-1952.) Philosophe, écrivain et homme politique italien qui a marqué profondément la vie culturelle de son pays.
♦ Admettant la valeur théorique de la démarche dialectique de Hegel, il refuse cependant - par souci du concret et du vécu - l'idéalisme du philosophe allemand. Toute vie créatrice de valeurs repose sur un conflit et le mouvement de l’histoire est lui-même le résultat d'une lutte incessante au sein de la contradiction. Mais l'histoire ne saurait s'achever dans une illusoire synthèse abolissant contradictions et inégalités : l'égalitarisme marxiste lui semble, à cet égard, encore moins crédible que la Cité du Soleil (Campanella). La vie n'a de sens que dans le combat qu'elle livre au laid, au faux, au « vital » et au mal, envers des quatre catégories fondamentales qui, constituant le réel, ne doivent, chacune, prétendre à l'hégémonisme : le beau, le vrai, l'utile (ou l'économique) et le bien. La philosophie de Croce s'achève par l'affirmation de son historicisme absolu : l'histoire, témoignant de la liberté et de la créativité humaines, se soumet toutes les activités de l'esprit.
Œuvres principales : L'Esthétique comme science de l'expression (1902) ; Philosophie de la pratique (1909) ; Théorie et histoire de l'historiographie (1912).
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- Benedetto Croce par Norberto BobbioProfesseur de philosophie et de droit à
- Benedetto Croce Fondateur de la revue La Critica en 1903, il est déjà un penseur et unhistorien de renom quand il est appelé au gouvernement en 1920 (ministrede l'Éducation nationale).
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