Constitution des Athéniens (Athénaiôn politeia)
Constitution des Athéniens (Athénaiôn politeia). Cet ouvrage, attribué dans l'Antiquité à Xénophon, fut vraisemblablement écrit dans les années 420 av. J.-C. et il est donc trop ancien pour être de sa main. Son auteur est un Athénien partisan de l’oligarchie qui se livre à une critique de la politique et du système démocratique athénien de son temps; c’est pourquoi on lui donne souvent le nom de Vieil Oligarque. Malgré ses partis-pris évidents, cet ouvrage reconnaît que, par rapport aux démocraties en général, la démocratie athénienne fonctionne bien. Cet ouvrage a par ailleurs son utilité dans la mesure où il tente d’expliquer le fonctionnement de la démocratie athénienne.
constitution. La Grèce est la première civilisation qui ait établi des constitutions qui, même lorsqu’elles n’étaient pas écrites, témoignent de la forte structure de la cité. À partir de la crise sociale du viiie s. av. J.-C. où l’on va assister au déclin des oligarchies bientôt remplacées par les tyrannies auxquelles vont enfin succéder les démocraties, les cités vont se doter d’institutions qui, modifiées à diverses reprises, donneront les constitutions demeurées classiques. Chaque cité possédait sa constitution propre, dont les caractères étaient soit aristocratiques, soit démocratiques. Athènes est le modèle des institutions démocratiques et Sparte celui des institutions aristocratiques. Malgré le travail d’Aristote et de ses élèves, qui avaient recueilli l’histoire et le fonctionnement de cinquante-huit cités (toutes grecques excepté Carthage), ouvrage dont on a que quelques fragments et la Constitution d'Athènes retrouvée sur papyrus, nous ne connaissons vraiment que les constitutions d’Athènes et de Sparte et quelques éléments de celle de la Crète. La constitution d’Athènes, connue grâce au traité d’Aristote, cité plus haut, et à la Politique des Athéniens attribuée à Xénophon, n'a cessé d'être affinée ; après avoir été démocratisée par Dracon à la fin du viie s., Solon au début du siècle suivant, Clisthène à la fin du même siècle, Périclès au milieu du Ve s. lui donnera le caractère classique qu’on lui connaît. Sur Sparte, nous disposons d’un traité sur le gouvernement des Lacédémoniens attribué au même Xénophon, et de quelques éléments fournis par les Vies parallèles de Plutarque (celle de Lycurgue surtout, et celles d’Agésilas, Agis et Cléomène). Ces ensembles sont complétés ou corrigés par un nombre considérable d’allusions plus ou moins développées chez divers auteurs anciens, notamment Platon, de fragments de constitutions qui nous ont été conservés, et par de très nombreuses inscriptions, décrets, rhètres, y compris les lois de Gortyne.