Claude Roy
Né en 1915 à Paris, Claude Orland, en littérature Claude Roy suit ses études à Paris et en province, puis à la Sorbonne. Pendant la guerre, il s’engage auprès de résistants communistes. De nombreux voyages le conduisent notamment aux Etats-Unis, en Chine, en U.R.S.S. Exclusion du P. C.F. en 1956 au moment de la répression soviétique à Varsovie. Poète, romancier, essayiste, critique (actuellement au «Nouvel Observateur »), tels sont les principaux domaines d’activité de cet « homme de conscience » qui participe à tous les débats intellectuels de notre temps. Polygraphe. «Rien ne me semble plus admirable que les polygraphes, ceux qui touchent à tout parce que tout les touche, mais qu’ils savent aussi que tout se touche, se tient. » Ainsi se définit cet amateur averti qui n’emprunte au dilettantisme que la curiosité passionnée. Et de citer des précurseurs passés maîtres dans la recherche buissonnière : Montesquieu, Diderot, Voltaire, Goethe, Stendhal. Claude Roy répond en effet à tout ce qui le requiert, manifestant en chaque circonstance un souci de vérité brute, de lucidité, qui fait le prix de sa liberté de jugement et d’intervention. Traducteur de poésie chinoise, sans être un spécialiste patenté, le poète de Clair comme le Jour s’attire l’admiration des sinologues. Idem pour l’historien d’art apte à déceler les clefs de la création, à témoigner dans la Main heureuse. Oscillant entre l’urgence de la rébellion et la nécessité de la distance critique, Claude Roy transcende ses contradictions, ses écartèlements par la poésie, réconciliation de tous les antipodes, unification de ses enthousiasmes : « Les bottes du Poucet oublieuses des guerres / tricotent le chemin malgré les conquérants/ L’amour et l'amitié ont d’autres planisphères/ que les plaines de sang où crient les loups errants. » Et dans ses romans, Claude Roy s’arrange toujours pour mêler à la fiction des notations personnelles qui font de lui une manière de moraliste au trait sûr et plein de verve. Mais c’est dans sa trilogie du souvenir, Moi je, Nous, Somme toute — sorte de saga des intellectuels français, de leurs espérances, de leurs conflits et de leurs drames — que l’observateur donne sa pleine mesure. S’attachant à retrouver des moments de fraternité et à livrer l’essentiel des enjeux idéologiques qui étaient alors en cause, Claude Roy fournit un témoignage clairvoyant sur « la génération coincée entre deux guerres ». Toujours à l’affût du Soleil sur la terre, dans les Années noires comme dans les périodes d’ombre pour l’espoir, il révèle une méfiance instinctive à l’égard des principes aveuglément acceptés au nom d’une fidélité tactique, tout en refusant d’être parmi les « complices des bourreaux de l’oubli du sommeil ». Aussi cette « somme » présente-t-elle comme une autobiographie collective constituant une réponse à l’histoire. Les prises de position de Claude Roy sur le système soviétique ou, plus récemment, sur la révolution chinoise, permettent de le situer parmi les esprits indépendants de notre époque. En amoureux de la lumière, l’auteur des Soleils du Romantisme s’applique en toute occasion à mettre L'Homme en question plutôt qu’en équations. ► Principaux titres :
Poésie
Le Poète mineur, 1949 ; En fantasques, poèmes et collages, 1974;
Poésies Poésie/Gallimard. Roman La Nuit est le manteau des pauvres, réédition folio 1976; A tort ou à raison, 1955 ; La Dérobée, 1968 ; Chronique Clefs pour l'Amérique, 1949 ; Clefs pour la Chine, 1953 ; Autobiographie Moi je, 1969 ; Nous, 1972; Somme toute, 1976;
Essai
Descriptions critiques, plusieurs tomes dont La Main heureuse, 1958; L'Homme en question, 1960 ; L'Amour du théâtre, 1965 ; Les Soleils du Romantisme, 1974 ; En outre, Trésors de la Poésie chinoise (anthologie publiée en 1967 au Club français du Livre) ; Oeuvres publiées aux éditions Gallimard. Claude Roy siège au comité de lecture de cette maison d'édition ;
Liens utiles
- Dissertation littéraire: Défense de la littérature (1968), Claude Roy
- Les grands romans sont la chronique des petits, des obscurs, des sans-grade, affirmation de Claude ROY.
- Claude Roy, Clair comme le jour, 1943 - commentaire composé
- L'écrivain contemporain, Claude Roy écrit dans Défense de le Littérature (1968) : Certains esprits refusent le roman. Ils y voient une amusette, un gaspillage de force. Ils trouvent la vie (ou l'Histoire) plus riche en histoire, la science plus excitante et que la philosophie donne mieux à penser. Vous direz, en vous appuyant sur les textes du corpus, sur les romans que vous avez étudiez et sur vos lectures personnelles ce que vous pensez de ce jugement sur les romans rapporté par Cla
- Claude Roy définit ainsi la fonction de l'écrivain, dans Le Commerce des classiques, 1953 : « Il v a des hommes dont le métier est de répondre aux questions, de résoudre les problèmes. l'homme politique et le mathématicien, l'ingénieur et l'arpenteur, leur métier c'est d'avoir réponse à tout. Le romancier, le poète, le critique, etc., leur métier est d'avoir question à tout, c'est de s'interroger et d'interroger, c'est de mettre en question ce que personne ne songeait à mettre en quest