CIVIL
CIVIL (lat. civilis, qui concerne le citoyen)
Phi. Pour Aristote, l'homme est un « animal politique » : il est inscrit dans sa nature de vivre en société. Cette définition est finaliste dans la mesure où elle suppose que l'homme est fait pour s'associer. Au contraire, pour les philosophes contractualistes, l'état social est moins un principe qu'un résultat, qu'une conséquence. Ainsi, s'opposant à l'état de nature, il est l'état artificiel de l'homme qui résulte du contrat social. L'homme ne devient moral et sujet de droit que dans l'état civil. « Le passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l'instinct » (Rousseau).
Dr. Le droit civil énonce les droits de l'individu en tant que citoyen ; par ex., droit de propriété. Se distingue du droit pénal.
CIVIL (adjectif) 1. — Qui concerne la société (cf. « la civilité »), mais plus spécialement la société envisagée comme corps pol. 2. — (par extension) Qui concerne les citoyens. 3. — État civil : pour les penseurs pol., état dans lequel vit l’homme après constitution d’une société pol. (opposé à état de nature). 4. — Liberté civile : liberté de l’homme dans l’état civil (opposée à liberté naturelle).
5. — Droit civil : ensemble des lois concernant l’individu comme personne ; droits civils, droits correspondant à ces lois (droit de posséder, de contracter, etc.).
6. — Société civile (all. bürgerliche Gesellschaft) : pour Hegel dans La Philosophie du droit, c’est le second moment du développement de l’État, correspondant à son extériorité ; l’égoïsme de la personne concrète, par ses besoins et leur satisfaction, fonde un système de dépendances réciproques, réalisé en lois économiques, juridiques, etc., qui constitue la société civile.