césure

Étymologiquement, la césure est une coupure. Elle divise le vers en deux demi-vers, aussi appelés hémistiches. Ainsi, dans l’alexandrin classique, la césure intervient après la sixième syllabe.

Exemple

Et la mer et l'amour / ont l'amer pour partage, Et la mer est amère,/ et l'amour est amer, L'on s'abîme en l'amour / aussi bien qu'en la mer Car la mer et l'amour / ne sont point sans orage.

(Pierre de Marbeuf, Recueil de vers.)

Commentaire

La césure, qui ne constitue pas un arrêt obligatoire de la voix, marque le temps fort du milieu du vers, renforçant ainsi son sens. Elle introduit dans le vers une régularité rythmique que l’oreille de l’auditeur attend.

Césure

Pause (interruption du flux verbal) ou simplement relâchement de la diction qui sert à marquer le rythme d’un vers. Dans ces deux vers de Boileau (Art poétique), qui définissent la césure, le débit est interrompu : « Que toujours dans vos vers, / le sens coupant les mots, Suspende l’hémistiche, / en marque le repos. » Par contre, ce n’est pas le cas dans ce vers du même auteur (Épîtres) où il y a simplement relâchement de la diction : « Le moment où je parlent déjà loin de moi. »

CESURE nom fém. - Interruption ou simple relâchement du flux verbal qui divise un vers en deux hémistiches.

ÉTYM. : du latin caesura se rattachant au verbe caedere au sens de « couper ». La césure est d’autant plus perceptible que le vers est plus grand. C’est pourquoi elle est surtout marquée dans l’alexandrin qu’elle coupe en deux hémistiches de chacun six syllabes. La césure entraîne parfois une véritable interruption du rythme, comme dans cet alexandrin de Corneille (Cinna) : « Grâces aux dieux, Cinna, ma frayeur était vaine. » Mais, dans un vers continu, la césure, bien que toujours présente, s’efface devant la nécessité de lier le débit, comme dans cet autre alexandrin du même Corneille : « Votre douleur m’offense autant qu’elle m’afflige. » Les règles relatives à la césure s’assouplissent dans la seconde moitié du XIXe siècle.

—> Alexandrin — Hémistiche