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Hémistiche

Hémistiche Chacune des parties d’un vers quand celui-ci est coupé par une césure. Les deux hémistiches peuvent être de longueur égale (premier exemple, extrait du « Lac » de Lamartine) ou de longueur inégale (second exemple extrait du « Cimetière marin » de Valéry). Dans ces exemples, la barre oblique marque remplacement de la césure. « Ainsi, toujours poussés / 6 syllabes Premier hémistiche vers de nouveaux rivages » 6 syllabes Second hémistiche « Ce toit tranquille, 4 syllabes Premier hémistiche / ou marchent des colombes» 6 syllabes Second hémistiche HEMISTICHE nom masc. — Moitié du vers délimitée par la césure. ÉTYM. : du grec hêmi - « demi » et stichos = « vers ». Dans le décasyllabe, les deux hémistiches peuvent être de longueur inégale, le premier comportant quatre syllabes et le second six. Ainsi dans ces vers tirés de la Délie de Maurice Scève (XVIe siècle). Un trait oblique indique la place de la césure. « Comme corps mort/vaguant en haulte Mer, Esbats des Vents,/et passetemps des Undes, J’errais flottant/parmy ce Gouffre amer, Où mes soucis/enflent vagues profondes. » L’alexandrin classique, lui, suppose deux hémistiches de longueur égale (six syllabes pour chaque hémistiche). De plus, l’hémistiche doit coïncider avec une unité syntaxique. En particulier, et cela vaut encore chez Hugo, la césure ne coupe jamais un mot en deux. Insistant sur la nécessité de respecter cette règle, Boileau écrit au Chant I de son Art poétique : « N’offrez rien au Lecteur que ce qui peut lui plaire. Ayez pour la cadence une oreille sévère. Que toujours dans vos vers, le sens coupant les mots, Suspende l’hémistiche, en marque le repos. » À titre d’exemple, outre les vers de Boileau qui respectent la règle qu’ils édictent, ce vers célèbre tiré de l’une des élégies de Chénier : « L’Art ne fait que des vers ;/ le cœur seul est poète. » —> CésureEnjambement 

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