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BROD Max

BROD Max. Écrivain tchèque de langue allemande. Né à Prague, le 27 mai 1884, mort à Tel-Aviv, le 20 décembre 1968. Ami intime, biographe, interprète de Franz Kafka [945], Max Brod appartient à la brillante intelligentsia praguoise d'expression allemande qui, au début du siècle, compte dans ses rangs des noms prestigieux : R.M. Rilke, Franz Werfel, Hugo Steiner, Gustav Meyrink, etc. Après des études de Droit, il est un temps fonctionnaire de la Monarchie vieillissante. Il devient critique d'art au journal Prager Tageblatt. Il se consacre bientôt tout entier à la cause sioniste et émigre en 1939 en Israël, à Tel-Aviv. Il devient collaborateur du « Théâtre Habimah ». C'est là qu'il s'éteint, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Les oeuvres de jeunesse de M.Brod reflètent l'esthétisme décadent caractéristique de l'atmosphère « fin de siècle », comme par exemple Une servante tchèque [1909], Femmes juives [1911]. Après différentes fictions d'inégale valeur, M. Brod trouve enfin le terrain qui sied le mieux à son talent, qui l'oblige à maîtriser sa facilité : le genre du roman historique. Trois ouvrages composent la trilogie intitulée Le Combat pour la Vérité : Le Chemin de Tycho Brahé vers Dieu (1916), qui raconte l'histoire d'un savant qui, sous le règne de l'Empereur Rodolphe Il choisit l'humilité, laissant la gloire à l'astronome Kepler; Rubeni, prince des Juifs (1925), qui a pour héros le faux messie juif de la Renaissance; Galilée en prison (1948), qui relate le combat du physicien contre l'lnquisition. Tous ces ouvrages sont empreints d'une même conviction, exprimée, théorisée dans Paganisme, christianisme, judaïsme [1921] : que le judaïsme est seul capable de réconcilier l'ici-bas et l'au-delà. Le meilleur livre de Max Brod est peut-être Stéphane Rott ou l'Année décisive (1931), roman d'éducation et « roman d'idées » dans la lignée de Thomas Mann et de Robert Musil : un adolescent partagé entre un idéal ascétique-chrétien et sa passion païenne de la vie dans l'atmosphère de déclin de la ville de Prague. Max Brod mérite d'être reconnu comme écrivain, pas seulement comme l'éditeur de F. Kafka.

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