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BOSWELL James

BOSWELL James. Écrivain anglais. Né à Edimbourg (Écosse) le 29 octobre 1740, mort à Londres le 19 mai 1795. Fils de Lord Alexander Auchinleck, la richesse de sa famille lui permit, après des études de droit à Edimbourg, d'aller mener à Londres la vie la plus conforme à ses goûts, qui le poussaient à rechercher la compagnie des grands hommes. Ce désir, qui le conduisit très jeune à se consacrer au journalisme et à entretenir une vaste correspondance, n'était pas chez lui simple manie mais relevait d'un besoin plus noble : celui de se découvrir lui-même au contact d'esprits supérieurs. Il possédait en fait des qualités d'observateur et d'écrivain qui font de lui l'un des meilleurs biographes de Grande-Bretagne. A Londres, il ne tarda pas à se faire admettre dans les joyeux clubs fréquentés par les nobles et les poètes, mais le grand événement de sa vie fut sa rencontre, en 1763, avec Samuel JohnSon, dictateur incontesté des lettres anglaises, mais dont le mauvais caractère s'adoucira pour lui. Boswell devint rapidement son meilleur ami, et se laissa convertir par lui à un « christianisme rationnel ». En 1763 Boswell partit, comme tout Anglais, faire son voyage sur le continent, prenant soin de choisir une terre originale comme pouvait l'être la Corse romantique et démocratique de Pascal Paoli. De ce voyage, et surtout de la rencontre avec ce dernier, naquirent la Relation sur la Corse; Journal d'un voyage à cette île avec les Mémoires de Pascal Paoli [1768]. Le Journal intime des années suivantes mentionne le mariage de Boswell, son admission au fameux club de Johnson, son voyage en Écosse avec Johnson, la mort de son père, ses tentatives pour jouer un rôle politique, ses difficultés financières, les beuveries dans lesquelles il oubliait les soucis de l'existence. Mais la meilleure partie de son temps, il la consacrait à noter avec une vivacité étonnante la conversation, les jugements, les boutades, les éclats, les humeurs, à nous restituer enfin dans son intégrité toute la personnalité du docteur Johnson qui, dans ses propres oeuvres, disparaît un peu sous les ornements du style. Le succès du Voyage dans les îles Hébrides , où Boswell raconte, après Johnson, le séjour qu'ils firent ensemble dans cette région, et de la Vie de Samuel Johnson (1791), revue et augmentée en 1793, qui mettait en lumière un homme et toute une époque, adoucit les dernières années troublées de Boswell. Son Journal londonien [London Journal], qui fait partie de ses Private Papers et dont la traduction française parut pour la première fois en 1951, confirme sa réputation d'un des écrivains les plus séduisants du XVIIIe siècle anglais. ? « Il n'y a pas plus de certitude à dire que Homère fut le plus grand des poètes héroïques, que Shakespeare — le plus grand des auteurs dramatiques, que Démosthène — le plus grand des orateurs, que Boswell — le plus grand des biographes. Il n'a pas d'égaux. » Macaulay. ? « Ces 1300 pages [du Journal] se lisent sans presque aucun moment de fatigue ou d'ennui. » André Gide.

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