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Barberousse, Arudj

Barberousse, Arudj (Mytilène v. 1474-Tlemcen 1518), et Khayr al-Dîn (Mytilène v. 1476-Istanbul 1546); fondateurs de la régence d'Alger.

En fait il s'agit d'une dynastie de guerriers et de pirates, d'origine peut-être grecque et chrétienne : Arudj, Khayr al-Dîn et Isaac sont frères, ils travaillent pour le sultan d'Istanbul dans les Dardanelles puis pour l'émir d'Alger Sélim ben Eddin, qu'ils aident dans ses escarmouches contre la citadelle espagnole d'Oran perdue depuis 1509. Arudj se proclame monarque en 1513 et assure la domination algéroise sur la vallée du Chélif, Cherchell et Tlemcen. Mais il est assassiné en 1518 par les forces du marquis de Gomara, gouverneur d'Oran. Son frère Khayr al-Dîn lui succède et Alger, sous sa direction, devient la base principale de la piraterie turque en Méditerranée et de l'opposition aux forces de Charles Quint. Le sultan Sélim Ier reconnaît son pouvoir, le nomme bey d'Alger et en 1536 amiral en chef de l'escadre ottomane. Cette charge lui permet de conquérir le penon de Velez, celui d'Alger, de repousser une attaque d'Andrea Doria sur Cherchell, de s'emparer de Coron et de Tunis en 1535. La même année une expédition de 400 navires commandée par Charles Quint et Doria l'oblige à fuir à Constantinople, d'où il continue de semer la terreur dans les pays méditerranéens : il est à Candie, en Dalmatie, de nouveau à Alger, et toujours victorieux. Il s'allie à François Ier ; quand la guerre entre l'Espagne et la France, s'achève en 1544, il se retire à Constantinople où il meurt en 1546, ayant accumulé une immense fortune. Il a été l'un des éléments clés de la politique turque qui cherchait à équilibrer en Méditerranée les forces chrétiennes pour maintenir sa primauté.

Bibliographie : F. Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, t.1 et II, 1966.

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