ART / ARTISTE (définition philosophique du mot)
ART vient du latin ars, mot féminin (génitif: artis); l'accusatif arte(m) a donné régulièrement art (devenu masculin) qui a revêtu des sens très variés, et d'abord et longtemps celui de « connaissance pratique», de «métier». On retrouve ce sens dans le nom des écoles fondées aux XVIIIe et XIXe siècles (les Ecoles nationales d'arts et métiers, l'Ecole centrale des Arts et Manufactures, le Conservatoire national des arts et métiers). Ce n'est qu'au XVIIe siècle qu'apparut le sens esthétique, qui n'a vraiment dominé qu'au XIXe siècle. Le mot art a donné naissance à une famille de mots très vaste et particulièrement aux termes artiste et artisan. Artiste est emprunté au latin médiéval artista, qui désignait le « maître ès arts », à peu près l'équivalent d'un docteur ès lettres. Le mot a été employé aussi avec le sens d'«artisan» jusqu'à la Révolution. Quant à ce mot artisan, il est venu par l'italien artigiano, apparaissant chez Rabelais en 1546. De même que le mot artiste désignait indifféremment les artisans, le mot artisan désigne des artistes, tels les peintres et les poètes, dans Montaigne par exemple. Le mot artiste, qui pouvait être employé comme adjectif, a donné l'adverbe artistement (son sens premier a été «selon les règles de l'art», c'est-à-dire «avec habileté»). La Bruyère l'applique au cueilleur de prunes ; il a donné aussi artistique et artistiquement. En partant d'artisan, nous trouverons les mots artisanal et artisanat. Le mot art a été rattrapé par le mot artifice, venu du latin artificium (avec ars et facere = « faire »), mot bâti sur le nom latin artifex (celui qui pratique un art, un métier). Le mot artificium est passé par l'italien : ainsi l'expression «feu d'artifice» (ou encore «feu artificiel» ou «artifice de feu») traduit l'expression italienne fuoco artifiziale. Dans la famille du mot (qui sous-entend une habileté non dénuée de supercherie), nous trouverons artificiel, artificieux, artificiellement, artificieusement. Mais nous n'y chercherons pas artillerie !
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- Dans Pourquoi je fais du théâtre, A. Camus donne de l'art cette définition : « Non pas le réel tout seul, ni l'imagination toute seule, mais l'imagination à partir du réel ». Que pensez-vous de ce point de vue concernant les relations entre l'oeuvre d'art et le réel ? Vous répondrez en vous appuyant sur des exemples précis.
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- Vous expliquerez et discuterez, s'il y a lieu, les formules suivantes de Gide (Nouveaux Prétextes, De l'importance du public, pages 37-39, passim, conférence prononcée le 5 août 1903 devant la Cour de Weimar) : « Panem et circenses », criait la populace latine : du pain d'abord; les jeux ensuite. Le libre jeu de l'art n'est pas goûté quand l'estomac est vide. C'est après le repas qu'on appelle l'artiste en scène. Sa fonction n'est pas de nourrir, mais de griser.... L'oeuvre d'art est u
- « Que croyez-vous que soit un artiste ? Un imbécile qui n'a que des yeux s'il est peintre, des oreilles s'il est musicien ou une lyre à tous les étages du coeur s'il est poète ?......Non, la peinture n'est pas faite pour décorer les appartements. C'est un instrument de guerre offensive et défensive contre l'ennemi. » Pensez –vous que l'art (sous ses différentes formes) puisse être une arme de guerre ?