Databac

âme

Au rebours de nombreuses idées encore répandues de nos jours, la notion d’âme n’est pas le monopole de la philosophie grecque ou de la civilisation judéo-chrétienne. Toutes les sociétés humaines l’ont possédée sous des formes diverses. Les spécialistes d’histoire des religions en ont fait tantôt la forme particularisée d’une force surnaturelle extrêmement générale et demeurant à l’état indifférencié dans la nature, tantôt la représentation du principe vital présent chez les êtres animés, tantôt le prototype de la notion de Moi et de personne au sens moral et juridique. Quoi qu'il en soit, la plupart des sociétés primitives se font de l'âme une idée très différente de celle que la philosophie occidentale et la religion chrétienne nous ont habitués à désigner de ce nom. C'est parfois une substance matérielle, visqueuse et censément tangible qui ne se distingue pas foncièrement de la substance dont est fait le corps de l’homme ou d’un animal. Ce qui explique que bon nombre d'observateurs soient passés à côté de cette notion sans la reconnaître ou qu'ils en aient même nié l'existence chez les peuples « primitifs ». Nombre de sociétés croient à l'existence de plusieurs âmes chez un même individu, chacune ayant une fonction distincte.

(Angl. : soûl.)

Liens utiles