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absurde (I')

absurde (I')

Théorie selon laquelle il n’y a ni logique ni sens dans la vie des peuples et des individus.

Commentaire Née sous la plume de l’écrivain Albert Camus (1913-1960), dérivée de l’existentialisme, la philosophie de l’absurde apparaît dans l'essai le Mythe de Sisyphe (1942), le roman l'Etranger (1942) et le

s pièces de théâtre Caligula et le Malentendu. La prise de conscience de l’absurde pourrait déboucher sur un désespoir stérile, sur le choix du suicide. Chez Camus, au contraire, elle conduit à la révolte : on ne peut surmonter l’absurde qu'en l'affrontant. Le sens de la vie est dans le refus que l’homme oppose à sa condition, dans le combat — perdu d’avance — qu’il mène contre le temps, contre la mort.

Citations Il n’est pas de destin qui ne se surmonte par le mépris. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. (Albert Camus, le Mythe de Sisyphe}

Absurde Aspect sous lequel se trouvent ressentis et définis par certains modernes la situation de l’homme dans le monde et ses rapports avec sa destinée (Destin, 2). Le sentiment de l’absurde est lié à l’athéisme et à la crise des valeurs humanistes (Homme, 5, c) ; il peut engendrer angoisse, désespoir et révolte, mais aussi se trouver dépassé dans une réaffirmation de la valeur de l’homme (Homme, 5, d). Malraux, La Voie royale, La Condition humaine; Céline, Voyage au bout de la nuit; Sartre, La Nausée, Le Mur; Camus, Le Mythe de Sisyphe, Caligula, L'Étranger; Michaux, Ailleurs; Ionesco, La Cantatrice chauve, Amédée ou Comment s'en débarrasser, Le roi se meurt; Beckett, En attendant Godot, Fin de partie, Oh les beaux jours.

THÉÂTRE DE L'ABSURDE - Expression introduite par la critique pour désigner un certain nombre d’œuvres dramatiques que caractérisait, dans les années 50, le recours à une forme d’absurde. On range d’ordinaire parmi les œuvres du théâtre de l’absurde les pièces de Ionesco, Adamov, et quelquefois celles de Beckett, Genet, voire Pinter, c’est-à-dire toutes les grandes œuvres dramatiques qui, au milieu du siècle, ont bouleversé les conventions du genre. Leur point commun serait d’exposer sur scène une vision absurde de la condition humaine. Elles traduiraient donc dans le langage propre du théâtre une philosophie qu’exposèrent dans le langage de la réflexion théorique Sartre et Camus par exemple. L’originalité propre du théâtre de Ionesco ou de celui de Beckett serait d’exprimer cette philosophie dans un langage lui-même absurde qui réduit les personnages au rang de pantins, détruit entre eux toute possibilité de communication, ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scène. Si l’on adopte le point de vue exprimé plus haut, il est cependant nécessaire de reconnaître que le théâtre de l’absurde n’est en rien une école ou un mouvement : Beckett et Ionesco ont par exemple peu de choses en commun sinon la facilité avec laquelle les critiques les ont rapprochés.

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