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BRÉBEUF Georges de

BRÉBEUF Georges de. Poète français. Né à Sainte-Suzanne-sur-Vire ou à Thorigny (Calvados), en 1618, mort à Venoix, près de Caen, en 1661. Georges de Brébeuf descendait d'une illustre famille de la noblesse normande; son oncle, Jean de Brébeuf, missionnaire, fut martyrisé par les Iroquois en 1649. Après avoir fait ses études à Caen puis à Paris, Brébeuf, sans fortune, dut se consacrer à des tâches serviles; il fut pendant plusieurs années précepteur du futur maréchal de Bellefonds, puis il se fit poète à gages. A Rouen, il avait fait la connaissance de Pascal; à Paris, il se lia avec Conrart, Ménage, Chapelain, Mézeray et Corneille pour qui il eut toujours la plus vive admiration. Avec La Gageure, recueil de cent cinquante épigrammes et madrigaux dirigés contre les femmes fardées, il se fit un grand succès dans les salons dont il fut un des favoris avec Balzac et Voiture. Puis vinrent des traductions parodiques, l'Enéide travestie (1650), le Lucain travesti en vers enjouez (1656), paraphrase assez ingénieuse du texte de la Pharsale de Lucain dont Brébeuf devait donner deux ans plus tard une traduction en vers (1658). Parmi ses oeuvres de poète courtisan, il convient de relever le Panégyrique de la Paix en vers français (1660), composé à l'occasion de la Paix des Pyrénées et du mariage de Louis XIV. Dans ses Eloges poétiques (1661), Brébeuf a réuni des pièces écrites à la gloire de Fouquet, de Mazarin, du jeune roi, ou à l'occasion des victoires françaises, la bataille des Dunes en particulier. Les Entretiens solitaires furent de même dédiés à Maaarin. En 1660, Brébeuf avait quitté la cour et les salons et s'était retiré près de son frère, curé de Venoix; c'est la qu'il acheva la Défense de l'Eglise romaine, publiée après sa mort par son frère, ainsi qu'un recueil de Lettres. Dans son Recueil de poésies diverses. Brébeuf avait réuni en 1658 la plupart dé sa production poétique — v. Poésies diverses. ? «Mais n'allez point aussi, sur les pas de Brébeuf, / Même en une Pharsale, entasser sur les rives / « De morts et de mourants cent montagnes plaintives. » / Prenez mieux votre ton. Soyez simple avec art, / Sublime sans orgueil, agréable sans fard... Malgré son fatras obscur, / Souvent Brébeuf étincelle. » Boileau. « La force je ne la hais ni ne la crains; mais j'en suis, grâce au Ciel, tour à fait désabusé. C'est une qualité qui n'est louable que lorsqu 'elle est ou cachée ou vêtue. Dans le sens vulgaire, Lucain en eut plus que Platon, Brébeuf plus que Racine. » Joubert. ? « S'il se montre souvent diffus ou parfois d'une préciosité baroque, il a de l'éloquence et de l'éclat; il atteint même à la grandeur. Arland.

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