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ZHOU ENLAI (1898-1976)

ZHOU ENLAI (1898-1976)

Dirigeant communiste chinois.

Né à Huai’an (Jiangsu) dans une famille de notables originaire de Shaoxing (Zhejiang), Zhou Enlai est le seul responsable chinois qui ait appartenu sans interruption à la direction du Parti communiste chinois (PCC) pendant près d’un demi-siècle (de 1927 à sa mort, en 1976). Chargé des relations extérieures du régime et Premier ministre pendant plus d’un quart de siècle (1949-1976), Zhou a exercé sans relâche un rare talent de diplomate et d’administrateur.

Arrêté à l’issue des manifestations patriotiques de 1919, il passe une centaine de jours en prison au début de 1920, puis, relâché, s’embarque pour la France en octobre 1920, dans le cadre du mouvement « travail-étude ». Il adhère au mouvement communiste au début de l’année 1921.

Lorsqu’il quitte l’Europe au cours de l’été 1924, sa réputation d’organisateur efficace le précède en Chine. À vingt-six ans, il devient secrétaire du comité régional du PCC pour la province du Guangdong et surtout directeur adjoint de la section politique de l’Académie militaire de Huangpu, fondée quelques mois plus tôt par le Kuomintang (Guomindang) et commandée par Tchiang Kai-chek (Jiang Jieshi). En mars 1927, il figure parmi les organisateurs de l’insurrection de Shanghai, après laquelle Tchiang Kai-chek rompt avec les communistes et les fait massacrer. On ignore comment il a échappé à l’exécution. Dès les derniers jours d’avril, Zhou Enlai assiste à Wuhan au Ve congrès du PCC qui l’élit au Comité central et au Bureau politique. Quelques mois plus tard, il organise avec d’autres le soulèvement de Nanchang (1er août 1927), célébré aujourd’hui en Chine populaire comme l’acte de naissance de l’Armée rouge.

Après avoir plusieurs années durant (1930-1935) lutté contre Mao Zedong, il se rallie à lui en 1935. Pendant la guerre sino-japonaise, il est le représentant attitré du communisme chinois auprès du gouvernement nationaliste basé à Chongqing.

En mars 1949, il entre aux côtés de Mao dans Pékin libéré. Dorénavant, il négociera avec le monde entier en tant que ministre des Affaires étrangères et Premier ministre de la nation la plus peuplée de la terre.

En 1972, la maladie (un cancer) le frappe. Lors du Xe congrès du PCC (août 1973), il fait réhabiliter de nombreux cadres critiqués pendant la Révolution culturelle. Le plus important d’entre eux, Deng Xiaoping, apparaît en 1975 comme le successeur désigné du Premier ministre. Zhou fait référence aux « Quatre Modernisations » dans un discours de janvier 1975. Il meurt le 8 janvier 1976.

Zhou Enlai [Tcheou Ngen-lai, Chou Enlai] (Shoa-Xing, Chekiang, 1898-Pékin 1976) ; Premier ministre chinois [1949-1976].

D’une famille aisée de lettrés, Z. complète sa formation chinoise classique par des études au Japon. Il est attiré par le marxisme en 1919 (Mouvement nationaliste du 4 mai). De 1920 à 1924, il séjourne surtout à Paris, où il fonde une branche du parti communiste parmi les étudiants chinois. De retour en Chine, il est successivement commissaire politique de l’Armée rouge qu’il contribue à fonder, organisateur militaire d’insurrections (1927), et l’un des chefs de la République communiste du Jiangxi (1930-1934). Il participe à la « Longue Marche » et rejoint la faction maoïste. Sa carrière de diplomate commence avec les négociations d’un front uni contre les Japonais, avec Jiang Jieshi (Tchang Kaï-Chek). En 1949 et jusqu’à son décès, il est aux côtés de Mao Zedong Premier ministre, fonction qu’il cumule avec celle de ministre des Affaires étrangères jusqu’en 1958. À ces postes, il met en place la structure administrative du pays et sa politique internationale. Lors des expériences aventureuses du « Grand Bond » et de la « Révolution culturelle » promues par Mao, il tente de préserver l’unité chinoise et les dirigeants réformateurs menacés (Deng Xiaoping). En dépit de son prestige, jamais il ne revendique la première place et reste totalement loyal envers Mao.

Bibliographie : M.-C. Bergère, La République populaire de Chine de 1949 à nos jours, 1989.

ZHOU ENLAI ou CHOU EN-LAI (Huai'an, Jiangsu, 1898-Pékin, 1976). Homme politique chinois. Rallié à Mao Zedong en 1934, il domina la politique extérieure de la Chine populaire et fut l'initiateur du rapprochement sino-américain en 1972. Né dans une famille aisée de Lettrés, Zhou Enlai fit ses études en Chine et en France et participa à la fondation du Parti communiste chinois (1921). De retour en Chine, il devint à Canton commissaire politique de l'Académie militaire du Guomindang, alors allié aux communistes. À partir de 1926, lorsque Tchang Kaï-chek (Jiang Jieshi) rompit avec les communistes, Zhou Enlai, élu membre du bureau politique du parti, organisa des révoltes ouvrières contre le Guomindang et mit en place l'armée Rouge de la première République soviétique chinoise (1931). Rallié à Mao Zedong, il participa à la Longue Marche (1934-1935) puis négocia un front uni avec le Guomindang de Tchang Kaï-chek contre l'agression japonaise (1936). Devenu le principal responsable de la politique étrangère de Mao Zedong, il noua, durant la Seconde Guerre mondiale, ses premiers contacts avec les diplomates et la presse des pays d'Europe. Après la guerre civile et la proclamation de la République populaire de Chine (1949), Zhou Enlai devint Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Il fut le signataire du traité d'alliance avec Moscou, ce qui rapprocha la Chine de l'URSS au moment de la guerre de Corée (1950-1953). Il participa en 1954 à la conférence de Genève et domina, avec Nehru, la conférence des pays afro-asiatiques à Bandung (1955). Premier ministre à partir de 1958, il continua à dominer la politique extérieure chinoise. La rupture Moscou-Pékin consommée en 1960 et le différend avec l'Amérique concernant la question de Taiwan l'amenèrent à voyager dans le monde pour nouer des alliances en Asie et en Occident. Pragmatique, il joua un rôle modérateur lors de la Révolution culturelle (1966-1976), fit échouer les tentatives de complot de Lin Biao (1971) et couronna son oeuvre diplomatique en oeuvrant au rapprochement avec Washington (visite de Nixon à Pékin en 1972).

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