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TCHIANG KAI-CHEK (1887-1975)

Homme politique chinois. Tchiang Kai-chek (Jiang Jieshi) est né dans une famille de négociants à Fenghua (Zhejiang). Il apprend le métier des armes à l’Académie militaire de Tokyo et retourne en 1911 à Canton organiser la rébellion républicaine en s’appuyant sur les sociétés secrètes antimandchoues. Il commande bientôt l’armée du Guangdong, noyau de la force militaire du Guomindang, et choisit de suivre Sun Yat-sen. Le rapprochement de Sun avec Moscou permet à Tchiang d’aller se former à l’école de l’Armée rouge pendant tout le début des années 1920. Il rencontre Trotski et les responsables du Komintern. Séduit par la force du régime bolchevique de parti unique, il revient à Canton en 1924 diriger l’Académie militaire de Whampoa, où il travaille avec les conseillers russes et les communistes chinois comme Zhou Enlai, tout en surveillant particulièrement la propagande. Après la mort de Sun Yat-sen en 1925, les luttes internes lui permettent d’abord de chasser les Russes, dès mars 1926, puis de décimer les communistes à Shanghai en avril 1927. Il fonde alors à Nankin un régime nationaliste et réactionnaire pour le seul parti du Guomindang, épouse une des filles de la très riche famille de banquiers Song et se convertit au méthodisme. Il acquiert le surnom de Gemo (généralissime) lors des cinq campagnes contre les communistes, dont celle de 1934, qui les contraint à la Longue Marche pour éviter l’encerclement. Il est cependant obligé en 1936 de s’allier à eux pour lutter contre l’invasion japonaise. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les alliés anglo-américains s’appuient sur lui alors que Staline n’a pas confiance en Mao Zedong. Dès 1943, il est associé aux grandes conférences internationales et passe pour le maître de la Chine. En 1945, il rompt le front uni avec les communistes. Pendant quatre ans, il assiste à la décomposition de son régime et une série de défaites militaires le contraint à abandonner la présidence de la République chinoise le 21 janvier 1949 et à se réfugier à Taïwan, avec 30 000 hommes environ. Mal accueilli par les Taïwanais, abandonné par les États-Unis, il doit au déclenchement de la guerre de Corée de reprendre du service. Les Américains ont en effet besoin de lui : il s’en sert pour conquérir le pouvoir. Il met alors en place un régime dictatorial, ultralibéral, et rêve d’une reconquête militaire du continent. Il meurt en 1975, laissant le pouvoir à son fils, Tchiang Ching-kuo (1910-1988, président de 1978 à 1988).

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