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Y a-t-il un pouvoir des mots ?

Sujet : Y a-t-il un pouvoir des mots ?

On confère traditionnellement aux mots le pouvoir de créer

  1. Pouvoir Révocation du mot. Le mot représente ce qui est absent.
  2. Pouvoir de représentation de celui qui est désigné. Le nom est un élément constitutif de notre personnalité.
  3. Pouvoir de création. Cf. les innombrables récits (égyptiens, mésopotamiens) dans lesquels le fait que les dieux nomment une chose signifie qu’ils la créent aussitôt ; le verbe créateur ; etc.

Les mots ont aussi le pouvoir de cacher la réalité

  1. Pouvoir de mutilation, de déformation de la pensée. On parle, en guise d’excuses, de mots qui ont «dépassé» la pensée ; de mots qui «trahissent» la pensée ; etc.
  2. Pouvoir de travestissement, de maquillage de la réalité. Le langage «militaro-médiatique» aime à recourir à des métaphores telles que : «traiter un objectif», etc.
  3. Les mots nous autorisent même à opérer une classification de celui qui parle. Il existe nombre de jargons idéologiques, politiques, professionnels, etc., qui permettent de saisir presque immédiatement d’où parle celui à qui nous avons affaire.

Les mots ont, par conséquent, le pouvoir de diviser les hommes, mais aussi celui de les libérer

  1. Pouvoir de ségrégation sociale. Tournures et vocabulaire employés révèlent l’appartenance à telle classe sociale.
  2. Pouvoir d’agression. «Il y a des mots qui tuent», constate-t-on non sans une constance touchante, au lendemain de certains crimes (titres de journaux inspirés par la haine raciste, etc.).
  3. Pouvoir de libération. L’institution de la censure confirme surabondamment que les mots ont un pouvoir de mobilisation, voire, parfois, une vertu insurrectionnelle.

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