vieillesse
vieillesse, troisième âge de la vie, après la croissance et l’âge adulte. Généralement, on s’accorde à dire que la sénescence débute aux environs de la soixante-cinquième année, mais, avec les progrès de l'hygiène et de la médecine, beaucoup de personnes du troisième âge conservent leur jeunesse et leur vigueur beaucoup plus longtemps qu’autrefois. Actuellement, « les handicaps liés à l’âge ne sont fréquents et sévères qu’au-delà de 75 voire de 80 ans » (A. Alpérovitch, 1989). De plus en plus, on en vient donc à distinguer plusieurs catégories dans le « troisième âge » : les personnes « entre deux âges » (de 60 à 74 ans), les personnes « âgées » (à partir de 75 ans) et les personnes « très âgées » (après 90 ans). La sénescence se manifeste par une baisse sensible des aptitudes sensorimotrices (vision, audition, agilité, force musculaire) et intellectuelles, dont le déclin s’amorce dès l’âge de vingt-cinq ans (D. Wechsler). Les capacités mentales ne sont pas atteintes uniformément : tandis que les fonctions verbales sont peu touchées (le vocabulaire reste intact), l’attention et la mémoire immédiate déclinent, rendant pratiquement impossible toute nouvelle acquisition. Cependant, d’après certains auteurs (S. Pacaud, 1953), la possession d’un niveau d’instruction élevé retarderait l’apparition de ces troubles. Dans notre société, le vieillard se sent souvent dévalorisé et déprimé (le nombre des suicides augmente considérablement chez l’homme après cinquante-cinq ans). L’État se prive d’une richesse certaine en laissant inemployées les connaissances et la bonne volonté des vieillards, que l’on néglige et à qui l'on n’accorde aucun statut satisfaisant.
Vieillesse La vieillesse est l’objet : 1 de représentations symboliques (éléments du thème : expérience, sagesse, bonhomie ; lassitude, souffrance ; autoritarisme, raideur). La comédie exploite les traits défavorables de la vieillesse : Molière, L’Avare (Harpagon), Le Tartuffe (Mme Pernelle) ; le roman et le drame, ses traits émouvants : Hugo, Hernani (Don Ruy Gomez) ; Balzac, Le Père Goriot; la poésie, son prestige moral : La Fontaine, Fables; 2 de réflexions fondées sur l’expérience : Montaigne, Essais, III, 2 (Du repentir); III, 13 (De l’expérience); Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire; Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe ; Colette, La Maison de Claudine, La Naissance du jour; Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée (La Force des choses); Ajar, L’Angoisse du roi Salomon.