TISO Jozef (1887-1947)
TISO Jozef (1887-1947)
Prêtre catholique, chef de l’État slovaque pro-nazi (1939-1945).
Ordonné en 1910, Jozef Tiso s’est engagé dans les années 1920 dans le Parti populaire slovaque d’Andrej Hlinka (1864-1938), partisan de l’autonomie slovaque. Ministre de la Santé publique et de l’Éducation physique du gouvernement tchécoslovaque (1927-1929), député à l’Assemblée nationale (1925-1939), l’apogée de sa carrière politique se situe à la suite des accords de Munich (septembre 1938). Après la mort d’A. Hlinka, il préside non seulement son parti, mais aussi un gouvernement slovaque autonome dans le cadre de la Tchéco-Slovaquie amputée en particulier des Sudètes (octobre 1938 - mars 1939), puis celui de la République slovaque, État créé sous la pression de l’Allemagne. D’octobre 1939 jusqu’à sa fuite en Autriche, puis en Bavière (début avril 1945), J. Tiso préside cette « République des curés » (titre d’une nouvelle de Dominik Tatarka), partisan de la dictature du parti d’A. Hlinka et coresponsable de la persécution des Juifs. Découvert dans un monastère par la CIA (Central Intelligence Agency) américaine, J. Tiso est remis à la Tchécoslovaquie dont le Tribunal national le condamne à mort. Sa demande de grâce est rejetée. Dans les années 1990, certains milieux liés au nationalisme et au cléricalisme slovaques ont tenté la réhabilitation de ce chef de l’État « cléricalo-fasciste » slovaque.
Tiso, Josef (Velka Bytca 1887-Bratislava 1947) ; dirigeant slovaque [1938-1945].
Ce prêtre ordonné en 1910 est issu de milieux modestes ; il fréquente à Vienne les milieux antisémites durant ses études de théologie. Pendant la guerre, il reste partisan de l’intégration de la Slovaquie au sein d’une Hongrie puissante. Après le démembrement de l’Empire austro-hongrois, il rejoint en 1919 le parti populaire chrétien slovaque du père Hlinka dont le nationalisme, le traditionalisme et les idées corporatistes l’ont séduit. Fondateur du journal Nitra, il se prononce de plus en plus pour un nationalisme slovaque dont il rassemble les partisans, ce qui lui vaut la prison de la part du gouvernement tchécoslovaque. Député en 1925, il diffuse ses thèses dans L’Idéologie du parti populaire slovaque, ouvrage paru en 1930. Lorsqu’il succède à Hlinka à la tête du parti en 1938, il entre en contact avec tous les ennemis de Prague, notamment les formations nazies des Sudètes. Il reçoit l’appui de Hitler quand, profitant du démantèlement de la Tchécoslovaquie, il devient chef de gouvernement d’une Slovaquie liée à l’Allemagne en octobre 1938, avant d’accéder au poste de président en mars 1939. Entre l’appui du Vatican, les pressions hongroises et la soumission à Hitler, T. doit louvoyer mais ne peut finalement se départir d’une soumission zélée au nazisme, ce qui le conduit à promulguer des lois antisémites, à participer au génocide et à la guerre. En août 1944, face à la résistance intérieure, il ne doit son salut qu’à l’intervention directe des divisions SS. Fuyant en Autriche l’arrivée des Soviétiques, il est livré au gouvernement tchécoslovaque par les Américains en 1945. Condamné à mort, il est exécuté le 7 avril 1947.
Bibliographie : J.A. Mikus, La Slovaquie dans le drame de l’Europe, Les îles d’or, 1955 ; E. Nolte, Les Mouvements fascistes. L’Europe de 1919 à 1945, 1969, p. 273 : S. Kirschbaum, Slovaques et Tchèques, essai sur un nouvel aperçu de leur histoire politique, Lausanne, 1987, p. 129 ; V.S. Mamatey et R. Luza (dir.), La République tchèque, 1918-1948, une expérience de démocratie, 1987, p. 257.
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