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tirade

TIRADE, n.f. Au théâtre, long discours en prose ou en vers qu’un personnage prononce d’une seule traite. La tirade se distingue du monologue en ce qu’elle s’adresse à des interlocuteurs. Par exemple, la «tirade du nez», dans Cyrano. Par extension, s’applique à des développements trop longs, à des discours tenus par des personnes réelles, dans la vie courante. Les tirades sans fin d’un dictateur à la tribune. 

tirade
Dans une pièce de théâtre, longue réplique pouvant parfois occuper toute une scène.
Commentaire La tirade est une des conventions théâtrales les plus étonnantes. Le personnage peut s'y exprimer librement sans être interrompu. Elle donne au héros l'occasion d'exposer ses états d'âme, voire de réfléchir tout haut, de présenter sous forme de récit des combats ou des meurtres que les règles classiques interdisent de représenter sur scène. Non seulement elle permet une pause dans l'action, mais elle offre, par son intensité, un sommet dramatique qui coïncide souvent avec le nœud de l'action.
Citation A toutes les époques du XVIIe siècle, on trouve des pièces où les personnages exercent les fonctions du confident, on trouve des dilemmes et des quiproquos, on trouve des dénouements qui rassemblent tous les personnages, on trouve des tragédies finissant par des morts et des comédies finissant par des mariages, on trouve des tirades, des récits, des monologues, des stichomythies et des répétitions verbales. Tous ces éléments ne sont pas seulement des moyens de construire la pièce. Obéissant à des nécessités logiques, ils expriment aussi le goût du public, qui s’y est habitué et les trouvera indispensables, longtemps après l'époque classique. (Jacques Schérer, la Dramaturgie classique en France.)


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