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THÉORIE

THÉORIE, n.f. (gr. theôria «action d'observer», «spectacle»). ♦ 1° Suite de personnes qui défilent d'une façon solennelle, spectaculaire (une théorie d'enfants). ♦ 2° En retenant l'idée générale d'un spectacle offert à la contemplation de l'esprit : a) La connaissance abstraite, systématisée, organisée dans un ensemble. La connaissance scientifique, avec son caractère élaboré, ses concepts propres, par opposition à la connaissance vulgaire ; b) Les principes d'un savoir-faire, d'un art, d'une technique ; c) La conception d'une manière d'agir idéale, tout à fait satisfaisante pour la raison et la conscience ; d) Notion scientifique de portée générale, qui permet de rassembler, de coordonner un certain nombre de lois dans une vue d'ensemble explicative et qui pourra être source de recherches nouvelles (théorie physique, théorie de la relativité) ; e) Particulièrement en philosophie, étude systématique, et jugement d'ensemble prononcé (théorie de la connaissance).
THÉORÈME
Le sens purement étymologique (ce qu’on peut contempler) ne se rencontre pratiquement pas (sauf chez Leibniz, où il désigne une proposition spéculative). En mathématiques, c’est un énoncé dont on démontre qu’il est conséquence d’autres propositions déjà démontrées ou des axiomes du système, et qui pourra éventuellement être utilisé pour démontrer des énoncés ultérieurs. Par extension, le terme se rencontre chez quelques philosophes (Descartes, Spinoza) pour désigner des propositions déduites d’affirmations antérieures ou initiales.
THÉORIE
La notion suppose tout d’abord la présence d’une activité de l’esprit, ce que ne suggère pas l’étymologie grecque (théoria, contemplation). ♦ Au sens général, elle désigne une connaissance spéculative, abstraite et désintéressée, et s’oppose classiquement à « pratique », c’est-à-dire à ce qui est réalisé : on distingue ainsi la physique théorique de ses applications pratiques. Mais elle peut également désigner un ensemble de règles destinées à conduire l’action (théorie révolutionnaire), et, de façon générale, la pensée dialectique moderne s’efforce de penser avec davantage de précision les relations entre la théorie et la pratique, admettant en principe que toute avancée théorique peut avoir des répercussions dans la pratique à plus ou moins longue échéance, pendant que toute difficulté rencontrée dans la pratique suscitera un effort nécessaire d’élaboration théorique. La notion peut aussi être utilisée dans le sens d’hypothèse ou d’opinion personnelle, avec une nuance péjorative, surtout quand elle s’éloigne de la réalité : on observe que pendant fort longtemps, l’humanité s’est contentée - avant d’accéder à l’ère scientifique - de forger des théories imaginaires, ou, comme l’écrit F. Bacon, des « fantômes qui nous défigurent le véritable aspect des choses et que nous prenons pour les choses mêmes ». ♦ D’autre part, conçue comme un ensemble systématiquement organisé reposant sur des hypothèses générales qui visent à rendre intelligible un sujet déterminé, elle correspond - quand elle s’applique au domaine des sciences expérimentales - à l’achèvement de la construction scientifique. Dans ce cas, la théorie, ou bien se contente de synthétiser les lois particulières en les reliant à un principe d’où elles se déduisent mathématiquement, sans prétendre pousser plus avant l’explication (selon la conception néo-positiviste), ou bien, elle se propose - sous forme de « grande hypothèse » -de rechercher au-delà des lois la cause profonde des phénomènes. ♦ En mathématiques, enfin, la théorie est un système hypothético-déductif reposant sur une axiomatique.


théorie (du gr. theoria, contemplation), ensemble systématique d'idées ou de connaissances. — La theoria désignait, dans l'Antiquité, la contemplation du monde et, en particulier, du mouvement des astres; la théorie évoque, depuis la Renaissance, une création de l'esprit humain : c'est ainsi que l'astronomie, qui était une simple description (une theoria), est devenue une construction et un calcul de rapports mathématiques. La théorie peut désigner l'explication d'un phénomène particulier (par exemple, la théorie de la chute des corps) ou un système scientifique expliquant la nature de la matière (théorie atomique), ou justifiant tous les phénomènes de l'univers (théorie de la relativité), ou simplement un ensemble d'opinions destinées à orienter notre action (théorie politique). On appelle théorie de la connaissance toute réflexion critique portant sur la nature et les limites de notre esprit (Kant); elle porte aussi le nom d'épistémologie. La théorie de l'action morale se nomme l'éthique; la théorie des valeurs (du bien, du beau, du vrai, etc.), l'axiologie; la théorie de l'art, l'esthétique, etc.
THÉORIE, n. f. 1° Ensemble de connaissances abstraites, de concepts organisés de façon plus ou moins systématique, qui vise à rendre compte de phénomènes existants dans différents domaines. Voir le mot Système. Dans ce sens, la théorie est souvent liée à l’expérimentation : elle cherche à établir des lois, elle se remet en question dès que des faits contredisent la représentation qu’elle propose d’une réalité. La théorie peut aussi rester dans le domaine de l’abstraction, comme dans les mathématiques, où des théorèmes se déduisent de façon cohérente à partir de postulats donnés. Mais souvent, ces édifices théoriques débouchent sur des modèles qui pourront rendre compte de la réalité, et mieux agir sur elle. 2° Ensemble de connaissances ou d’idées développées de façon hypothétique ou spéculative, indépendamment des applications, sans souci de réalisme, mais avec méthode, systématiquement. La théorie, dans ce cas, s’oppose à la pratique. Le terme prend souvent des connotations péjoratives (Tes théories sont dangereuses ; tout cela demeure théorique, donc inapplicable; en théorie, c'est envisageable, mais en pratique impossible). Cependant, le travail d’élaboration théorique n’est jamais inutile et peut permettre d’élucider des parts de la réalité, d’aboutir à des éléments de vérité. Les doctrines politiques, les théories philosophiques contribuent toutes au progrès de l’esprit humain, à la connaissance par l’homme de sa condition, aussi discutables puissent-elles paraître dans leur ensemble, en tant que systèmes.
THEORIE (n f., étym. : grec theoria : vue d’un spectacle, contemplation, spéculation) 1. — (Lato) Connaissance spéculative, abstraite, désintéressée, enchaînant des principes à des conséquences ; opposée à pratique. 2. — Ensemble d’hypothèses gén. visant à expliquer soit la totalité, soit une classe déterminée de phénomènes. 3. — Ensemble d’hypothèses, d’opinions gén. propres à un auteur. 4. — Construction achevée d’une doctrine scientifique : « La théorie est l'hypothèse vérifiée après qu’elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique expérimentale » (Claude Bernard). 5. — Système composé d’axiomes et des théorèmes qu’on en déduit ; Syn. théorie déductive : « Système des théorèmes propres à une structure dont les axiomes ont été explicitement distingués » (Desanti). Rem. : l’import péj. du mot (utilisé pour désigner une spéculation sans application, un plan irréalisable, etc.) correspond surtout aux sens 2 et 3, il est corollaire de la critique des hypothèses abstraites. 6. — Théorématique : a) Qui a valeur de théorème, b) Sciences théorématiques : pour A. Naville, toutes celles qui concernent des rapports hypothétiques. 7. — Théorème : a) (Étym.) Proposition spéculative (cf. Leibniz), b) (Class.) Énoncé démontré dans une théorie, et suffisamment gén. pour servir de principe à d’autres démonstrations, c) (Logique math.) Toute expression d’un système logique qui est démontrable dans ce système. 8. — Théorétique : a) Division de la classification aristotélicienne des sciences comprenant les math., la phys. et la théologie ; Syn. sciences contemplatives ; opposé à pratique et poétique, b) (Auj.) Qui concerne la théorie (sans import péj.).
THEORIE (n f., étym. : grec theoria : vue d’un spectacle, contemplation, spéculation) 1. — (Lato) Connaissance spéculative, abstraite, désintéressée, enchaînant des principes à des conséquences ; opposée à pratique. 2. — Ensemble d’hypothèses gén. visant à expliquer soit la totalité, soit une classe déterminée de phénomènes. 3. — Ensemble d’hypothèses, d’opinions gén. propres à un auteur. 4. — Construction achevée d’une doctrine scientifique : « La théorie est l'hypothèse vérifiée après qu’elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique expérimentale » (Claude Bernard). 5. — Système composé d’axiomes et des théorèmes qu’on en déduit ; Syn. théorie déductive : « Système des théorèmes propres à une structure dont les axiomes ont été explicitement distingués » (Desanti). Rem. : l’import péj. du mot (utilisé pour désigner une spéculation sans application, un plan irréalisable, etc.) correspond surtout aux sens 2 et 3, il est corollaire de la critique des hypothèses abstraites. 6. — Théorématique : a) Qui a valeur de théorème, b) Sciences théorématiques : pour A. Naville, toutes celles qui concernent des rapports hypothétiques. 7. — Théorème : a) (Étym.) Proposition spéculative (cf. Leibniz), b) (Class.) Énoncé démontré dans une théorie, et suffisamment gén. pour servir de principe à d’autres démonstrations, c) (Logique math.) Toute expression d’un système logique qui est démontrable dans ce système. 8. — Théorétique : a) Division de la classification aristotélicienne des sciences comprenant les math., la phys. et la théologie ; Syn. sciences contemplatives ; opposé à pratique et poétique, b) (Auj.) Qui concerne la théorie (sans import péj.).


THÉORIE 1. Connaissance spéculative et abstraite, posant des principes et en déduisant des conséquences. Opposée à pratique : - Ce qui est intellectuellement connu par opposition à ce qui est réalisé, appliqué à des choses concrètes (la physique théorique permet parfois des applications pratiques). - Ce qui est pur et idéal mais non conforme à la réalité quotidienne (en théorie les femmes sont égales aux hommes, mais en pratique...). 2. Système scientifique composé d’axiomes et de théorèmes portant sur un grand nombre de faits (la théorie de la relativité). 3. Sens péjoratif : construction hypothétique, sans fondement et sans valeur (se perdre dans des théories fumeuses).

Théorie Du grec theôria, « vue intellectuelle », « contemplation », « étude ». - Ensemble d’idées ou de concepts formant un système dans un domaine donné (exemple : la théorie cartésienne des animaux-machines). - Par opposition à pratique : connaissance désintéressée, indépendante de ses applications. - En épistémologie (théorie scientifique), système cohérent de lois et de concepts destiné à expliquer un certain ordre de phénomènes (exemple : la théorie de la gravitation universelle). • Prenant le contre-pied du lieu commun selon lequel ce qui est juste en théorie peut ne plus rien valoir dans la pratique, Kant soutient que « ce qui vaut pour la théorie à partir de fondements rationnels, vaut aussi pour la pratique ». • Comme le souligne le médecin et physiologiste Claude Bernard (1813-1878), les théories scientifiques ne sont que des hypothèses vérifiées par un nombre plus ou moins important de faits expérimentaux. Aussi faut-il n'en tenir aucune pour définitive.