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RELATIVISME / RELATIVITÉ

RELATIVISME. n.m. ♦ 1° Doctrine admettant que toute connaissance est relative. Ce qui peut signifier : a) Que nous n'avons de connaissance que des phénomènes, des relations, et pas de l'absolu, de la chose en soi ; b) Que notre connaissance dépend de la structure et des limites de nos facultés de connaissance. La philosophie de Kant est fondée sur le principe que nous n'avons pas d'intuition intellectuelle mais seulement une intuition sensible et que, par conséquent, nous ne connaissons l'être des choses qu'à travers l'espace et le temps, sous forme de phénomènes — et que nous ne connaissons que des relations. ♦ 2° Morale. Doctrine d'après laquelle la conception du bien et du mal varie avec les époques et les sociétés.
RELATIVITÉ, n.f. Caractère de ce qui est relatif. Ce terme s'applique en particulier en philosophie, à la théorie de la connaissance, et à la morale ; en physique, à une théorie élaborée par Einstein, en deux temps : la relativité restreinte (1905) et la relativité généralisée (à partir de 1913). Selon Einstein, le nom de la relativité est lié au fait que le mouvement, du point de vue de l'expérience possible, apparaît toujours comme le mouvement relatif d'un objet par rapport à un autre (par exemple d'une voiture par rapport au sol, de la terre par rapport au soleil et aux étoiles fixes). Jamais on n'observe un mouvement par rapport à l’espace, ou, comme on dit, un mouvement absolu. La théorie de la relativité généralisée fait intervenir la notion de l'espace-temps, système de quatre variables solidairement nécessaires pour qu’on puisse repérer un phénomène d’une manière complète.
relativité, caractère de ce qui dépend d'autre chose. — La théorie selon laquelle rien n'est absolument vrai et dépend, comme les goûts et les couleurs, de l'individualité de chacun, ou du point de vue auquel on se place, se nomme le relativisme. Son principe a été formulé dans l'Antiquité par Protagoras : « L'homme est la mesure de toutes choses », c'est-à-dire rien n'est vrai, sinon par rapport à nous. Le relativisme aboutit, en ce qui concerne la connaissance, au scepticisme; en morale, il engendre le conformisme; en religion, la tolérance. — La théorie scientifique de la relativité n'a rien à voir avec une théorie philosophique de la relativité de la connaissance humaine; c'est une interprétation des phénomènes de l'univers (et non de la connaissance de l'homme) qui : 1° établit la corrélation entre les observations faites par des groupes d'observateurs en mouvement de translation uniformément accélérée, car l'expansion de notre univers est uniformément accélérée, et les observations faites à chaque moment, à chaque époque, doivent pouvoir correspondre; 2° est alors amenée à faire dépendre l'écoulement du temps des mouvements réciproques des corps : un corps qui se déplacerait dans l'espace à 300 000 km/s serait considéré comme hors du temps. La relativité signifie, très exactement, que le temps est relatif au mouvement. La théorie de la relativité n'a aucun sens en dehors de cette signification très spéciale; on ne peut en tirer aucune conclusion philosophique sur la nature de la connaissance humaine et l'impuissance des hommes à connaître le vrai : la théorie de la relativité se présente comme une théorie « vraie ».
RELATIF, RELATIVISME, RELATIVITÉ
♦ Relatif : - qui se rapporte à un objet (les débats relatifs à la grâce) ; - qui n’est pas absolu, donc, plus particulièrement, qui ne se suffit pas à soi-même et dépend d’un autre terme ou objet ; - est également relatif ce qui constitue ou concerne une relation entre deux ou plusieurs termes distincts ; - qualifie éventuellement la connaissance, y compris scientifique, lorsqu’on veut signifier qu’elle n’est qu’une représentation du réel.
♦ La relativité désigne le caractère de ce qui est relatif. On évoque ainsi la relativité de la connaissance pour signifier, soit qu’on ne peut connaître que des phénomènes, et non les choses en soi, soit que toute connaissance est relative à l’organisation physique et mentale de l’être humain (cadres de l’espace et du temps, limites de l’entendement...). La théorie de la relativité, constituée par Einstein à partir de 1905 (« relativité restreinte ») et prolongée à partir de 1913 (« relativité généralisée ») établit qu’il n’existe pas de système fixe et universel relativement auquel on pourrait mesurer un mouvement. Ce dernier est toujours relatif par rapport à un point de référence, mais « la totalité des phénomènes physiques est d’un caractère tel qu’elle ne fournit pas de base pour introduire le concept de mouvement absolu » (Einstein).


♦ On appelle relativisme toute doctrine qui, niant l’existence d’une vérité absolue ou la possibilité pour l’esprit de la connaître, admet la relativité de la connaissance. Le criticisme kantien aboutit au relativisme, c’est-à-dire à l’impossibilité d’atteindre l’absolu (les choses en soi) et de dépasser les limites qu’impose à la connaissance la structure a priori de l’esprit humain. Le relativisme - qui s’oppose au dogmatisme et au scepticisme - se rencontre dans plusieurs domaines de la pensée. En dehors de l’aspect plutôt littéraire qu’il prend par exemple chez Montaigne et chez Pascal - où il se fonde sur la diversité des opinions - le relativisme s’observe notamment dans la pensée anthropologique quand celle-ci considère les différentes civilisations comme des variétés culturelles équivalentes quant à leur valeur. Le relativisme moral, prenant acte de la pluralité des ensembles de prescriptions et d’interdictions morales, refuse toute morale théorique qui proposerait des règles universellement valables. Le relativisme scientifique considère que, dans les sciences, la vérité n’est pas définitive, mais constitue une approche progressive, une construction intelligible du monde sans cesse remise en question.


Relatif, relativisme Du latin médiéval relativus, « qui est en rapport avec ». - Relatif : qui n’est tel que par rapport à autre chose (contraire : absolu). - Relativisme : doctrine qui, niant l’existence d’une vérité absolue ou de règles universellement valables, admet qu’il y a autant de vérités ou de normes d’action que de points de vue. • Le sophiste Protagoras (ve siècle avant J.-C.) est tenu pour le premier représentant du relativisme. Pour lui, en effet, « l’homme est la mesure de toutes choses » - du vrai et du faux, du bien et du mal, du beau et du laid, etc. • « Vérité au-deça des Pyrénées, erreur au-delà » : par cette formule, Pascal souligne la relativité des règles morales et juridiques. La consommation de telle ou telle substance peut être proscrite de ce côté-ci de la frontière, autorisée de l'autre côté.