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SYMPATHIE

SYMPATHIE, n.f. (gr. sumpatheia « état affectif partagé » - Du grec pathos, souffrance, et sun, avec. ). ♦ 1° Phénomène de contagion ou d'imitation (rire, bâiller parce qu'on est en compagnie de quelqu'un qui rit ou baille, se mettre à son pas, éprouver les mêmes sentiments que lui : joie, indignation, chagrin). ♦ 2° Phénomène de communication intuitive. Bergson disait que l'instinct est «sympathie». Il nous renseigne « du dedans », comme l'intuition. Sorte d'intelligence affective qui nous permet de pénétrer les états d'âme d'autrui, de les comprendre tels qu'ils sont sans, pour autant, les éprouver nous-mêmes. Max Scheler, dans Nature et formes de la sympathie, a vu dans la sympathie un moyen de communication des consciences. ♦ 3° Partage spontané des sentiments d'autrui. ♦ 4° Inclination spontanément ressentie pour une autre personne, résultant sans doute d'une harmonie de nature et de sentiments et d'une communication aisée qui s'établit avec elle.

Sympathie
Elle caractérisait pour les Anciens le courant qui maintenait la cohésion du monde, l'enchaînement de ses parties (sens cosmologique). Dans mon rapport à l'autre, la sympathie désigne une intention bienveillante à son égard, et plus généralement ma faculté à partager ses affections (ce qu'on appelle aussi «pitié»). Il faudrait voir cependant si elle repose sur une simple participation affective (comme s'il y avait une résonance, une répercussion mécaniques des états d'âme) ou sur une compréhension attentive de l'autre (M. Scheler). À distinguer du respect.

sympathie (du gr. sun, avec, et pa-thein, ressentir), tendance qui porte les personnes à se comprendre. — Max Scheler a analysé la sympathie et montré qu'elle ne consistait pas à « éprouver » le même état qu'autrui (par exemple, une femme pleure parce qu'elle a perdu son enfant; une autre la voit et pleure aussitôt; ce n'est pas là de la sympathie, mais du « mimétisme »), mais à « comprendre » l'état d'autrui : on comprend la douleur d'autrui même sans y participer. En somme, la sympathie est une compréhension, une intelligence du sentiment, et non une participation. La sympathie suppose la bienveillance et l'égalité; elle proscrit la pitié. — Scheler a fondé sa morale sur la sympathie.

Sympathie
Du grec sumpatheia, « communauté de sentiments » (du préfixe sum, « avec », et pathè, « souffrance », « affection »). - Participation aux états affectifs d’autrui, et notamment à ses souffrances et à ses peines. - Sympathie universelle : chez les stoïciens, affinité de chaque chose avec toutes les autres, qui manifeste l’ordre et l’unité du monde. • Cette faculté que nous avons de comprendre ce que les autres ressentent et d'en être affectés constitue le fondement de la morale altruiste d’Adam Smith.

SYMPATHIE (n. f.) 1. — (Class.) Affinité entre certains corps, certains êtres, et, par ext., certaines idées. 2. — Fait d’éprouver ou de participer à certains états affectifs des autres. 3. — Communication directe entre deux êtres qui participent à l’intériorité l’un de l’autre ; (par ext.) pour Scheler, mode de connaissance qui seul nous permet de comprendre les phénomènes humains. 4. — (Sens vulg.) Attachement pour quelqu’un, que cet attachement soit irraisonné (susceptible d’avoir lieu avant même que la personne soit bien connue), ou fondé sur une communauté d’opinion, de comportement, etc.


SYMPATHIE (Du grec pathos, souffrance, et sun, avec.) Au sens large, affinité, que ce soit entre certains êtres ou certaines idées. Vulgairement, le terme désigne l’attachement spontané ou objectivement fondé pour quelqu’un. Plus précisément, la notion psychologique de sympathie correspond à une contagion soit physiologique - quand un individu reproduit mécaniquement les attitudes d’un autre -, soit mentale, quand se crée entre deux ou plusieurs individus une communauté de sentiment qui peut aller jusqu’à la fusion affective. ♦ Quelques philosophes, tels Hutcheson (1694-1746) dans son Système de philosophie morale ou A. Smith, ont fait de la sympathie le fondement de la morale, dans la mesure où elle pousserait les individus à se dévouer les uns pour les autres. Pour Kant, un tel fondement, hétéronomique puisqu’il fait dépendre l’existence morale du sentiment, est tout à fait insuffisant. ♦ Scheler conçoit la sympathie, non comme une participation affective entre deux êtres, mais comme un mode de connaissance, une intelligence du sentiment, c’est-à-dire une compréhension de l’état d’autrui, sans qu’il soit pour autant nécessaire de l’éprouver.




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