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Surmoi

Surmoi Une des trois instances de la deuxième topique freudienne avec le Moi et le Ça, dont le rôle est d’être un juge du Moi. Le Sur-moi est de l’ordre de la conscience morale et concerne le sentiment inconscient de culpabilité. Il peut très largement dépasser son objet et être d’une extrême dureté avec le Moi. Il est l’héritier du complexe d’Œdipe et correspond à l’intériorisation des interdits proférés par les parents et les éducateurs. Il se manifeste par la culpabilité, mais aussi comme injonction : tu dois être ainsi, ou : tu n’as pas le droit d’être ainsi. Il a donc aussi une dimension compulsionnelle. Il est le germe à partir duquel se sont formées les religions. Souvent Freud ne distingue pas le Surmoi et l’idéal du Moi. Pour Melanie Klein, il est une formation précoce antérieure à l’Œdipe.

La meilleure définition qu’on puisse donner du surmoi est sans doute exprimée par une formule résumant la théorie freudienne sur ce point : le surmoi est l’héritier du complexe d’Œdipe. Le surmoi résulte en effet d’un processus d’identification aux parents, à l’issue du complexe d’Œdipe. Formant avec le moi et le ça les trois instances de la seconde théorie de l’appareil psychique, ou seconde topique, le surmoi a globalement trois fonctions : une fonction d’auto-observation, une fonction de censure, une fonction de modèle idéal, pour laquelle on emploie également le terme d’idéal du moi. « Le surmoi est une instance découverte par nous, la conscience une fonction que nous lui attribuons parmi d’autres, et qui  consiste à surveiller et à juger les actes et intentions du moi et à exercer une activité de censure. Le sentiment de culpabilité (la dureté du surmoi) est donc la même chose que la sévérité de la conscience morale; il est la perception, impartie au moi, de la surveillance dont ce dernier est ainsi l'objet. » (Freud, Malaise dans la civilisation.) En tant qu'instance de conscience morale, le surmoi joue un rôle important dans le phénomène du sentiment'" de culpabilité ou dans la mélancolie.

sur-moi, conscience sociale d'un individu. — Le sur-moi se formerait, selon Freud, par une intériorisation de l'autorité paternelle dans la conscience; le père étant celui qui sanctionne les actes mauvais, l'individu, en l'absence du père, se punirait lui-même (remords, conscience de culpabilité, devoir qu'on s'impose). Cette autorité fictive s'identifie finalement avec les exigences sociales : le sur-moi s'oppose en nous aux tendances instinctives (à ce que Freud appelle le « ça »), et cette opposition constitue un état d'équilibre qui définit le « moi » ou la personnalité psychologique. — C'est le sur-moi qui est à l'origine de la « censure », qui elle-même suscite le « refoulement », dans l'inconscient des désirs instinctifs, et par là même l'angoisse et ce qu'on nomme les « complexes ».

surmoi, ensemble des interdits moraux introjectés. Cette formation inconsciente serait, d’après S. Freud, consécutive à l’identification de l’enfant aux parents idéalisés ou à leurs substituts. Elle exercerait une fonction d’autorité et de censure morale, obligeant le moi à lutter contre certaines pulsions instinctuelles, sous peine de voir naître des sentiments pénibles, principalement de culpabilité. À ce processus viennent se surajouter toutes les consignes éducatives et la religion. Le surmoi, comme « instance » morale, exerce sur l’individu une contrainte souvent plus forte que les personnes investies d’autorité elles-mêmes. En voici un exemple : on avait interdit à un petit enfant de moins de deux ans de sortir d’une pièce bien chauffée, en hiver, de crainte qu’il ne prenne froid. L’enfant, tenté de s’en évader, s’approchait de la porte mais ne la franchissait pas. Soudain, il s’aperçut que ses parents, qu’il croyait partis, étaient toujours là et le regardaient. C’est alors, seulement, qu’il fut capable de désobéir (A. Berge, 1961). L’autocritique est une fonction du sur-moi. Dans certains troubles mentaux (mélancolie par exemple), les sentiments pénibles nés du fonctionnement du surmoi sont si intenses qu’ils rendent la vie insupportable et peuvent conduire le malade à rechercher une souffrance expiatoire (masochisme moral) ou même la mort.

SURMOI

La troisième réalité psychique qui, selon Freud (1), constitue, avec le Ça et le Moi, la personnalité. Il œuvre à former les interdictions et les idéaux en jouant le rôle d’un juge et d’un censeur : le Surmoi intériorise les interdictions familiales et sociales. C’est par l’action du Surmoi qu’on explique, par exemple, le fait qu’on éprouve un malaise, une gêne ou une insatisfaction après avoir violé une interdiction, même délibérément.

(1). S. Freud (1856-1939) : par exemple, «Le Moi et le Ça» dans Essais de psychanalyse, Payot.

SURMOI. Il est classiquement défini par Freud comme l’héritier du complexe d’Œdipe et assumant à l’égard du Moi un triple rôle de censeur, d’idéal et d’observation. Dans la perspective freudienne, il est issu des craintes de castration : l’enfant mâle, au moment du complexe d’Œdipe, a des désirs sexuels envers sa mère, désirs qu’il abandonne sous l’effet des craintes de castration. A cet égard le Surmoi aide le sujet à promouvoir la réalité, à savoir : que le père et non l’enfant est l’objet sexuel de la mère. Pour Mélanie Klein, le Surmoi se constitue dès les stades préœdipiens. Si S. Ferenczi avait déjà admis l’existence d’une sorte de « précurseur physiologique du Surmoi », lié aux tendances anales et urétrales, qu’il appelait « morale sphinctérienne », Mélanie Klein, pour sa part, pense qu’il manifeste son activité bien avant. Selon elle, c’est au cours du cinquième ou sixième mois que le nourrisson s’effraie des conséquences de ses pulsions destructrices et de son avidité, ainsi que du mal qu’il pourrait ou a pu infliger aux objets aimés. Ainsi, le Surmoi précoce (les parents absorbés, en définitive) est-il infiniment plus rigoureux et plus cruel que celui d’un enfant plus âgé : il écrase littéralement son faible Moi. Mais, comment se fait-il que le très jeune enfant se crée de ses parents une image si fantastique et si éloignée de la réalité ? « La réponse, écrit Mélanie Klein, se trouve dans les faits mis en lumière par l’analyse des jeunes enfants. En pénétrant jusqu’aux couches les plus profondes de l’esprit de l’enfant et en découvrant ces énormes quantités d’angoisse, ces peurs des objets imaginaires et ces terreurs devant la possibilité de toutes sortes d’attaques, nous mettons à nu une quantité correspondante de pulsions d’agressions refoulées, et nous pouvons observer la relation causale qui s’établit entre les craintes de l’enfant et ses tendances agressives. » Dès la phase orale, il existe donc pour Mélanie Klein un Surmoi formé par l’introjection des « bons » et des « mauvais » objets. Le sadisme infantile lié à la déflection de la pulsion de mort le rend particulièrement cruel. L’excessive sévérité du Surmoi — et non son absence ou sa faiblesse, comme on le pense généralement — serait à l’origine des conduites asociales ou criminelles.


Chacun éprouve en soi, il est vrai à un degré de développement variable, la présence d’une Instance qui observe et qui juge. C’est le Surmoi. A lui appartiennent les fonctions de l'Idéal et de la Conscience (morale). L’expérience psychanalytique éclaire singulièrement la genèse de cette instance acquise. Le Surmoi succède à la puissance parentale : les punitions, redoutées par l’enfant comme marque d’un retrait d’amour, apparaissent comme le précurseur de la future crainte de la conscience. Par intériorisation de l’obstacle extérieur, on verra le Surmoi surveiller, diriger, menacer, critiquer, comme le faisaient autrefois les parents. Il faut noter, à cet égard, que le Surmoi semble plus enclin à adopter unilatéralement la fonction prohibitive des parents que leur tendre sollicitude. Mais la sévérité du Surmoi dépend moins cependant de la sévérité réelle des éducateurs, qu’elle ne relève de la force des propres tendances agressives qui ont été projetées sur eux...

1. Le Surmoi résulte d’une identification du Moi. L’identification (qui possède son modèle dans l’incorporation, dans l’introjection « orale ») est la plus ancienne forme de l'attachement à l’Autre. Le désir « d’être comme » représente l’équivalent d’une assimilation. Le processus d’identification est une constante dans la vie psychologique humaine. L’enfant prend d’abord ses parents comme idéal du Moi, par identification primaire directe. Lorsqu’il est amené à renoncer aux investissements libidinaux du complexe d’Œdipe, il établit, par identification secondaire, le parent interdicteur dans l’idéal, sous la forme de l’instance Censurante, socialisante. Le Surmoi est, en ce sens, l’héritier du complexe d’Œdipe et témoigne, avec ce complexe, de l’inexorable dépendance infantile. Les modèles idéaux ultérieurs affinent progressivement la figure du Surmoi qui s’éloigne du modèle initial pour devenir plus abstraite, plus impersonnelle (la « re-sexualisation » du Surmoi, de l’idéal, son retour vers son lieu originaire, se montre toutefois à l’œuvre dans certaines conditions pathologiques : en particulier dans le « masochisme moral »).Le degré d’accord ou de conflit entre le Moi et le Surmoi engendre la diverse gamme des sentiments : d’estime de soi, de culpabilité, d’infériorité, etc.

2. Un point doit être souligné pour bien comprendre la nature du Surmoi : l’identification est un processus ambivalent d’emblée (incorporer, assimiler, n’est-ce pas détruire ?). Au moment de la rivalité œdipienne, il est clair que le but de l’identification est un déplacement du désir de remplacer le rival auprès de l’objet d’amour. Il n’est donc que naturel que l’idéal, comme instance répressive intériorisée, serve à étancher les contingents agressifs du désir, par un véritable retour sur le Sujet. C’est justement la composante hostile de l’identification rivalisante qui est transformée en instance de Censure d’où provient le scrupule de conscience, et qui l’emporte souvent sur l’idéal positif tutélaire. Tous les conflits et les fantasmes d’agression antérieurs (prégénitaux) renforcent évidemment le contingent œdipien. Les formes extrêmes, pathologiques, du développement du Surmoi se révèlent, en psychanalyse, par la réaction négative à la thérapeutique, du fait d’un sentiment inconscient de culpabilité, d’un besoin inconscient de punition, de souffrance. On voit bien ici que le Moi qui a réussi à refouler la libido (œdipienne) à la faveur de l’identification en est paradoxalement puni, comme si se faisait une libération interne de l'agression (« instinct de mort ») en pendant de la « sublimation » de l’Eros. Dans une certaine mesure, plus un homme maîtrise rigoureusement son agressivité, plus sa conscience devient cruelle... Et la pression du Surmoi peut être telle que l’individu soit de fait conduit à commettre des délits objectifs pour éluder sa culpabilité subjective...

3. Très généralement, les conflits entre le Moi et son idéal (Surmoi) reflètent l’opposition des mondes extérieur et psychique : aussi bien l’idéal tient-il à l’intériorisation d’un certain réel (ce qui explique sa possible ré-externalisation dans le délire des surveillances). Mais les relations entre le Ça et le Surmoi expliquent la nature essentiellement inconsciente de ce dernier, qui se conduit comme s’il avait accaparé le « sadisme » de l’individu. A travers le Surmoi, ce qui fait partie des couches les plus profondes (pulsions, désirs) devient le plus « élevé » de l’âme (censure, conscience morale, auto-observation, sentiments sociaux par identité des idéaux, religion...).Lorsque le Moi n’a pas surmonté de façon satisfaisante le complexe d’Œdipe, les traces s’en trouvent donc dans les couches supérieures, dans le Surmoi, où le conflit poursuit la bataille.

4. Au total, le Surmoi apparaît comme l’une des caractéristiques les plus importantes de l’individu et de l’espèce. Loin de la nier, la psychanalyse donne, avec lui, à Vidée morale sa plus grande extension. Comme réaction énergique aux deux composantes (érotique et agressive) du premier choix d’objet, le Surmoi - source matricielle des scrupules de conscience, du remords, du sentiment de culpabilité - est un impératif catégorique. C’est bien la découverte capitale de la psychanalyse que les forces refoulantes comportent, au-delà de la résistance, des aspects moraux qui, pour être inconscients, jouent le plus grand rôle dans l’économie de la guérison.




SURMOI L’une des trois instances - avec le ça et le moi - qui constituent la personnalité selon la seconde théorie de l’appareil psychique de Freud. Le surmoi - ou moi idéal -, héritier du complexe d’Œdipe, intériorise dans la conscience de l’enfant l’autorité du père et les exigences et interdits parentaux ; jouant le rôle de juge, il œuvre à la formation de la conscience morale par le refoulement qu’il provoque en exerçant une censure sur les pulsions du ça. Par la transformation du refoulement en sublimation, le surmoi est à l’origine de « toutes les réalisations culturelles supérieures », en même temps qu’il intègre l’être humain à la société, vécue (inconsciemment) sur le modèle de l’autorité parentale.

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