Stratège dans la Grèce antique
Stratège. Dans divers États grecs, les stratèges étaient les chefs de l'armée, mais c’est à Athènes que l’institution prit le plus d’importance, le stratège y apparaissant comme le premier magistrat. Ils formaient un collège de dix membres élus à main levée par l’ecclésia et renouvelés chaque année ; les stratèges étaient rééligibles; Phocion fut quarante-cinq fois stratège. La stratégie a donné à Périclès un pouvoir quasi tyrannique de 454 à 430 av. J.-C. L’institution fut établie par Clisthène, mais les attributions militaires primitives prirent de plus en plus d’importance ; ils veillaient sur le recrutement de l’armée, sur la désignation des triérarques et sur la répartition des vaisseaux; en campagne, ils commandaient l’armée, soit à tour de rôle (comme à Marathon), soit qu’un seul ou deux, ou trois, ou plus, aient été désignés pour exercer ensemble le commandement. Ils décidaient des traités qu’ils signaient, autant que de la paix. En temps de paix ils avaient les fonctions de ministres des Affaires étrangères et, ayant en main le budget de la guerre et des affaires étrangères, ils avaient un important rôle de trésoriers. Leurs attributions judiciaires s’étendaient sur les questions de discipline militaire et dans les matières concernant la sûreté de l’État. Quoique exceptionnel, le cas de Périclès, qui dirigea Athènes avec le seul titre de stratège, révèle l’importance de cette magistrature au Ve s. av. J.-C.
stratège. En Grèce, commandant d'une unité militaire ou d'une flotte. À Athènes, au ve siècle av. J.-C., les stratèges jouissaient d'une autorité politique aussi bien que militaire. C'est à partir de 501 av. J.-C. que dix stratèges furent élus chaque année par l'assemblée du peuple, à raison d'un par tribu, sans limite de réélection ; chaque stratège commandait le régiment d'hoplites de sa tribu, sous le commandement suprême du polémarque. À partir de 487 av. J.-C. tous les archontes, même le polémarque, furent choisis par tirage au sort ; ce système ne pouvant garantir la valeur des chefs militaires, le polémarque abandonna ses pouvoirs de commandant suprême aux stratèges qui continuaient à être élus. Ceux-ci concentrèrent peu à peu presque tout le pouvoir exécutif entre leurs mains, comme ce fut le cas pour Thémistocle, Cimon ou Périclès, qui fut stratège de façon pratiquement ininterrompue de 443 à sa mort en 429. Cléon, Nicias et Alcibiade remplirent également cette charge. La loi stipulant que chaque tribu devait avoir son stratège fut ensuite modifiée; deux stratèges purent ainsi provenir de la même tribu, laissant une tribu non représentée. Quand les stratèges obtinrent le commandement suprême, ce furent les taxiarques qui prirent la tête des régiments. Lorsqu'une campagne militaire était décidée, l'assemblée désignait aussi le stratège à qui le commandement suprême était confié ; celui-ci, bien que soumis comme tout magistrat à la « reddition de compte » en fin de charge, jouissait alors d'une autorité personnelle très étendue. Au Ve siècle, le collège des stratèges formait un corps administratif de première importance, responsable de tout ce qui concernait la guerre, notamment l'enrôlement des citoyens dans l'armée ou la marine et l'organisation des triérarchies.
STRATÈGE. Dans la Grèce antique, magistrat le plus important d'Athènes. Chef des armées et dirigeant politique de la cité, il est élu par l'Ecclésia, l'assemblée du peuple. Voir Périclès.