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Strabon, géographe

Strabon, géographe (Amasias, Pont, 54 av. J.-C.-25 de notre ère). Il étudia auprès du philosophe péripatéticien Xénarque puis embrassa le stoïcisme. Il passa une grande partie de sa vie à voyager et, en 24 av. J.-C., il séjourna en Égypte auprès du préfet romain Aelius Gallus qui était son ami. Il a laissé un ouvrage monumental, une Géographie en XVII livres, dont il ne manque qu’une partie du VIIe. On y trouve en ouverture une longue critique de nombre de ses devanciers, l’esprit critique de l’auteur étant l’une de ses principales qualités qui ne lui font accueillir qu’avec circonspection un certain nombre de données et analyser avec rigueur les ouvrages de ses devanciers. La bibliothèque d’Alexandrie lui a sans doute été d’une grande utilité pour la collation de ses sources. Car dans cette description du monde qu’il nous donne, il fait preuve d’une prodigieuse érudition, traitant d’aspects historiques, géographiques, économiques, ethnologiques, religieux, etc. Ce qui fait de sa Géographie l’un des ouvrages les plus passionnants à lire, et les plus enrichissants pour notre connaissance du monde antique.

STRABON. Historien et géographe grec. Né à Amasée dans le Pont vers 60 av. J.-C., mort à Rome entre 19 et 24 ap. J.-C. Il descendait d’une vieille famille grecque dont quelques membres avaient joué un rôle important auprès des rois du pays, en particulier Mithridate Eupator. Sa fortune lui permit de voyager à son gré et de suivre les leçons des meilleurs maîtres de l’époque. Il fréquenta d’abord l’école de Nysa en Carie, où professait le célèbre rhéteur et grammairien Aristodème, puis se rendit à Rome. Il y fut le disciple de son compatriote, le savant philologue Tyrannion d Amasée, auquel Cicéron devait confier l’éducation de ses fils. On sait qu’il fut aussi l’élève du philosophe péripatéticien Xénarque de Séleucie, mais l’on ignore quels furent ses autres maîtres et, en particulier, qui l’initia au stoïcisme dont il s’est toujours réclamé. De nombreuses lectures et ses voyages contribuèrent également à sa formation. Son goût pour l’histoire et la géographie lui fit visiter l’Asie Mineure jusqu’à l’Arménie, les îles grecques, l’Égypte — il séjourna longtemps à Alexandrie —, la Grèce et l’Italie. Ses auteurs préférés, qui furent aussi ses initiateurs en matière d'histoire et de géographie, furent Polybe et Posidonios. Il semble qu’il ait consacré une grande partie de son temps et de sa fortune à réunir les matériaux de ses deux grands ouvrages. L’Empire romain était alors a l’apogée de sa grandeur et venait de réaliser l’unité du monde. Cette situation était propre à susciter une grande œuvre qui ferait la synthèse de l’histoire des divers peuples, de leur évolution, de leurs mœurs et des courants qui avaient permis leur réunion sous l’égide de Rome. Peut-être ce projet fut-il son idéal confus; il ne fit qu’en approcher mais sa gloire est d’en avoir approché mieux qu’aucun de ses contemporains. Son premier ouvrage, Etudes historiques, ne se voulait qu’une suite de Polybe. Il couvrait la période allant de la destruction de Carthage en 146 à la fondation de l’empire. Il ne comptait pas moins de quarante-sept livres mais rien ne nous en est parvenu. L’immense réputation de Strabon lui est venue de sa deuxième œuvre, Géographie ou Etudes géographiques. Sur les dix-sept volumes qui la composent, il ne nous manque que la fin du septième. L’idée directrice de cet ensemble était de dresser l’inventaire de l’état présent du monde. Il semble que cet ouvrage eut peu de succès lors de sa parution mais il valut à son auteur d’être considéré au cours des siècles suivants comme « le Géographe ».

STRABON (Amasya, v. 58 av. J.-C.-21 ou 25 ap. J.-C.). Géographe grec. Sa Géographie, en grande partie conservée, décrit tous les pays alors connus et fut écrite à l'intention de tous les hommes instruits du monde gréco-romain. Ce livre tente de dégager les relations entre l'homme et son milieu.  


RÉF. : P. J. Gosselin, Les Systèmes d'Eratosthène, de Strabon et de Ptolémée, comparés entre eux et avec nos connaissances modernes, Paris, 1817. — Marcel Dubois, Examen de la Géographie de Strabon, Paris, 1891. — 0. Noël, Histoire du commerce du monde, Paris, 1891. — Edouard Meyer, Histoire de l'antiquité, tr. fr., Paris, 1912. — A. Calzoni, Conception de la géographie d'après Strabon, Lugano, 1940.


Strabon (64 av. J.-C. - après 24 apr. J.-C.). Géographe grec, issu d'une fa mille de notables d'Amasie (royaume du Pont). Il arriva à Rome en 44 av. J.-C. pour achever son éducation et fit par la suite de fréquents séjours dans cette ville. Il visita une grande partie de l'Empire romain, se rendant «de l'Arménie à l'Étrurie, de la mer Noire aux confins de l'Éthiopie», avant de regagner sa ville natale en l'an 7 apr. J.-C., où il resta jusqu'à sa mort. Il adhéra au stoïcisme et fut un grand admirateur des Romains qu'il considérait, à l'instar de Posidonios, comme les créateurs d'un empire mondial reproduisant sur terre le modèle de l'empire divin dans le ciel. Il composa les Esquisses historiques en quarante-sept livres, aujourd'hui perdues, qui comprenaient un schéma des grands événements jusqu'au début de la période couverte par l'Histoire générale de Polybe, puis une histoire complète de 146 av. J.-C. (date sur laquelle s'achevait l'oeuvre de Polybe) jusqu'à la mort de Jules César, et peut-être au-delà encore. Son autre grand ouvrage, qui nous est parvenu, est sa Géographie en dix-sept livres, terminée sans doute en 7 av. J.-C. Pour tenter d'expliquer pourquoi les Romains, même Pline l'Ancien, ne connaissaient pas cette Géographie, alors qu'elle avait été apparemment diffusée en Orient, on a suggéré qu'elle avait été publiée d'abord à Amasie, où elle aurait été révisée et rééditée vers 18 apr. J.-C. Strabon insiste sur le fait que sa Géographie est destinée aux hommes politiques et que son but est de fournir des connaissances pratiques ; mais nous ignorons si elle a été conçue pour les Romains ou pour les Grecs de sa région d'origine. Il décrit la géographie physique des principales provinces de l'Empire romain, en s'attachant à fournir les grands traits de leur évolution historique et économique et en mentionnant les faits saillants dans le domaine des moeurs et des coutumes, de la faune et de la flore. Les deux premiers livres font office d'introduction générale; après une remarquable préface où il débat du caractère scientifique de la connaissance géographique, Strabon traite des dimensions du monde inhabité et de la position de différents sites sur une grille de parallèles et de méridiens. Les livres 3 à 17 concernent successivement l'Espagne, les îles Scilly, la Gaule, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Sicile, le nord et l'est de l'Europe (il ne sait rien de l'extrême Nord de l'Europe ni de l'Asie), l'Europe centrale, les Balkans du Nord, la Grèce, l'Asie autour de la mer Noire et de la mer Caspienne, l'Asie Mineure, la Mésopotamie, la Palestine, l'Arabie, l'Égypte, l'Éthiopie et l'Afrique du Nord (Strabon voit l'Afrique comme un triangle au nord de l'équateur). Sa Géographie s'appuie sur les travaux d'Ératosthène, qu'il mit à jour. Strabon considérait le monde comme une sphère comportant, dans l'hémisphère nord, une masse terrestre totalement entourée par l'océan. Son oeuvre, qui est une source inépuisable de renseignements sur l'état des connaissances de l'époque, recèle par ailleurs nombre de passages divertissants. Il raconte notamment comment les Indiens capturaient les éléphants ou les singes à longues queues, comment les Arabes tiraient de la mer leur eau potable, ou comment les Égyptiens nourrissaient leurs crocodiles sacrés. Il évoque en outre les jardins suspendus de Babylone, les baleines du golfe Persique, les aromates des Sabéens, etc. Cet ouvrage fut utilisé, sous une forme abrégée, dans les écoles du Moyen Âge.

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