Databac

SHOAH

Ce mot hébreu qui signifie « massacre », « catastrophe », est le plus couramment utilisé en Europe et en Israël pour nommer le génocide des Juifs européens pendant la Seconde Guerre mondiale ; les Américains usent du mot « holocauste », parfois critiqué au nom de l'exactitude historique (le sacrifice total d'un animal parce qu'il était entièrement brûlé). La Shoah est la conséquence d'un génocide, c'est-à-dire la destruction méthodique, planifiée et organisée de tout un peuple. L'Allemagne hitlérienne puis les pays annexés (Autriche, Sudètes, Tchécoslovaquie, puis Pologne), ou occupés (France, Belgique, Pays-Bas, Grèce, Italie...) connurent la persécution, puis la recherche de l'extermination de leur population juive. La conférence de Wannsee (20 janv. 1942) marqua pour les hauts responsables nazis le début officiel de « la solution finale du problème juif ». En fait, l'extermination systématique avait été pratiquée dès l'invasion de l'Union soviétique, le 22 juin 1941. Dans l'est de l'Europe, l'extermination des Juifs prit la forme d'exécutions de masse par des unités SS qui suivaient la progression de la Wehrmacht. On estime à 1,3 million le nombre de Juifs massacrés par les groupes mobiles d'extermination (Einsatzgruppen), dont l'activité fut particulièrement intense dans la seconde moitié de 1941. Dès la fin de 1941 débuta une autre phase du plan d'extermination des Juifs, le gazage. Les populations juives de l'Europe entière furent déportées dans six camps d'extermination, tous situés en Pologne : Auschwitz, Belzec, Kulmhof (Chelmo), Majdanek (Lublin), Sobibor, Treblinka. De plus, des camps de concentration furent bâtis dès 1936 en Allemagne (dix) et dans les zones occupées ou non en Autriche (un), en Yougoslavie (trois), en Pologne (trois) et en France (un), où les internés, les Juifs tout particulièrement, furent soumis aux travaux forcés, torturés et assassinés. On estime le nombre des victimes juives entre 5 et 6 millions, dont 3 millions dans les camps de la mort et au moins 800 000 dans les camps ou les ghettos, du fait de la faim, des épidémies et des exécutions sommaires. Voir JUIFS. L'après-Shoah et la création de l'État d'Israël. RESPONSABILITÉ DE L'ÉTAT FRANÇAIS DANS LA SHOAH (déclaration de la) . 16 juillet 1995 Alors que l’on célèbre avec dignité le 53e douloureux anniversaire de la Rafle du Vél’ d’Hiv’, le président de la République française Jacques Chirac affirme que « la France, patrie des Lumières et des Droits de l’homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable», et, plus largement, reconnaît la responsabilité de l’Etat français dans les persécutions des juifs survenues pendant la période 1940-1944. Cette reconnaissance officielle par la plus haute autorité du pays est accueillie avec satisfaction par les représentants de la communauté juive ; ni le général de Gaulle lui-même, ni les gaullistes historiques n’étaient allés aussi loin dans le jugement des positions du Gouvernement de Vichy (voir aussi Procès de Maurice Papon).

Liens utiles