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SEGALEN Victor

SEGALEN Victor 1878-1919 Né à Brest, il s'embarque, après des études de médecine faites à Bordeaux, comme médecin de la marine, voyage jusqu'en Chine et au Tibet, séjourne à Tahiti (en 1903-1904) où il arrive peu de temps après la mort de Gauguin dont il recueille les dernières oeuvres. De ce séjour, il rapporte Les Immémoriaux (paru en 1907), le récit des derniers moments de la civilisation maori, qui deviendra l'un des grands classiques de l'ethnographie. Après avoir étudié le chinois, il se rend en Chine, pour y effectuer des fouilles archéologiques. Il en rapportera ses oeuvres majeures, dont Stèles, qui est publié, à Pékin, en 1912. Quand il meurt, à Huelgoat, il a publié une seule autre oeuvre: Peintures (1916). Mais il laisse une importante oeuvre posthume qui a été publiée depuis: Orphée-roi, opéra dont Debussy avait écrit la musique (1921), René Leys (1922, un roman), Odes (1926), Equipée (1929) — écrit à Brest pendant la guerre, ce récit imaginaire d'une expédition en Chine minutieusement décrite est sous-titré: Voyage au pays du réel— Thibet (1956). L'originalité et l'importance de ce qu'apporte une telle oeuvre, maintenant connue à peu près dans son entier, ne peut plus désormais faire de doute.
SEGALEN Victor Ambroise Désiré. Ecrivain français. Né à Brest le 14 janvier 1878, mort au Huelgoat (Finistère) le 21 mai 1919. Ayant d’abord étudié chez les jésuites, il fit sa médecine à Brest et dans d’autres villes. Devenu médecin de la marine en 1900, il soutint l’année suivante, à Bordeaux, sa thèse de doctorat, laquelle fut publiée en 1902 sous le titre de L’Observation médicale chez les écrivains naturalistes. Cet écrit fort original valut à son auteur d’entrer au Mercure de France dans l’intimité de R. de Gourmont, de Huysmans et du Dr Cabanès. Mais, peu après, il dut partir pour Tahiti (1903) : nommé médecin à bord d’un aviso colonial, il parcourut la Polynésie. Arrivé à Hiva-Oa trois mois après la mort de Gauguin, il put ainsi prendre connaissance de ses dernières œuvres. De ce séjour, il rapporta Les Immémoriaux, qui furent publiés en 1907 sous le pseudonyme de Max Anély. De retour en France (1904), il employa tout son temps libre à étudier les Chinois, et, en 1908, se rendit en Chine pour y accomplir une mission archéologique. Ebloui de sa découverte, il projeta d’y faire un long séjour : avec Gilbert de Voisins et Jean Lartigue, il repartit donc pour la Chine en janvier 1914 afin de se mettre à la recherche des monuments funéraires de la dynastie des Han jusqu’aux frontières du Tibet. De ce voyage, il rapportera un livre : Equipée. De Pékin aux marches thibétaines (1929), et deux volumes signés des trois explorateurs et illustrés de nombreuses photographies : Mission archéologique en Chine (1923-24). Mais contraint par la guerre de rentrer en France, il combattit jusqu’en 1917 dans les fusiliers marins. Après un dernier séjour en Chine, il trouva une mort accidentelle qui est peut-être un suicide. Outre Les Immémoriaux, Ségalen nous a laissé Stèles (1912), Peintures (1916), qui tiennent à la fois du journal de bord et de la confession lyrique, Orphée-Roi, drame mystique (1921k et René Leys (1922), roman posthume. Tout acquise à l’exotisme, l’œuvre raffinée de Ségalen puise surtout son inspiration dans la vieille culture chinoise. Elle s’est longtemps dérobée au public en raison de ses rares éditions à tirage restreint. Un sens très sûr du verbe s’y donne partout carrière. Sa rigueur même lui vaut une place importante dans notre littérature : entre Paul Claudel et Saint-John Perse.


♦ « Pour Ségalen, l’exotisme ne signifie nullement les menues bizarreries d’un dépaysement pittoresque. L’exotisme, c’est l’esthétique du divers, c’est la présence visible de tout ce qui est Autre, c’est le profond désir de tout ce qui n’est pas soi... Ségalen n’est pas et ne sera jamais un poète populaire. Son œuvre est rigoureuse, assez hautaine, totalement étrangère à l’anecdote, à la confidence, à l’effusion sentimentale, très claire et très grisante cependant. » Klébert Haedens.

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