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SCOT ÉRIGÈNE Jean

SCOT ÉRIGÈNE Jean. Philosophe et théologien irlandais d’expression latine. Né vers 810, mort vers 878. Ils s’instruisit sans doute dans un des monastères d’Irlande où l’on cultivait le grec, et où l’on étudiait les textes classiques et les Pères de l'Eglise. Il émigra sur le continent pour fuir l'invasion danoise qui détruisait tous les centres intellectuels. Il était à Paris entre 850 et 852, à la cour de Charles le Chauve qui l’estimait pour sa science. Il enseigna les arts libéraux et la théologie, et se trouva selon toute probabilité à la tête de l’Ecole palatine. L’œuvre la plus notoire qui lui est attribuée est la traduction en latin des œuvres du Pseudo-Denys l’Aréopagite et de Maxime le Confesseur, traductions qui eurent une large diffusion et exercèrent une grande influence sur la philosophie scolastique. La forte personnalité de Scot Erigène s’imposa aux hommes de son temps ainsi que l’ampleur de son savoir (la connaissance du grec entre autres était exceptionnelle à l’époque) et son comportement philosophique. C’était un isolé austère, qui se livrait à de longues méditations; la légende s’empara de cette figure étrange. Ce qui paraît certain, c’est qu’il fut appelé par l’évêque de Reims Hincmar pour prendre part à la controverse sur la prédestination que le moine Gotschalk avait suscitée, et qu’à son tour il provoqua de vives réactions par sa dialectique sur la foi : il fut accusé d’être trop attaché à la science du monde, trop maléfiquement adroit. Sa doctrine fut en effet condamnée par le concile de Valence (858) et par celui de Langres (859). L’œuvre incriminée était De la prédestination, qui fut suivie du traité De la division de la nature, écrit entre 860 et 865. Vers les années 860 et 870, il travaillait encore abondamment, dans le calme, après quelques disputes, aux Commentaires sur la «Hiérarchie céleste » de saint Denys l’Aréopagite et aux Commentaires sur la « Hiérarchie ecclésiastique » de saint Denys l’Aréopagite. De ce dernier ouvrage, il ne reste que le prologue et le livre II. On lui attribue encore d’autres œuvres dont nous ne possédons que les titres transmis par de vieux auteurs. Des offices divins [De Officiis divinis], Des mystères immaculés, Homélies [Homeliae], etc. Enfin, il a aussi écrit des poésies, dont il était fier, et qui furent goûtées par ses contemporains, mais qui en fait sont dénuées de toute qualité artistique, et n’ont même pas de contenu philosophique.

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