salon littéraire

Réunion artistique et mondaine chez un particulier.

Commentaire Le premier salon fut ouvert par Mme de Rambouillet en 1613. Celle-ci réunit autour d'elle tout ce qui devait compter en littérature et donna naissance au mouvement précieux. Son initiative fut imitée par Mlle de Scudéry, Mme Scarron, Ninon de Lenclos, et permit au classicisme de s'affirmer. Au XVIIIe siècle, les salons de Mme de Tencin, Mme du Deffand, Mme Geoffrin, Mme Necker furent des lieux de discussions philosophiques et politiques. Avec le XIXe siècle, les salons de Mme Récamier, de Victor Hugo, de Charles Nodier devinrent des lieux où les manifestes littéraires se construisaient. Ainsi les salons brisèrent-ils la solitude mythique de l'écrivain et permirent-ils l'éclosion de nombreuses révolutions artistiques.

Citation Ce n’est plus le groupement de talents sympathiques entre eux que réalisaient les femmes d’autrefois ; ce n’est plus l’amour désintéressé des lettres, faisant de la causerie comme on fait de la musique de chambre ; ce sont des âpretés de pouvoir, toute une curée d’intérêts se ruant chez les dames qu’on suppose puissantes à un titre quelconque. (Émile Zola, l'Argent dans la littérature).

SALON nom masc. — 1. Lieu où l’on s’assemble de manière régulière pour y discuter art, philosophie et littérature. 2. Exposition organisée de manière régulière d’œuvres artistiques dues à des auteurs vivants. 3. Compte rendu d’un salon au deuxième sens.

ÉTYM. : de l’italien sala = « salle ».

Au premier sens, les salons ont joué un rôle décisif dans la vie culturelle des XVIIe et XVIIIe siècles. Ainsi celui de la marquise de Rambouillet (1588-1665) qui, à partir de 1606, réunit les lettrés dans la « chambre bleue » de son hôtel. On s’y divertit, on y cultive les genres littéraires mineurs et on y discute littérature. Jusqu’à la Révolution, les salons contribueront à la constitution du goût littéraire et seront l’un des lieux les plus actifs de la scène intellectuelle. Diderot et Baudelaire ont écrit des salons au troisième sens.