Databac

RYTHME

RYTHME, n.m. (gr. ruthmos « mouvement réglé et mesuré »). ♦ 1° Caractère périodique d'un mouvement ou d'un processus. — Fréquence d'un phénomène naturel périodique (rythme cardiaque, rythme des saisons). ♦ 2° Cours régulier (rythme des habitudes). <3° En un sens large, allure propre. On dira, en ce sens, que chacun a son rythme, qu'une pensée a son rythme. Si nous rapprochons le mot rythme de mots voisins comme cadence ou mesure, nous verrons que rythme est une notion complexe. À la mesure, qui est une division du temps en périodes égales et qui a, de ce fait, un caractère mécanique, il ajoute l'accentuation, c'est-à-dire une diversification entre les temps forts et les temps faibles, une succession régulière de durées inégales (en prosodie). Le rythme distribue les accents, gouverne le rapport respectif du son et du silence. Il est beaucoup plus que la mesure «neutre, impassible, inéluctable » (H. Delacroix, Psychologie de l'art). Le rythme est un puissant moyen d'expression que l'on trouve dans la musique, la poésie, la danse. L'action du rythme n'est pas seulement psychique, mais corporelle. Ceci se vérifie en particulier à propos de certaines musiques contemporaines (pop music). La plupart des sujets se sentent poussés à accomplir des mouvements musculaires accompagnant les rythmes. Le rythme prend possession d'eux.

RYTHME

Fait d’alternance périodique et régulière, le rythme - rompant la monotonie de la durée - introduit l’ordre dans le temps. Il s’observe notamment dans l’art (danse, musique, poésie). Confondu plus ou moins par les Grecs avec la cadence, il s’en distingue néanmoins quand on l’applique aux phénomènes vitaux et, par extension, à l’activité humaine. Le travail à la chaîne, en usine, est dénaturé dans la mesure où il répond à la définition de la cadence, qui repose sur un « enchaînement ininterrompu » (S. Weil) et mécanique comme le tic-tac d’une horloge ; au contraire, l’activité, qui respecte la nature et la dignité de l’homme, est faite d’une succession de gestes où sont ménagés des « instants d’arrêts, brefs comme l’éclair, qui constituent le secret du rythme » (ibid.).

rythme, alternance régulière de certains événements. Nos fonctions organiques (battements du cœur, sommeil, cycle menstruel), comme le monde dans lequel nous vivons (succession du jour et de la nuit, des saisons), sont rythmées. Chaque individu a son rythme propre (tempo), qui dépend, à la fois, de son tempérament et de son éducation. Dans notre société, où l'apprentissage du rythme commence à la naissance avec l'allaitement et les soins corporels à intervalles réguliers, toutes nos activités sont réglées : l’école, le travail, les loisirs, ce qui donne à notre existence son style particulier, un peu obsessionnel.

RYTHME. Le rythme est un mode de représentation qui organise le passage de la libido d’une forme d’activité vers une autre. En tant que processus émotif il agit sur un plan physiologique, comme mode de décharge des excitations. En tant que processus psychique il est un des organisateurs des moments de la libido : a) soit qu’il maintienne celle-ci dans des persévérations répétitives ; b) soit qu’il l’accompagne dans une régression vers les activités rythmiques infantiles, modèles primitifs des actes nutritifs et sexuels ; c) soit qu’il contribue à la faire passer vers d’autres formes d’utilisation de ces modèles primitifs, qu’elles soient collectives ou individuelles. Ces transferts de libido utilisent l’énergie produite par les activités rythmiques ; celles-ci servent la tendance de la libido à s’investir dans des modèles analogues qui contiennent dans leurs nouvelles formes au moins une partie de leur destination première. (Voir aussi : Libido-Régression)

Liens utiles