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Romanesque - Roman-feuilleton - Romantisme - Rondeau - Rousseauisme - Rythme - Satire - Scénario - Sensibilité - Sonnet - Sophisme

Romanesque

1. Qui se rapporte au roman. Évitez d’employer l’adjectif « romantique » dans cette acception. (la création romanesque ; le genre romanesque). 2. Appliqué à une personne ou à un personnage Dont l’imagination voit la vie comme un roman d’aventure. (Comme Don Quichotte, Emma Bovary est un esprit romanesque.)

Roman-feuilleton

1. Roman paraissant dans la presse par fragments et rédigé de telle sorte que le lecteur soit tenu en haleine. C’est Émile de Girardin, grand patron de presse du xixe siècle, qui, le premier, utilisa ce genre littéraire dans les journaux à fort tirage. On dit, par abréviation, « feuilleton ». 2. D'une façon générale Histoire invraisemblable ou suite mouvementée d’événements dont on se demande comment elle se terminera.

FEUILLETON nom masc. - Roman publié avec régularité dans la presse et, par extension, film à épisodes destiné à la télévision. 2. Article revenant avec régularité dans un journal (le feuilleton littéraire). Le genre du roman-feuilleton, appelé rapidement « feuilleton », apparaît en France dans la première moitié du XIXe siècle, d’abord dans les mensuels, puis dans les quotidiens. Il connut un très grand succès populaire. Balzac, Hugo, Sand acceptèrent d’être publiés sous cette forme. Le roman-feuilleton impose à l’auteur des contraintes spécifiques dont surent jouer les maîtres du genre comme Eugène Sue ou Alexandre Dumas. Il faut que chaque épisode relance l’intérêt du lecteur en interrompant l’intrigue à un moment crucial. Il faut jouer de manière constante du suspense. Le procédé, bien entendu, peut devenir systématique et oblige l’auteur à une surenchère qui ôte tout caractère vraisemblable à l’histoire contée. Par extension, le mot désigne aujourd’hui les émissions radiophoniques ou télévisées qui racontent en de nombreux épisodes une histoire : Thierry la Fronde, Dallas ou Dynasty.

Romantisme

Mouvement intellectuel et artistique dont l’apogée se situe au XIXe siècle et qui correspondit à une profonde transformation de la sensibilité européenne. Le romantisme se présente comme un vaste mouvement de libération : libération vis-à-vis des règles esthétiques, libération vis-à-vis des conventions sociales, libération culturelle et même politique dans des pays à la recherche de leur identité culturelle (Allemagne, Italie). Ce mouvement est complexe, mais on retrouve chez de nombreux écrivains une certaine difficulté à vivre ( « le mal du siècle ») qui découle d’une révolte à la fois sociale et métaphysique, une tendance à l’effusion lyrique ( « culte du moi »), le culte de l’énergie et de la singularité, le goût de la nature, la primauté donnée aux valeurs du cœur sur celles de l’esprit, une propension à l’exaltation et à la démesure. Le romantisme français n’occupe vraiment le devant de la scène que de 1820 à 1843 (Lamartine, Hugo, Musset, Vigny, etc.), mais le mouvement romantique doit être considéré comme un mouvement européen dont certaines tendances se sont épanouies dans des mouvements ultérieurs (le surréalisme par exemple).

Rondeau

Poème à forme fixe en vogue au moyen âge. Le rondeau comporte six quatrains dont le dernier s’appelle l’« envoi ». L’agencement des éléments obéit à des règles précises et complexes. Charles d’Orléans (xve siècle) écrivit plusieurs centaines de rondeaux.

Roturier

Qui n’est pas noble. On dit aussi « être de la roture » pour « être d’origine roturière ».

Roué

1. adj. Sens propre Torturé au moyen du supplice de la roue. 2. n.m. Sens figuré Nom donné à des débauchés (méritant le supplice de la roue) à l’époque de la Régence (1715-1723).

Rousseauisme

Excès de confiance dans la nature humaine ou vision idyllique de la vie dans les sociétés « primitives ». Le terme fait évidemment allusion aux idées de Rousseau.

Rythme

1. « Mouvement » d’un énoncé qui résulte de la longueur des segments et de la place des syllabes accentuées. Dans la prose, la longueur des segments et la place des syllabes accentuées n’obéissent pas à des régularités imposées. Il en est autrement dans la langue versifiée. 2. Mouvement général d’une œuvre. (Le metteur en scène doit d’abord sentir le rythme de l’œuvre qu’il envisage de monter.)

Sacré

Ce qui se réfère à des puissances suprahumaines et se trouve être de ce fait l’objet d’un grand respect, d’où un certain nombre d’obligations et d’interdits. Le sacré est un monde à part, d’essence religieuse, qui s’oppose au domaine du « profane ». Dans les sociétés « primitives », le sacré est présent dans tous les actes de la vie, à la différence du monde moderne d’où il tend à disparaître.

Sadisme

Le fait d’éprouver du plaisir à faire souffrir autrui. Le mot vient du nom du marquis de Sade (1740-1814) qui éprouvait ce type de plaisir et écrivit des œuvres qui mettent en action des personnages « sadiques ». Le mot sado-masochisme est un composé de « sadisme » et de « masochisme » (plaisir à faire souffrir et, en même temps, plaisir à souffrir soi-même).

Samizdat

Dans les pays de l’Est, texte manuscrit ou dactylographié que l’on se transmet en sous-main pour éviter la censure.

Satire

1. Critique qui met en évidence les ridicules d’un individu ou d’un groupe social. (Voltaire avait un don pour la satire.) 2. Texte versifié faisant la satire d’individus précis qui sont nommés ou facilement reconnaissables, et donc d’un caractère moins général que la comédie. (Ce que Boileau nous a laissé de meilleur, ce sont ses satires.) Attention, sur le plan de l’orthographe, évitez la confusion avec « le » satyre (dans l’Antiquité, divinité à corps humain et à pieds et cornes de bouc ; aujourd’hui obsédé, détraqué sexuel).

Scénario

1. Au xixe siècle, équivalent de ce que nous appelons aujourd’hui l’« intrigue ». 2. Document servant au tournage des films qui peut se ramener à un simple canevas, mais peut aussi comporter l’essentiel des indications nécessaires au réalisateur (découpage en plans, indications techniques, dialogues). On rencontre parfois le pluriel italien « scénarii ».

Scepticisme

Doctrine selon laquelle nous ne pouvons rien affirmer avec certitude. Considérant que dire « Rien n’est certain » constitue déjà une certitude et donc une entorse au scepticisme, Montaigne se contente de dire « Que-sais-je ? »

Schisme

Mouvement religieux hérétique qui s’écarte à tel point de la ligne officielle qu’il en vient à constituer une religion autonome. A la suite du « schisme d’Orient » qui se produisit au XIe siècle, l’Église orthodoxe se sépara de l’Église catholique romaine. Au xvie siècle, la Réforme fut à l’origine d’un nouveau schisme qui donna naissance à l’Église réformée ou protestantisme. Le christianisme est né lui-même du judaïsme, à la suite d’un schisme. Le mot « schisme » est parfois employé en politique par allusion.

Schizophrénie

Trouble mental qui se caractérise essentiellement par la perte du contact avec la réalité et le fait de s’isoler dans le monde clos de ses phantasmes. Il s’agit ici d’une définition simplifiée, correspondant au sens dans lequel ce mot est le plus souvent utilisé. Les psychiatres se refusent à limiter cette psychose au simple repli sur soi.

Science

1. La science Domaine du savoir objectif. Le « savoir objectif » découle de l’observation des faits et de démonstrations rigoureuses. Il n’est pas tributaire de la sensibilité des sujets, comme le goût en art, d’où son nom de savoir « objectif ». Il n’admet que des explications rationnelles, s’efforce d’établir des lois ou, pour les sciences humaines, de fortes probabilités. Le savant écarte les explications de type magique ou religieux qui font intervenir des volontés pour expliquer les phénomènes naturels. 2. Les sciences Différents domaines de la science. La difficulté est évidemment de savoir ce qui fait partie de la science et ce qui en est exclu. Nous remarquerons seulement ici que le mot « science », ayant autrefois désigné l’ensemble du savoir, est encore aujourd’hui appliqué à des domaines qui ne relèvent manifestement pas de la « science » au sens défini ci-dessus. C’est le cas, par exemple, de ce qu’on appelle les « sciences occultes » (voir « occultisme »).

Science-fiction

Littérature dont Faction est située dans le futur et dans un monde très différent du monde contemporain du fait des progrès de la science. Parmi les ancêtres de la science-fiction, on peut citer Cyrano de Bergerac (xviie siècle) et Jules Verne (xixe siècle) qui l’un et l’autre imaginèrent un voyage dans la lune. Ray Bradbury, auteur des Chroniques martiennes est l’un des auteurs de science-fiction les plus connus. L’expression « littérature d’anticipation » est parfois prise dans un sens plus large. Cette littérature se situe, elle aussi, dans un avenir supposé, mais les événements ne se rattachent pas obligatoirement aux développements possibles de la science.

Sectarisme

Le fait d’avoir une attitude « sectaire », c’est-à-dire de se croire détenteur de la vérité, d’où un manque d’ouverture à l’opinion d’autrui.

Sémantique

Partie de la linguistique étudiant la signification des mots et les variations de ces significations.

Sémiotique

Science des signes, des systèmes symboliques. La sémiotique occupe un champ plus large que la linguistique puisqu’elle s’intéresse à tous les systèmes de signes (code de la route, symboles chimiques, systèmes de parenté, etc.) et non seulement aux signes linguistiques. Il s’agit plutôt d’une science en train de se faire que d’une science constituée. Le mot « sémiologie », d’usage moins courant, est employé dans un sens proche.

Sensibilité

1. Faculté d’être ému, d’éprouver du plaisir ou de la douleur. (Proust était un être d’une grande sensibilité.) 2. Ensemble des modes de sentir et des modes d’être d’un individu ou d’une époque. (Il était en parfait accord avec la sensibilité de son époque.) Sensualisme Doctrine selon laquelle nos idées ne sont pas innées, mais proviennent des sensations. Le philosophe sensualiste Locke (1632-1704) s’opposait à Descartes dans la mesure où il affirmait que toutes nos idées trouvent leur origine dans l’expérience (le contact avec le monde au moyen des sens). Condillac sera son disciple le plus brillant en France.

Sexisme

Affirmation selon laquelle la femme est intellectuellement inférieure à l’homme et attitude qui en découle. Le sexisme ressemble au racisme par le fait qu’il présente comme innés des traits de personnalité qui proviennent du conditionnement social.

Signe

1. Linguistique Association indécomposable dans notre esprit entre upe réalité acoustique ou graphique et ce que nous appellerons faute de mieux une « idée ». Ainsi, le mot « arbre » est un signe qui résulte de l’association d’un « signifiant » et d’un « signifié ». Le « signifiant » correspond à la réalité acoustique (le son [aRbR(e)]) ou à la réalité graphique (la forme écrite du mot « arbre »). Le « signifié » correspond à l’idée, au concept d’arbre, à ce qui me vient à l’esprit quand j’entends ou quand je lis ce mot. Pour Saussure à qui nous devons ces concepts, signifiant et signifié sont aussi indissociables que le recto et le verso d’une feuille de papier. Saussure préfère parler de « signe » plutôt que de « symbole » pour bien marquer qu’il n’y a pas, en général, de traits de ressemblance entre les deux éléments mis en correspondance. Le lien résulte d’une simple convention, d’un code. C’est pourquoi le père de la linguistique parle de l’« arbitraire du signe ». Sauf pour ce qui est des onomatopées, il n’y a pas de ressemblance entre la forme du mot et ce qu’il désigne : les signes linguistiques ne sont pas « motivés ». 2. D’une façon plus générale Toute correspondance entre deux éléments s’apparentant à ce schéma. (De tous temps, la façon de se coiffer a eu valeur de signe.)

Sociologie

Étude scientifique des phénomènes sociaux. Auguste Comte à qui l’on doit ce terme parlait d’une « physique sociale » pour bien montrer qu’il s’agissait d’étudier les phénomènes sociaux comme les autres faits abordés par la science.

Solécisme

Faute de syntaxe. L’expression « les joueurs débutent le match » est un solécisme, car le verbe « débuter » est intransitif (il n’admet pas de complément d’objet direct). On doit dire « Le match débute » ou « Les joueurs débutent avec prudence ».

Sonnet

Poème à forme fixe comprenant deux quatrains suivis de deux tercets. • Dans le sonnet « régulier », les rimes des deux quatrains (strophe de quatre vers) sont disposées selon le schéma abba-abba. Par exemple, age-mer-mer-age/age-mer-mer-age. • Les rimes des deux tercets (strophe de trois vers) correspondent à la disposition ccd-ede. Par exemple, lé-lé-eule/eil-eule-eil. • Les vers sont le plus souvent des alexandrins, mais ce n’est pas une obligation. • Pour les puristes, chaque strophe doit avoir une unité, mais cette règle n’est appliquée que d’une façon approximative. Enfin, l’usage veut que l’effet produit par le dernier vers soit particulièrement soigné. • Quand la disposition des rimes ne correspond pas au schéma décrit ci-dessus, le sonnet est dit « irrégulier ». Le sonnet apparaît en France au xvie siècle et son succès se maintient au xviie siècle, mais il disparaît presque complètement au xviiie siècle. Les romantiques, Baudelaire, les symbolistes, les parnassiens le remirent à l’honneur.

Sophisme

Raisonnement incorrect, bien qu’apparemment logique, fait avec l’intention de tromper. (Les thèses qui nient l’existence des chambres à gaz dans certains camps de concentration sont une accumulation de sophismes.)

Spiritisme

Croyance à la possibilité pour les esprits des morts de se manifester aux vivants et pratiques qui en résultent. (Victor Hugo après la mort de sa fille Léopoldine fut attiré par le spiritisme et passa de nombreuses soirées à faire tourner les tables.)

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