roman. Narration romanesque en prose rhétorique.
1. Roman grec. Il nous est parvenu cinq romans complets (auxquels il faut ajouter deux résumés et un certain nombre de fragments sur papyrus) : Leucippe et Clitophon, d'Achille Tatius; Chaerèas et Callirhoé, par Chariton de Lampsaque; Les Éthio-piques ou Théagène et Chariclée, d'Héliodore; Daphnis et Chloé, de Longus; Abrocomès et Anthée, de Xénophon d'Éphèse. Le roman, en tant que genre littéraire, commence, semble-t-il, à l'époque hellénistique, mais se développe surtout à partir du IIe siècle de notre ère. Les personnages ont peu d'épaisseur, mais l'intrigue est riche. Le roman tire sans doute son origine des Contes milésiens, ce recueil de nouvelles qui scandalisa les Parthes lorsqu'ils en découvrirent un exemplaire dans le butin pris aux Romains après leur défaite de Carrhes. D'autres origines ont, cependant, été envisagées. L'essor du roman a peut-être été favorisé par les écoles de rhétorique, qui proposaient souvent comme thèmes de déclamations des situations imaginaires très propres à se développer sous forme de romans d'aventures jeunes amants, pères intraitables, pirates, séductions, naufrages, reconnaissances, etc. L'intrigue typique comporte des amants séparés, une série de dangers et de malheurs épouvantables auxquels ils échappent d'un cheveu, une fin heureuse qui les réunit. Le roman le plus connu, Daphnis et Chloé (milieu du IIIe siècle apr. J.-C.), de Longus, un auteur dont on ne sait rien, est une charmante pastorale qui fait une large place à la description des sentiments et des paysages. Ces amants innocents inspirèrent le roman de Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie (1787). Les Ethiopiques d'Héliodore racontent l'histoire de Chariclée, prêtresse de Delphes, et de Théagène, un Thessa-lien qui en tombe amoureux. Il l'emmène en Egypte. Après de nombreuses aventures, au moment où, en Ethiopie, Chariclée est sur le point d'être sacrifiée aux dieux, on découvre qu'elle est la fille du roi, et les heureux amants se marient. 2. Roman latin. Le Satyricon de Pétrone est la première oeuvre latine qu'on puisse appeler roman ; il en subsiste assez pour montrer qu'il y avait là un récit continu, d'une longueur considérable. Premier roman latin conservé, le Satyricon constitue également une parodie du romanesque. Vers le milieu du IIe siècle apr. J.-C., Apulée publie les Métamorphoses (qu'on appelle aussi L 'Âne d'or), récit des aventures du héros transformé en âne. Le dénouement est surprenant : l'auteur change de ton pour raconter avec sérieux l'initiation du héros aux mystères d'Isis. Mis à part ces deux grandes oeuvres, on en sait très peu sur le roman latin. L'Histoire d'Apollonius, roi de Tyr, anonyme, a peut-être été écrite d'abord en grec, au IIIe siècle apr. J.-C.; vers le VIe siècle, l'oeuvre fut traduite en latin et christianisée. C'est à cette source que remonte, en dernière analyse, le Périclès de Shakespeare.
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- Commentez le point de vue du philosophe Alain : « Le thème de tout roman, c'est le conflit d'un personnage romanesque avec des choses et des hommes qu'il découvre en perspective à mesure qu'il avance, qu'il connaît d'abord mal, et qu'il ne comprend jamais tout à fait ».
- En janvier 1976, lors de la parution de son roman, La Valse aux adieux, l'écrivain tchèque Milan Kundera déclarait : « Dans la vie, l'homme est continuellement coupé de son propre passé et de celui de l'humanité. Le roman permet de soigner cette blessure. » L'opinion de Kundera sur la fonction de l'oeuvre romanesque rejoint-elle votre expérience personnelle de lecteur ?
- En y mêlant de la fantaisie romanesque, Rabelais nous a donné dans l'abbaye de Thélème son idéal de vie. Des gens « libères, bien nés et bien instruits » y font « ce qu'ils veulent ». C'est-à-dire qu'ils lisent, étudient, écrivent en vers et en prose, chantent, se donnent des concerts, jouent et chassent, etc. Vous vous demanderez dans quelle mesure Montaigne se serait accommodé de la Thélème de Rabelais.
- Dans L'Immortalité (Gallimard, 1990), un personnage de Milan Kundera déclare : La tension dramatique, c'est la véritable malédiction du roman parce qu'elle transforme tout, même les plus belles pages, même les scènes et les observations les plus surprenantes, en une simple étape menant au dénouement final, où se concentre le sens de tout ce qui précède. Dévoré par le feu de sa propre tension, le roman se consume comme une botte de paille. Vous confronterez à cette affirmation votre pr
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