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ROMAINE (République)

La République romaine antique est traitée à l'article ROME. Il y eut au XIXe s. deux épisodes républicains à Rome, l'un et l'autre de courte durée. La première République romaine correspond à l'occupation de la ville par les troupes françaises (15 févr. 1798), après la mort du général Duphot, tué par les troupes pontificales (déc. 1797), tandis que le pape Pie VI était emmené à Pise, puis déporté en France. Mais ce régime, dirigé par un gouvernement fantoche aux ordres des Français, qui pillaient les trésors artistiques de la ville, se rendit bientôt odieux aux Romains, qui accueillirent avec enthousiasme les troupes napolitaines de Mack (nov. 1798). La République fut provisoirement restaurée en déc., après la victoire de Championnet sur Mack (Civita Castellana), puis disparut définitivement en sept. 1799, lorsque les Austro-Russes chassèrent les Français d'Italie. De 1808 à 1814, Rome fut à nouveau occupée par les Français, cette fois comme seconde capitale de l'Empire napoléonien, et le prince héritier reçut le titre de « roi de Rome ». De 1814 à 1848, le régime absolutiste pontifical fut rétabli, avec quelques réformes. En 1848, le refus du pape Pie IX de soutenir la révolution italienne décida les démocrates à passer à l'action violente. Après l'assassinat du comte Rossi, chef du gouvernement pontifical (15 nov. 1848), un soulèvement éclata à Rome et Pie IX se réfugia à Gaète, sous la protection du roi de Sicile. Une Assemblée constituante, élue au suffrage universel, proclama la papauté déchue du gouvernement temporel et l'établissement de la seconde République romaine (9 févr. 1849). Le pouvoir exécutif fut confié à un triumvirat formé de Mazzini, d'Armellin et de Saffi. Menacée par les Autrichiens, la République romaine fut abattue par le prince-président Louis Napoléon (futur Napoléon III), qui, s'appuyant sur le parti de l'Ordre de l'Assemblée législative française, ordonna au corps expéditionnaire français d'Oudinot de s'emparer de Rome. Après une résistance d'un mois, la République romaine succomba (2 juill. 1849), et Pie IX rentra dans sa ville l'année suivante.




RÉPUBLIQUE ROMAINE. Nom donné à la création d'une République éphémère (1798-1799) dans les États pontificaux, après l'entrée des troupes françaises en Italie. Le pape Pie VI dut s'exiler. Voir Républiques soeurs. RÉPUBLIQUE ROMAINE. Désigne la deuxième période de l'histoire de Rome (Ve-Ier siècle av. J.-C.) qui succède à la royauté. Rome resta une cité aristocratique dominée par la noblesse (nobilitas) et étendit progressivement sa suprématie en Italie puis sur tout le bassin méditerranéen et sur une grande partie de l'Europe. À partir du Ier siècle av. J.-C., des généraux ambitieux provoquèrent de graves guerres civiles qui entraînèrent la fin de la République. Ses débuts furent marqués par la lutte entre patriciens et plébéiens. Pendant plus de deux siècles (ve-ive siècle), les plébéiens arrachèrent aux patriciens l'égalité politique, civile et religieuse. Le gouvernement républicain reposa alors sur l'équilibre entre les trois pouvoirs : Sénat, magistrats et peuple. Mais dans la réalité, les assemblées du peuple (comices centuriates et comices tributes) furent contrôlées par la nobilitas qui mono-polisa les magistratures (consuls, préteurs, édiles et questeurs) et domina le Sénat. À l'extérieur, Rome entreprit, grâce à sa puissante armée, de vastes conquêtes. Elle soumit tout d'abord l'Italie en luttant victorieusement contre les Étrusques, les Sabins, les Latins, les Samnites et les cités grecques d'Italie du Sud (Grande-Grèce). Poursuivant sa politique d'expansion, elle domina la Méditerranée occidentale en luttant contre Carthage (guerres Puniques) puis annexa la Gaule. Enfin, profitant des rivalités entre les royaumes hellénistiques, elle soumit la Macédoine, la Grèce, l'Asie Mineure, la Syrie et l'Égypte. À la fin du Ier siècle av. J.-C., Rome dominait un immense territoire, mais ces conquêtes bouleversèrent profondément la société. Par le pillage des pays conquis, richesses et esclaves affluèrent en Italie, perturbant l'économie du pays et provoquant une grave crise sociale. Les petits et moyens paysans, ruinés par l'importation des blés provinciaux et la concurrence des grands propriétaires terriens, disparurent malgré les tentatives de réformes des Gracques. Ils immigrèrent à Rome qui s'enfla d'une plèbe oisive, clientèle des puissants (nobilitas et chevaliers) qui se disputèrent leur vote en leur offrant du « pain et des jeux ». Les optimares (grands propriétaires alliés au Sénat) s'opposèrent au parti populaire (les populares). Soutenus par une armée dévouée, les généraux ambitieux et auréolés de victoires militaires (Marius, Sylla, Pompée, César, Antoine, Octave) profitèrent des luttes politiques pour obtenir les pleins pouvoirs, entraînant la fin de la République. Octave, devenu Auguste, fonda un nouveau régime politique : l'Empire ou le Principat. Les institutions de la République étaient devenues inadaptées à un territoire aussi étendu. Voir Cicéron, Équestre, Lucrèce, Plaute, Romain (Empire), Salluste, Térence.

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