ROLAND DE LA PLATIÈRE
ROLAND DE LA PLATIÈRE Madame, née Jeanne Manon Phlipon. Née à Paris, le 17 mars 1754, guillotinée le 8 novembre 1793 à Paris. Manon Phlipon était la fille d’un maître graveur, elle fit presque seule sa propre éducation, s’initia à la peinture et à la musique, et surtout lut avec passion les chefs-d’œuvre de la littérature, surtout les Vies de Plutarque qui lui servirent de guide dans les circonstances de son existence agitée. En 1780, elle épousa Jean-Marie Roland de la Platière qui avait vingt-deux ans de plus qu’elle et était inspecteur général du commerce. Lorsque son mari fut élu maire de Lyon (1790) et fonda le Courrier de Lyon, Mme Roland en fut la principale rédactrice. Quand Roland fut nommé en mars 1792 Ministre de l’intérieur, elle joua à ses côtés un rôle de premier plan, rassemblant autour d’elle les membres du club des Feuillants et les principaux Girondins dont elle devint l’égérie. Roland, renvoyé par le roi, fut rappelé au ministère après le 10 août, condamna les massacres de septembre et tenta de s’opposer à la domination de la Montagne et de la Commune de Paris; accusé de fédéralisme, englobé dans la proscription des Girondins, Roland se vit décrété d’accusation. Mme Roland dut paraître à la Convention pour s’y expliquer sur l’accusation qui avait été portée contre elle de mener des intrigues avec l’Angleterre, elle s’en justifia; mais de nouveau accusée, elle vit les rangs de ses fidèles s’éclaircir et, définitivement compromise avec la Gironde, elle figura, avec son mari, sur la liste des proscrits dressée par la Convention sous la pression de la Commune après le coup d’Etat du 2 juin 1793. Internée successivement à l’Abbaye, à Sainte-Pélagie et à la Conciergerie, Mme Roland fit preuve d’un courage et d’une grandeur d’âme peu communs. Elle fut exécutée le 8 novembre, après avoir prononcé peut-être les mots qui lui sont traditionnellement attribués : « 0 liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » Roland, qui s’était réfugié à Rouen et qui était libre encore, ne put survivre à la mort de sa femme, il se donna la mort le surlendemain de 1 ’exécution, peu après en avoir appris la nouvelle. Mme Roland laissait des Mémoires qui virent le jour dès 1795, sous le titre d’Appel à l’impartiale postérité et constituent un témoignage irremplaçable. Elle laissait également une très abondante Correspondance qui a été éditée en plusieurs volumes : Lettres, 1780-1793 (1900-1903), Lettres, 1767-1790 (1913-1915), Roland et Manon Phlipon, lettres d’amour 1777-1780 (1909), par Cl. Perroud.
Roland de la Platière, Jeanne-Marie ou Manon Philipon, épouse Roland, connue sous le nom de Mme Roland (Paris 1754 -id. 1793) ; femme de lettres française mêlée à la vie politique. L’égérie des Girondins avait reçu une éducation supérieure à celle de ses compagnes de la même époque. Fille d’un graveur, elle fréquente Greuze et Chardin, se passionne pour Plutarque et les philosophes des Lumières, en particulier Rousseau. Elle abandonne le catholicisme et adopte le déisme du Vicaire savoyard. Frappée par l’injustice de la société d’Ancien Régime, elle est républicaine de conviction. De Lyon, où son époux occupe le poste d’inspecteur des manufactures, elle s’enthousiasme pour les débuts de la Révolution. Ayant l’habitude d’écrire et de correspondre, elle envoie (sous un prête-nom) des articles au journal de Brissot. Quand le couple Roland rentre à Paris en février 1791, Manon ouvre rue Guénégaud un salon fréquenté par les députés les plus avancés de l’Assemblée, Buzot, Pétion, Robespierre, Grégoire et surtout Brissot et ses proches. La politique girondine s’y élabore. Son influence devient encore plus considérable sous le ministère girondin (mars-juin 1792) où son mari occupe le ministère de l’intérieur : favorable à la guerre, elle conseille la rupture avec la cour et cristallise contre Danton et la Commune de Paris l’hostilité des Girondins. Leur chute le 2 juin 1793 entraîne la sienne propre. Pendant son incarcération elle a le temps d’écrire d’inestimables Mémoires, témoignage essentiel sur la société d’Ancien Régime et l’histoire de la Gironde. Son procès s’ouvre le 8 novembre 1793. Elle est exécutée le même jour. Elle aurait lancé sur l’échafaud l’apostrophe célèbre : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » Ainsi s’achevait le destin d’une femme exceptionnelle, qui tranchait par l’éclat de son intelligence, la fermeté de ses convictions et l’attachement à l’idée que seule la supériorité des talents pouvait assurer le bonheur social. Bibliographie : G. Chaussinand-Nogaret, Une femme en Révolution, 1985.
ROLAND DE LA PLATIÈRE, Jean-Marie (Thizy, 1734-Bourg-Beaudouin, 1793) Homme politique français, il fut avec sa femme Mme Roland l'un des chefs des girondins lors de la Révolution française. Après avoir siégé en 1790 à la municipalité de Lyon et fondé dans cette ville un Club des jacobins, Roland vint à Paris en 1791 et se lia d'amitié avec Brissot. Il fut nommé, sous l'Assemblée législative, ministre de l'intérieur dans le cabinet girondin (mars 1792), mais devint suspect aux yeux des montagnards après avoir tenté de sauver Louis XVI et condamné les massacres de Septembre. Proscrit avec les girondins (juin 1793), Roland fut décrété d'arrestation mais réussit à se cacher en Normandie. Il se suicida après avoir appris la condamnation et l'exécution de sa femme.ROLAND DE LA PLATIÈRE, Jeanne-Marie ou Manon Philipon. connue sous le nom de Mme ROLAND (Paris, 1754-id., 1793). Femme politique française. Epouse de Roland de La Platière, elle fut, lors de la Révolution française, le porte-parole brillant des girondins. Après avoir adhéré avec enthousiasme aux idées de la Révolution, elle devint, après avoir épousé Roland (1780), l'égérie des girondins dont les membres - Brissot, Condorcet, Pétion - se réunissaient dans son salon de la rue Guénégaud. Son influence fut considérable lors du ministère girondin (mars-juin 1792), dirigeant en fait le ministère de l'intérieur sous le nom de son mari. Emprisonnée après la chute des girondins (juin 1793), elle rédigea ses Mémoires. Jugée par le Tribunal révolutionnaire, elle se défendit elle-même mais fut condamnée à mort et guillotinée.
Liens utiles
- Les GirondinsTirant leur nom de la Gironde, dont plusieurs membres sont députés (Brissot, Condorcet, Roland de la Platière.
- ROLAND, Marie-Jeanne ou Manon Philipon Roland de la Platière, ditemadame Roland(17 mars 1754-8 novembre 1793)Femme politiqueJeune fille, elle a reçu une éducation exceptionnelle.
- ROLAND, Marie-Jeanne ou Manon Philipon Roland de la Platière, dite madame Roland (17 mars 1754-8 novembre 1793) Femme politique Jeune fille, elle a reçu une éducation exceptionnelle.
- 1888, Jack l’éventreur et les fantasmes victoriens de Roland Marx (1987), fiche de lecture
- La chanson de Roland (vers 1170), laisses CXLVII à CXLIX