revendication
revendication, comportement de celui qui demande réparation pour une injustice (réellement ou prétendument) subie. Chez l’enfant, il s’agit, généralement, d’une revendication affective (consécutive à une nouvelle naissance au foyer maternel ou à son placement en établissement), qui se manifeste par une hostilité plus ou moins franche à l’égard de l’entourage ou par une conduite régressive le sujet devient grognon, se cramponne aux adultes, se remet à mouiller son lit. Chez l’adulte, la revendication exprime souvent le désir inconscient de masquer une déficience ; elle correspond à un mécanisme de surcompensation d’un sentiment d’infériorité et traduit l’insatisfaction profonde de l’individu dans le milieu social. Née d’un échec ou d’une frustration souvent minimes, la conduite revendicatrice se poursuit d’une manière quasi obsessionnelle, allant même à l’encontre des intérêts de la personne. La revendication, qui se développe habituellement chez des sujets ombrageux ayant un surmoi rigide, constitue souvent un symptôme important de la paranoïa.
REVENDICATION. L’attitude de revendication apparaît tantôt à la suite d’un banal et souvent insignifiant préjudice subi par le sujet qu’il amplifie de façon démesurée, tantôt à la suite d’une idée gratuite sans le moindre rapport avec la réalité. Une telle attitude apparaît chez des sujets à fort penchant agressif, hostiles à l’égard du milieu social qu’ils rendent responsable de leur situation. Ces sujets réclament des égards particuliers, formulent des accusations et exigent des réparations pour d’imaginaires mauvais traitements, récriminent contre l’ordre établi, contre de prétendus abus de l’administration, etc. On décèle facilement derrière cette attitude la structure psychique asociale ou antisociale du paranoïaque. Dans le délire de revendication, on constate une idée prévalente à forte charge affective orientée vers la recherche d’une satisfaction à obtenir. Le thème de ces délires peut être la jalousie, la déception vis-à-vis d’un sujet sensé épris du patient (érotomanie), la querulence chez les processifs. Ces sujets n’hésitent pas, dans leur obstination, à avoir recours à des plaintes auprès des autorités, à des attaques dans les journaux, à des scandales. Leur mauvaise foi n’a d’égal que leur dédain pour leurs semblables. La calomnie, la falsification de documents rentrent dans l’arsenal de leur tactique agressive. Ces conduites sont la manifestation d’un complexe de supériorité. Dans son chapitre « Paranoïa », Adler fait une analyse subtile de la structure de ces personnalités.