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Régression

Régression Retour à une situation et à des modes de fonctionnement antérieurs au sens topique, formel ou temporel opérés par un sujet. Bien que cette notion soit le plus souvent employée dans une perspective psychogénétique au sens d’une régression à un stade antérieur du développement, mouvement provoqué par une frustration intolérable - cette régression s’expliquant par une fixation à ce stade -, Freud distingue trois types de régressions. Tout d’abord la régression topique qui se réfère à l’organisation des instances de l’appareil psychique. Ainsi, lors de l’état de veille les excitations parcourent l’appareil psychique dans un mouvement qui va de la perception à la motilité ; dans l’état de sommeil, au contraire, les pensées inconscientes ne peuvent accéder à la motilité et régressent à la perception, ce qui explique le rêve et sa proximité avec l’hallucination. La régression formelle concerne par exemple le passage du processus secondaire au processus primaire. Ce sont des fonctions qui sont intéressées par ce processus. Enfin, la régression temporelle où le sujet fait retour à des modes plus archaïques de fonctionnement comprend la notion déjà évoquée de régression à un stade libidinal antérieur. La régression a souvent été mal comprise, et elle a pu servir une conception du traitement comme reviviscence d’expériences archaïques. Lacan soulignera que «la régression ne montre rien d’autre que le retour au présent, de signifiants usités dans des demandes pour lesquelles il y a prescription». Enfin, il faut souligner que la régression est le mouvement propre de la cure analytique.

régression, adoption plus ou moins durable d’attitudes et de comportements caractéristiques d’un niveau d’âge antérieur. Ce terme n’implique pas le retour à une conduite passée mais à un état de moindre maturation. Il ne signifie pas qu’un comportement précédemment observé dans l’histoire psychologique du sujet réapparaît, mais que celui-ci se conduit typiquement comme un individu plus jeune. Ce mouvement rétrograde vers un stade antérieur du développement s’observe régulièrement quand une frustration est imposée par la réalité. Par exemple, un jeune enfant, momentanément séparé de sa mère, ne mange plus seul et n’accepte plus que des aliments semi-liquides. L’énurésie ou la réapparition du « langage bébé », qui coïncident souvent avec la naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, sont des conduites régressives. Chez l'adulte incapable de résoudre ses conflits, le même mécanisme joue parfois, constituant une fuite de la réalité et une aliénation de la personne, tel cet homme de 25 ans, emprisonné pour escroquerie, qui se transforme en nourrisson larmoyant, toujours alité, énurétique et encoprétique se nourrissant exclusivement de lait.

REGRESSION. Littéralement : marche en arrière. La régression est un mode de défense signifiant le retour du sujet à des étapes dépassées de son développement (stades libidinaux, relations d’objet, identifications...) ; elle s’accompagne d’une certaine déstructuration de la vie psychique et s’observe régulièrement quand une frustration est imposée par la réalité. La régression est inséparable de la fixation ; elle postule, en outre, que le passé infantile demeure toujours présent en nous.

La régression se produit lorsqu’un conflit entraîne la perte des valeurs conscientes, provoquant ainsi un accroissement de valeur des processus psychiques devenus ou restés inconscients, ainsi qu’une violente tentative pour éliminer les tendances incompatibles. C’est pourquoi elle accompagne souvent la rencontre avec l’ombre. La facilité de la tendance à la régression semble venir de l’inertie de la libido qui ne veut abandonner aucun objet du passé et voudrait, au contraire, les conserver pour toujours. Au cours de la régression, la libido recule aux stades de la première enfance et au-delà, réanimant entre autres les diverses phases de la sexualité infantile. Mais la régression peut poursuivre son mouvement et atteindre le niveau de l’inconscient collectif, où la réactivation des formes primitives peut être génératrice de nouvelles possibilités d’organisation. .La régression a aussi une portée positive. Elle agit alors comme compensation à une situation donnée, sert à rechercher un nouveau mode d’investissement de la libido, en cas de conflit, ou marque un rétablissement de la liaison avec le monde des instincts naturels.

Suspension des réactions motrices ; le courant psychique, comme devant un barrage, reflue dans l’imagination et le rêve.


La régression est l’un des concepts les plus anciens de la psychanalyse, puisque, selon Freud, il fut, avec celui de défense, à l’origine de l’interprétation nouvelle du mécanisme pathogène de l’hystérie, en 1893.

1. La régression se distingue, en un premier sens, du refoulement : par le fait que ce dernier porte sur la représentation (psychique) de l’« instinct » (motion pulsionnelle). La régression porte, elle, sur l’aspect « organique » de la pulsion, qu’elle fait retourner vers une phase antérieure de son organisation (par exemple, dans la névrose obsessionnelle, la pulsion sexuelle, génitale, dégénère en pulsion « sadique anale » qui, désormais, la représente régressivement et fait l’objet de la défense). L’aptitude à la régression, en cas d'obstacle rencontré sur le chemin de la libido, est proportionnelle à la fixation initiale de l’instinct. Plus la « quantité » de libido fixée, pour une raison quelconque (satisfactions ou frustrations excessives), sur une position est grande, plus les organisations ultérieures sont d’établissement précaire. Si la fixation antérieure est faible, l’obstacle (source de frustration de la libido) doit être d’autant plus intense pour entraîner la retraite régressive. La place de la régression, comme mécanisme de la défense est mobile : elle semble parfois passive (subie), d’autres fois active. Il n’y a pas que la libido qui puisse subir la régression : le Moi lui-même peut retourner (de façon régrédiente) vers des modes antérieurs de son organisation (par exemple, vers la phase de la « toute puissance des pensées », voire vers la phase d’indifférenciation, etc.). Régression du Moi et régression de la libido sont dans des rapports étroits mais non parallèles. C’est la régression du Moi qu’évoque le sens popularisé de « régression », emprunté non sans laxité par la psychiatrie à la psychanalyse. Il s’agit alors, souvent, en fait, d’une « arriération affective » par absence de développement (fixation).

2. Dans le cadre de la « méta-psychologie » psychanalytique, le développement de la théorie conduit à distinguer, au niveau des processus psychiques : - une régression formelle : qui intéresse les processus de pensées (régrédience, par exemple, de l’idée à l’image, de la pensée à la sensation). - une régression topique : qui concerne le passage d’un processus d’un système dans un autre (du conscient à l’inconscient). - une régression temporelle : qui réfère à la remontée dans le passé historique (cette dernière régression est plus particulièrement liée avec la régression instinctuelle ; mais généralement les différentes formes de la régression coïncident). Par ailleurs, si on définit le normal par la « loi d’addition des possibilités » (Pichon), en opposition à la « fixation » à un mode défensif de réaction, on est amené (après Kris) à admettre une régression au service du Moi. Ce processus a une grande importance au niveau de l’inspiration artistique. Dans la perspective de J. Lacan, la régression est conçue, enfin, comme « l’actualisation dans le discours des relations fantasmatiques restituées par un Ego à chaque étape de la décomposition de sa structure ». Moins qu’une régrédience de l’instinct, elle concernerait le « retour au présent de signifiants usités pour des demandes pour lesquelles il y a prescription ».

3. Au total : la dialectique fixation-régression, les différents modes de la régression, définissent la dynamique des potentialités pathologiques. Et ce serait une erreur d’avoir une vue trop schématique de ces processus. Ainsi, dans la névrose obsessionnelle, on observe souvent que le stade « phallique génital » de la libido a été atteint, et que c’est un premier mouvement de « régression » qui déterminera une « fixation partielle » à une économie instinctuelle antérieure (sadico-anale), source elle-même des régressions cliniques ultérieures...

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